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A propos de Pavie Macquin 1998

Publié le 25 juillet 2011 par Daniel Sériot

Nous avons invité, pour un dîner dégustation des amis de la filière « vin ». J’ai choisi de servir deux vins de la rive droite du millésime 1998 sur le plat principal : ris de veau sur un lit croquant de céleri et de chou, cerises fraîches légèrement poêlées à la muscade, et réduction au vinaigre balsamique et au vin rouge. J’ai ouvert et mis en carafe, deux heures avant la dégustation, les deux vins suivants : Vieux Château Chauvin 1998 et Pavie Macquin 1998. Je ne suis pas très favorable à la mise en carafe des vins de la rive droite pour une consommation rapprochée, je trouve que l’élevage ressort trop, dans ces conditions. Ce fut le cas pour un des deux vins.

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Vieux Château Chauvin 1998 a été très séduisant, avec des arômes de cerises très pures, finement épicées un élevage de qualité, une bouche nette, fruitée, ronde, sphérique, des tannins élégants et enrobés, une finale persistante aux fruits gourmands, et assez complexe. Noté 16,5

Pavie Macquin 1998 : l’olfaction est dominée par l’élevage, la bouche offre une belle qualité de fruits rouges, le vin a du corps, mais manque de liant dans les différentes phases de la dégustation, la finale n’a pas l’allonge et l’éclat habituel du vin. Noté 14,5

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Les vins sont présentés à l’aveugle, et les commentaires des invités sont évidemment élogieux pour le premier vin, à juste titre. Des doutes sérieux sont émis sur la possibilité que l’élevage se fonde pour Pavie Macquin, et sur l’équilibre du vin. Ils restent du vin dans les deux carafes, qui sont conservées au frais, et je décide de regoûter les deux vins 24 heures plus tard. Le défaut de bouteille n’est pas à exclure, malgré un bouchon impeccable juste marqué sur le disque. Voici les commentaires du lendemain.

Saint Emilion Vieux Château Chauvin 1998

La robe est profonde de couleur rubis à sanguine, avec des signes d’évolution au bord du verre (teinte orangée).La bouche est veloutée, et charnue, en attaque, c’est rond, les fruits sont en retrait, et dominés par des saveurs épicées, les tannins issus de l’élevage marquent davantage le vin. La finale est persistante, épicée et réglissée, avec des saveurs fruitées peu expressives, et des sensations d’astringence. Le vin manque de charme, et semble sur le déclin. Noté 14 en note plaisir.

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Saint Emilion : Pavie Macquin 1998

La robe est très soutenue, de couleur pourpre à rubis, sans signe d’évolution. L’olfaction est nette, avec des arômes floraux, d’épices douces et de fruits rouges (cerises dominantes), l’élevage est en retrait et n’est perceptible qu’à l’olfaction. La bouche est pleine, avec des tannins raffinés bien enrobés par une chair serrée. Le milieu de bouche est compact, dense, profond souligné par des saveurs de cerises mûres, fraîches et intenses. La finale est étirée, persistante, fraîche, avec des tannins toujours aussi élégants, rehaussée de fruits juteux (cerises) d’une excellente intensité, accompagnés de fines épices et de réglisse, et des notes calcaires et salines en ultime sensation. Noté 17,5. La grande jeunesse du vin limite la note plaisir 16, qui sera beaucoup plus haute quand la complexité sera au rendez vous dans quelques années.

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La vérité à un instant t, n’est pas celle obligatoirement du lendemain, et encore moins celle d’un vin élaboré pour un garde certaine.

Cette expérience montre une fois de plus que les grands terroirs argilo-calcaire du plateau de Saint Emilion sont les plus aptes à l’élaboration de vins de garde ou de longue garde, quand les vignes sont travaillées dans le respect du terroir.


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