L'Atelier Mazarine

L’Atelier Mazarine. 2 Miam sur 5.

La densité de restaurants au m2 du côté d’Odéon est phénoménale. On trouve de tout, pour tous les goûts et à tous les coûts. Et malgré une concurrence sévère, certains n’hésitent pas à venir y déposer leurs casseroles et leurs emporte-pièces de 12 cm de diamètre en espérant obtenir une part du gâteau « touristico-parigot » à la recherche d’une assiette à dévorer. Encore faut-il se démarquer pour y arriver. Quelques tables en terrasse baignées par le soleil à l’heure du déjeuner, un long comptoir sur lequel trône un jambon, une poignée de pierres apparentes, un mobilier gris souris, le décor du nouvel arrivant a de l’allure. Mais cela ne suffit pas. Si côté sustentation, il y a de l’idée, nous sommes encore loin d’imaginer une traversée de Paris par n’importe quel temps pour s’y attabler. La cuisine manque de positionnement. Elle abat indifféremment sa carte terroir pour l’assiette de jambon cru, se la joue trop pressée pour le risotto à la tomate et mozzarella, pousses de basilic qui déboule en moins de dix minutes ou brouillonne quand le thon mi-cuit s’avance suivi d’une salade d’aubergines à la Grecque et d’un crumble de pistaches. Sur le papier, les associations font parler mais en bouche, c’est une autre histoire. Et ce n’est pas le tartare de veau juste poêlé au parmesan, salade de roquette, pain focaccia roquette et parmesan qui nous dira le contraire. Présenté ainsi, il donne envie, mais en réalité, l’écœurement prend vite le dessus. Veau et parmesan ne font pas bon ménage d’autant que la viande n’est pas aussi tendre que l’on aurait pu l’espérer. On jette un œil sur l’assiette du compagnon de route, filet de dorade royale à l’unilatérale, cuisson parfaite, saucisse de légumes, attendrissante, beurre aux algues de Saint-Malo, trop vu, trop lu, trop entendu. Pour finir, le dôme chocolat framboise ne séduit pas ou plus. En revanche, le flan aux œufs et sa rhubarbe pochée à la vanille tire son épingle du jeu. Deux desserts qui résument parfaitement cet Atelier. Du bon et du moins bon.

43, rue Mazarine. 6e. Tél. : 01 43 54 12 43. Formule : 18 € (au déjeuner). Carte : de 36 à 45 €. Fermé le dimanche soir. M° : Odéon.