Magazine Cuisine

Interview sur Sommelier.it

Par Armel

Une interview de moi-même vient d'être publiée sur sommelier.it. Elle est faite par Franco Ziliani, critique oenologique (et polémique) plutôt réputé en son pays pour ce site qui est la gazette de l'AIS (Associazione Italiana Sommeliers). Nous nous sommes connus par nos blogs respectifs, et Franco a trouvé intéressant d'interviewer un français d'origine française connaissant les vins italiens et voulant les faire découvrir aux nantais (et plus si affinités).

L'interview est en italien, je vais donc vous la retranscrire ici :

Auriez-vous jamais imaginé qu'en France, on pourrait trouver quelqu'un qui se soit tellement passionné pour nos vins, tout en vivant dans un pays se considérant comme la capitale du vin et pouvant s'identifier totalement avec le vin de qualité, au point de non seulement en devenir,un fier supporter mais également d'ouvrir un bar à vins entièrement dédié aux vins italiens ?

Cela semble impossible, pourtant, à Nantes, chef-lieu du département de Loire-Atlantique et de la région de la Loire, Armel Michenaud (sur la photo), a ouvert CasaVino, un lieu spécial, entièrement dédié à l'offre, également au verre, et à la vente d'une riche série de vins sélectionnés par lui-même.

Et de plus, pour raconter, en français et aux français, la diversité et la qualité de ces vins dont il est tombé amoureux, Armel, jeune entrepreneur, a carrément ouvert un blog, où il témoigne de ses expériences, fruit entre autres de voyages, de rencontres avec les producteurs et de parcours dans les vignobles italiens, avec les vins de nous, les "cousins".

Pour comprendre comment tout cela est arrivé, et comment cela se passe désormais, j'ai demandé à Armel de raconter son expérience et quels sont les points forts et faibles des vins de chez nous en terre française.

Quand ta passion pour le vin a-t-elle commencé ? Comment s'est déroulé ton itinéraire professionnel et comment est né CasaVino ?

Tout s'est déroulé par étapes. Mon grand-père, aux alentours de Nantes, sur les bords de loire, produisait du vin en petites quantités, surtout pour son usage personnel, mais aussi destiné à fournir des producteurs pour des assemblages. On ne peut pas parler de grands vins, même si un vin plutôt puissant, expression d'un cépage rare comme le léon millot, se démarquait nettement des autres.

Pendant longtemps, j'ai bu un peu de vin seulement à l'occasion de fêtes de familles ou exceptions de ce genre. Ensuite, j'ai commencé à m'intéresser au vin simplement parce que, dans la grande famille des boissons alcoolisées, c'était cela qui me plaisait et me surprenait le plus. Et ainsi, progressivement, j'ai commencé à découvrir le vin, en dilettante, plus qu'en vrai passionné. L'aspect le plus surprenenant, en tant que français, est que j'ai commencé à m'intéresser sérieusement au vin seulement lors de mone expérience professionnelle à Milan, alors que j'étais responsable du contrôle de gestion de la filiale italienne d'une entreprise s'occupant de grande distribution dans le secteur de l'habillement.

De retour en France, en 2004, j'ai sérieusement commencé à me demander ce que je voulais faire et j'ai pensé qu'il était l'heure d'abandonner le secteur dans lequel j'opérais et de choisir quelque chose d'original en France et j'en suis arrivé à conclure que le vin italien faisait désormais partie de mes compétences et que peu de français pouvaient prétendre s'y connaître.

J'aurais pu choisir de m'occuper d'importation de vins italiens pour les vendre à la restauration et aux grossistes, mais j'ai pensé que je me divertirais plus à les proposer au consommateur final. C'est ainsi que j'ai pensé à donner vie à un bar à vin dédié aux vins italiens.

Tu n'ai jamais pensé que cela serait une entreprise très difficile que de proposer les vins des cousins à un peuple animé par la grandeur énologique comme le peuple français ?

Non parce que j'ai pensé que ce type de découverte que j'ai pu faire, au cours de mes 3 années et quelques passées à Milan, pouvait être fait aussi par les passionnés français. Dans l'entreprise  pour laquelle je travaillais, j'était entouré d'italiens et je me suis vite aperçu que les français été considérés comme des chauvins, en particulier pour ce qui concerne les produits de l'agriculture. Difficile de penser que cette réputation fût complètement usurpée...

Mes collègues m'ont fait découvrir la diversité des terroirs italiens, en particulier ceux du vin, me faisant connaître des vins provenants de toutes les régions italiennes. J'ai aimé découvrir l'ambiance des bar à vins et des énotèques, beaucoup plus en vogue et fréquentés par toutes les tranches d'âge qu'en France. Je ne peux pas non plus oublier la cuisine italienne qui, contrairement à e que l'on peut penser en France, se basant sur les nombreuses pizzeria existantes, ne peut certainement pas être réduite à la pizza Vesuve et aux spaghetti bolognaises. Et donc, de façon totalement naturelle et réfléchissant à mon projet, j'en suis arrivé à l'idée que les vins italiens pourraient tout-à-fait faire part de l'offre que j'avais l'intention de proposer, à tel point que j'ai décidé d'offrir seulement des vins italiens.

Quelles furent, au début, les réactions de ta clientèle, à Nantes, au choix de proposer seulement des vins des cousins italiens ?

Lorsque j'ai commencé à parler de mon projet, la principale objection était relative à la disponibilité des français à entrer dans un bar à vin qui aurait proposé seulement des vins italiens et aucun vin français.

Les raisons expliquant cette perplexité sont principalement deux, et elles sont indubitablement valides : d'une part, l'image des vins italiens, pour la majorité des français, est décidément médiocre, même parmi les conaissaeurs. En effet, les pizzeria françaises proposent assez rarement des bons vins italiens et se content de proposer Chianti, Valpolicella et Bardolino de mauvaise qualité. D'autre part, dans un pays qui s'auto-définit le pays du vin, il est difficile d'imaginer que l'Italie puisse proposer une gamme variée et de qualité du niveau de la gamme française. A la limite, on me conseillait d'élargir la sélection aux vins du monde, étant donné que ceux-ci (chiliens, australiens, sudafricainsà, commencent à bénéficier d'une bonne image, en particulier en termes de rapport qualité / prix.

Toutefefois, ce furent seulement des objections, et personne ne m'a pris pour un fou quant à ma décision. En fin de compte, faisant le point sur les nombreuses discussions sur le sujet, une seule personne m'a semblé particulièrement dubitative, et il s'agissait d'un producteur italien piémontais que j'ai rencontré et auquel j'avais parlé de mon projet. Celui-ci m'asséna qu'il ne croyait absomlulument pas au succès de cette entreprise, les français étant trop attachés à leurs vins. Je dois reconnaître que, en général, les producteurs italiens se sont montrés surpris par le fait que je puisse me lancer dans une telle entreprise, mais la plus grande part était très contente qu'un français puisse s'intéresser à leurs vins et de visite en visite, j'obtenais toujours de plus larges encouragements.

Et quel est aujourd'hui l'accueil que les français, tes clients, réservent aux vins des cousins italiens ?

Faisant référence à mon bar et aux personnes avec lesquelles je rentre en contact, je suis généralement confronté à des personnes curieuses et surprises de la qualité des vins que je propose. Et je peux également supposer que les personnes conscientes de quel type de vin je sers dans mob bar y viennent justement pour les découvrir. Il faudrait le demander à ceux qui, au contraire, se refusent a priori d'netrer dans un bar dont l'enseigne indique "bar à vins italiens".

Quel était et quel est le niveau de connaissance des vins italiens en France ?

Très médiocre, il faut l'admettre. Les français connaissent très mal le vin italien. Il faut dire qu'on ne trouve pas tant que ça des vins italiens à prix raisonnables et de bonne qualité en France, surtout en province, car à Paris, on peut quand même en trouver. Me basant sur mon expérience, je peux dire que le vin italien est vraiment très très mal connu. A part les professionnels du secteur, ceux qui peuvent dire avoir quelque notion sur le vin italien sont les personnes qui font du tourisme en Italie et, déjeunant dans de bons restaurants, et choisissant, souvent au hasard sur la carte des vins, sont tombés sur des vins qui les ont marquées.

Mais à ton avis, les français, aujourd'hui, commencent à s'intéresser aux vins d'autres pays, ou ce chauvinisme les incline à boire seulement les vins français ?

Selon les données statistiques indiquant les évolutions de la consommation de vin en France, on pourrait supposer que les français s'ouvrent peu à peu aux vins des autres pays. Toutefois, il me semble que cette ouverture se fasse surtout au bénéfice des vins du nouveau monde. Même si l'Espagne semble bénéficier d'une bonne image, c'est à mon avis le seul pays européen. On regarde l'Italie avec une certaine condescendance, tandis que concernant les vins portugais, allemands ou suisses, la très large majorité des français n'en soupçonnent même pas l'existence !

Quelles sont les difficultés que l'on rencontre pour convaincre un passionné de vins français d'essayer et d'apprécier les vins d'autres pays ?

Question très difficile, que je n'ai certainement pas la prétention de résoudre seul. Toutefois, il me semble qu'une des possibles clés consiste en la facilitation de l'accès des vins à grand rapport qualité / prix. Il existe 3 réseaux proposant des vins aux particuliers : la grande distribution, les cavistes, la restauration. Pour ce qui concerne la grande distribution, l'offre est minime. Les passionnés de vin se retrouvent donc dans les rayons munis d'un guide des vins qui leurs permettent de s'orienter. Mais dans les guides de vins français, on ne parle que de vins français.

Une offensive du côté de la grande distribution me semble ompliquée. Les meilleurs conseillers sont donc les cavistes. Le problème est que, à de rares exceptions près, ceux ci consacrent l'essentiel de leur connaissance, de leurs recherches et de leurs visites aux vignobles français. Naturellement, ils proposent aussi une gamme de vins étrangers, mais il s'agit d'une gamme largement minoritaire qui, dans son ensemble, présente moins de références que la plus petite zone vinicole française. Evidemment, avec un choix aussi limité, les français continuent d'aimer leurs vins avant tout !

Il resterait la restauration, mais il est compréhensible que bien peu de clients s'orientent sur un vin étranger quand il s'agit de goûter un plat de la cuisine française. Par conséquent, la meilleure possibilité de vendre le vin itlaien dans la restauration reste l'apanage des restaurants spécialisés en cuisine italienne, pizzerias ou restaurants plus créatifs. Dans les pizzerias, cependant, on trouve peu de vin, à la limite les appellations les plus connues, mais pas leurs meilleures expressions, le prix étant le principal élément de choix. Donc, le but de faire connaître les vins italiens devient avant tout celui des restaurants les plus ambitieux, ou les bars à vins spécialisés.

Que fais-tu pour faire connaître et proposer nos vins en France : tu organises des dégustations, des rencontres, des séminaires ?

Au sein de CasaVino, mon bar à vin, je cherche à faire découvrir le plus grand nombre d'appellations possibles et j'ai toujours à disposition une soixantaine de références. J'essaye de les faire tourner sur ma carte des vins proposés au verre, sauf les bouteilles particulièrement chères. J'organise régulièrement des séances de dégustation publiques dédiées à la découverte d'une région italienne, ou privées (destinées à des entreprises).

Au retour de Vinitaly 2009, j'ai ramené quelques bouteilles provenant de régions moins connues, surtout pource qui est de leur production vinicole (Val d'Aoste, Haut Adige, Basilicate), et je compte bien les proposer en dégustation à court terme.

Avec quels critères choisis-tu les vins que tu proposes à CasaVino ? Quels éléments fondamentaux tiens-tu en considération ?

POur 80% de la gamme, les vins ont été sélectionnés par mes soins, soit durant les visites aux entreprises soit durant Vinitaly. POur ces vins, je gère directement l'importation. Mon objectif n'est pas nécessairement que tous les vins que je propose correspondent à mon goût (parce que lon goût n'est pas universel), mais qu'ils soient bien faits, originaux ou/et représentatifs des caractéristiques de leur appellation. Pour les autres 20% de la gamme, je m'adresse à des importateurs. Naturellement, je n'ai pas encore pu découvrire tout ce qu'il y a à découvrir en Italie (il faudrait une vie entière !) et je dois donc compléter ma gamme avec des appellations dont on ne peut se passer et de quelques noms qui puissent contribuer à ma crédibilité aux yeux des connaisseurs qui me visitent (comment ne pas avoir un nero d'avola, un Brunello di Montalcino, ou un super toscan historique ?).

En fin de compte, ma carte des vins doit représenter au mieux les plus grandes appellations, et le poids de chaque région, et intégrer quelques producteurs majeurs. Ma cela ne constitue pas non plus une obsession. Par exemple, travaillant avec une entreprise comme Lusenti, producteur d'Emilie-Romagne qui propose des vins originaux, naturels et bien faits, cette région finit par avoir dans l'équilibre de ma carte un poids plus important que celui qu'elle devrait avoir.

Quelles sont les régions et les vins italiens préférés et lesquels sont les plus difficiles à proposer ?

En général, les vins italiens préférés par les français sont ceux... bus au cours de leurs vacances en Italie. Par conséquent, la Toscane et la Sicile, sont lres régions préférées, suivies par la Vénétie. Pour ce qui concerne les appellations, c'est la même chose. Qui revient de vacances en Toscane tendra à préférer un rouge toscan, et ceux qui sont allés en Sicile un nero d'avola... Les vins les plus difficiles à proposer sont les vins blancs à prix élevés. Au-delà d'un certain seuil, le consommateur français type tend à soutenir qu'un blanc ne vaut pas ce prix. Il faut dire que je me trouve dans une région où les blancs proposant un bon rapport qualité/prix ne manquent pas. Il y a par ailleurs une fermeture a priori par rapport aux vins rouges pétillants ou champagnisés qui n'appartiennent pas à la culture du vin français.

Les français apprécient-ils les vins italiens exprimant des cépages autochtones comme le nebbiolo, la barbera, le sangiovese, l'aglianico, ou préfèrent-ils des vins à base de cépages français qu'ils connaissent déjà ?

En réalité, il y a deux types de clients. D'une part, ceux qui ont besoin de points de référence et tendent à choisir sur la carte un nom qui leur évoque quelque chose dans leur esprit, qu'il s'agisse d'une appellation ou d'un cépage. Choisir un produit qui, d'une façon ou d'une autre, les rassure. Ces clients sont en large majorité des hommes. Par ailleurs, il existe des clients qui se laissent guider, surtout les femmes, et qui essayent de découvrir quelque chose de nouveau.

As-tu déjà organisé des dégustations comparatives entre des vins italiens et français, évidemment à l'aveugle ?

Pas encore, mais c'est un projet que j'ai en tête et que je voudrais organiser avec la collaboration d'un bar à vins français.

Et du point de vue du prix, penses-tu que nous disposions de vins qui puissent s'avérer compétitifs sur le marché français ?

Certainement, que vous l'êtes ! Evidemment, il faut comparer à qualités analogues et en considérant que les prix de beaucoup de vins du nord de l'Italie sont en général supérieurs à ceux du sud. Ainsi, si on compare les blancs de la Loire, souvent de très bon rapport qualité/prix, avec ceux du Trentin Haut Adige, par exemple, la compétitivité devient discutable, mais pour le reste, les vins italiens sont absolument abordables, si on les compare aux vins français.

Quels sont les régions et les vins italiens que tu préfères ?

C'est très difficile de répondre de manière linéaire à cette question. Concernant les régions, difficile de s'écarter de la Toscane et du Piémont. Cependant, sortant de ces deux zones de référence, j'ai un faible pour la Campanie, en particulier pour tout ce que l'aglianico peut offrir dans ses diverses expressions. J'ai également beaucoup de respect pour le Frioul Vénétie Julienne, qui propose vraiment des vins originaux, et, à mon avis, avec un grand respect du terroir, mais aussi avec un savoir-faire croissant sur le terrain de la vinification.

Mais à dire vrai, ce sont les vins et leurs producteurs plus que les régions qui m'intéressent. J'aime être surpris, perdre mes points de repaire, sans que pour cela le vin ne soit déconnecté de son terroir. Si je devais citer des appellations qui me sont particulièrement chères, je parlerais du Barbaresco et du Taurasi. D'autres appellations me séduisent, ma moins pour leurs qualités intrinsèques que pour le côté madeleine de Proust et pour les souvenirs particuliers et les sensations qu'elles évoquent en moi, comme la Vernaccia di San Gimignano et le Primitivo des Pouilles.

Combien de fois par an visites-tu les régions vinicoles italiennes ?

Cette partie de mon travail (à n'en pas douter celle que je préfère) dépends des résultats de mon activité, évidemment. Depuis que j'ai ouvert CasaVino en octobre 2008, j'ai fait 2 visites. Précédemment, j'ai fait une visite tous les 2 mois pendant 1 an. Je voudrais naturellement en faire plus sans m'illusionner sur la possibilité de visiter le vignoble italien dans son entier, tant il est étendu (plus que la superficie du vignoble français), mais sans compter les dépenses que cela occasione, je dois être présent sur mon bar.

Quels conseils peux-tu donner aux producteurs de vins italiens pour mieux conquérir le marché et le consommateur français ?

Je l'ai déjà évoqué, le vin italien pâtit aux yeux des français d'une image de vin de table dans le pire sens du terme. Les vins italiens les plus connus et visibles en France ne sont certes pas les meilleurs. Il faut avant tout améliorer cette image. Si je devais la comparer à un autre pays traditionnellement producteur en Europe, il me semble que l'Espagne bénéficie d'une meilleure image. Il faut tenir compte du fait que les espagnols sont entrés sur le marché français avec seulement les vins de la Rioja qui jouissent d'une grande considération. Les italiens ne devraient-ils pas s'inspirer de cet exemple ?

Quelles sont les erreurs que les italiens doivent éviter pour se proposer au mieux en France ?

Je pense qu'il n'est pas possible d'entrer sur le marché français de la même façon qu'il est entrée sur les marchés anglophones ou asiatiques. J'ai rencontré beaucoup de producteurs italiens ne croyant pas à la possibilité de dialoguer avec le consommateur français, mais je crois qu'il convient d'enter de façon organisée, collective, non individuelle, avec une force de vente et un marketing bien construit et surtout convaincu.

Quels sont les aspects typiques du monde du vin italien que le passionné de vin français ne réussit pas à accepter ? La tendance à donner des noms fantaisistes aux vins, les prix élevés, une certaine tendance à suivre les indications du soi-disant "goût international" ?

Il est évident qu'il faut une belle dose de clarté pour pouvoir entrer sur un marché. Le système des appellations françaises est déjà suffisamment compliqué pour ne pas y ajouter l'italien, tout aussi complexe. Les italiens devraient probablement se concentrer sur les appellations sur lesquelles il est facile de communiquer. Le consommateur a besoin de points de repères clairs. Le prix, je le répète, n'est pas un élément fondamental, étant donné qu'il n'y a pas de grandes différences avec les vins français. Je dirais également qu'un prix trop bas tend parfois à déprécier l'image du produit indépendamment de sa qualité réelle.

Concernant le goût international, je suis partagé. D'un côté, les vins du nouveau monde doiventune grande part de leur succès à ce goût un peu standardisé, à tel point que quand des clients demandent un vin chilien, ils ne se posent pas la question de son goût, parce qu'ils savent bien quel goût il aura s'ils demandent un vin de ce pays. D'un autre côté, afin de se différencier, et tenant compte du fait que les vins chiliens sont très compétitifs, il est certainement préférable que les italiens proposent de vrais vins de terroir, d'autant plus que vous avez des terroirs tellement beau...

Donc, tu penses que le vin italien peut avoir un avenir en France ?

Il peut, mais ce n'est pas un ouvrage de court terme, des investissements sont nécessaires, ainsi que beaucoup de patience.

A un moment, tu as décidé de communiquer ta passion pour les vins italiens en tant que caviste opérant en France avec un blog. Quels sont les résultats ?

Avec l'ouverture de ce blog, je me posais principalement deux objectifs : le premier, parler de vins italiens, de vos appellations, de l'actualité du vin italien, raconter les visites effectués dans un blog entièrement dédié à ce sujet. J'étais et je reste le seul à ce jour à conduire un blog francophone dédié aux vins italiens. Et si aujourd'hui, tu m'as proposé cet interview, je pense que j'ai bien travaillé. Le second objectif consistait à me faire connaître en tant que spécialiste des vins italiens et à faire savoir que j'avais donné vie à un bar à vins italiens. Une petite part de ma clientèle est venue me rendre visite grâce à ce blog. Pas mal, non ?

Voilà, la traduction de l'interview est terminée. Félicitations si vous êtes arrivés au bout de cette somme !


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