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Vins de bordeaux : de crus en questions

Par Findawine

 Week-end des grands amateurs bordeaux

Le 16 mai se tenait à l’initiative de l’Union des Grands Crus de Bordeaux le Week-End des Grands Amateurs.C’était une occasion unique de déguster près de 100 grands crus classés parmi lesquels, en vrac (sans mauvais jeu de mots) : Pape Clément, Angélus, Clinet, Lafitte Rothschild, Climens, etc…

Quelques mots sur les vins…

Les émotions de dégustation étaient là et beaucoup de producteurs proposaient des millésimes “buvables” (entre 5 et 12 ans d’âge) en plus du 2006 qui constituait la figure imposée.

Naturellement, les grands rouges étaient grands, les grands blancs ne l’étaient pas moins mais ce n’était pas les têtes d’affiches qui m’ont le plus séduites… (peut-être aussi parce que si j’aime les grands vins, je ne parviens pas pour autant à m’affranchir de la question du rapport qualité-prix).

J’ai ainsi été particulièrement marqué par le Château Sigalas Rabaud 2001 (Sauternes), un vin d’une grande complexité et d’un bel équilibre pour une fraction du prix d’un Climens ou d’un Yquem ainsi que par le Château de Fargues 2002 (Sauternes), une explosion de fruit, une très belle vivacité, le meilleur sauternes que j’ai gouté sur le salon.

Château Troplong Mondot 2004 rouge

En rouge, mon coup de coeur va à Troplong Mondot pour son millésime 2004. Doté d’une engageante robe rubis sombre, il révèle des notes de fruits noirs et de fumée au nez. En bouche, on y retrouve une association complexe mais plaisante de cassis, mûres, cerises, tabac, chocolat ainsi qu’un arrière goût graphité qui m’a rappelé un Ducru Beaucaillou du même millésime. Globalement, le Cabernet Franc s’y exprime avec panache et élégance. La profondeur est là, la concentration aussi. Les tanins sont d’une grande finesse et s’ils sont déjà presque agréables, ils confirment que ce vin est bel et bien fait pour la garde. J’ai eu l’occasion de constater que les critiques professionnels n’étaient pas aussi conquis que je l’ai été et tant mieux ai-je envie de dire : j’ai trouvé ma perle à un budget pas si déraisonnable (une quarantaine d’euros)…

Mise en perspective : les questions à creuser

Si vous nous lisez régulièrement,  vous le savez déjà : nous aimons le vin plus que tout mais nous l’abordons ici par un angle plus général que la simple dégustation.

Et de ce point de vue, cet événement de l’Union des Grands Crus de Bordeaux n’est pas inintéressant car il contribue à nourrir une réflexion sur les problèmes que rencontre aujourd’hui la majorité des vins de la région de Bordeaux…

En effet pour 1% de producteurs de grands crus dont les vins sont pricés de sorte à répondre à une demande mondiale existante mais pas si prévisible qu’il n’y paraît (les fluctuations de prix importantes sont une des marques de fabrique des grands vins de bordeaux…), la majorité invisible (et silencieuse à ce jour) des producteurs bordelais érpouve des difficultés pour produire et écouler des vins ciselés, des “vins joyaux” a-t-on envie de dire, car le marché semble ne vouloir de bordeaux que des grands crus (trop rares) et des vins relativement bon marchés mais profitables de par l’image que leur confère le label “Bordeaux”, notamment à l’étranger.

Ce phénomène et les intuitions qui l’accompagnent méritent une analyse plus poussée, que nous ne manquerons pas de mener dans de prochains articles.


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