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Franck Thomas s’engage pour la protection des terroirs contre le réchauffement climatique

Par Findawine

Quatre… c’est le nombre de conférences/sommets/protocoles organisés par l’Organisation des Nations Unies pour parler d’environnement.
Après Stockholm, Rio, Kyoto, et Johannesburg, c’est à Copenhague que se tiendra le nouveau Sommet de la Terre le 7 décembre 2009.

A cette occasion, plus de 50 professionnels du vin et de la gastronomie ont signé, en accord avec Greenpeace, une pétition adressée au Président de la République pour que la France s’engage à prendre des mesures exemplaires pour sauvegarder son environnement et son terroir.

Cette pétition est un appel pour lutter contre le réchauffement climatique qui bouleverse profondément les terroirs viticoles français et mondiaux.

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Franck Thomas, Meilleur Sommelier d’Europe, Meilleur Sommelier de France Meilleur Ouvrier de France 2000, et membre actif de l’équipe Findawine est l’un des instigateurs de cette pétition.  Franck Thomas explique, dans les nombreuses interviews qu’il a donné à travers le monde, six choses différentes :

La surexposition des grains au soleil donne des raisins plus chargés en sucre, ce qui augmente directement le niveau d’alcool des vins. Une fois en bouche, l’alcool prend le pas sur les arômes et la finesse du vin, ce qui le rend moins digeste, plus difficile à apprécier.

La multiplication des périodes de grêle et de gel ravagent certains vignobles. Le réchauffement climatique a aussi pour conséquence d’amener de nouvelles maladies venues du Sud contre lesquelles nos raisins ne sont pas préparés. Il y a donc un risque phyto-sanitaire et économique énorme.

On observe donc une migration des terroirs vers le Nord qui peut les mener, à long terme, à se déplacer à plus de 1000 kilomètres de leur terroirs actuels.

Franck Thomas explique par ailleurs que l’on ne peut pallier ces phénomènes par une simple irrigation car les réserves d’eau doivent être utilisées avec parcimonie. Aussi, la modification des cépages utilisés pour l’élaboration des vins aurait pour conséquence de bouleverser la typicité des vins français. Le grand sommelier prédit par exemple que d’ici 40 à 50 ans, le pinot noir et le riesling comme on les connait actuellement auront disparu.

Ces cinquantes pontes de la gastronomie, parmis lesquels figurent aussi le sommelier Antoine Pétrus et les grands chefs Marc Veyrat, Mauro Colagreco, et l’oenologue Stéphane Derenoncourt joignent donc leur forces pour que la France, deuxième producteur mondial de vin derrière l’Italie, montre l’exemple en proposant aux pays développés de réduire de 40%  leurs émissions de gaz à effet de serre, ainsi que de développer des mécanismes solides d’aide aux pays en développement.

Car au delà des effets du réchauffement climatique sur la vigne, cette pétition soulève aussi la question du rapport qu’entretiennent les hommes avec la vigne.  Pour Yvon Minvielle, autre signataire et propriétaire du chateau Lagarette, le réchauffement climatique permet de se soulever le problème de l’utilisation massive de la chimie dans la vigne. Il suggère de “se remettre à l’écoute de la plante, et de privilégier le préventif“.

Et pour faire frémir les plus sceptiques, il faut savoir qu’un réchauffement moyen d’un degré transfère en théorie les cultures d’environ 300 kilomètres vers le nord.


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