Magazine Cuisine

Le poulet au cerdon safrané

Par Estebe

Bien le bonjour, omnivores bipèdes

DSC02768.JPG

Page d'agenda du 14 novembre 2009. Dans la série "les objets de rien et du quotidien".

S’il y a une boisson avec des petite bulles graciles, une chair douce et un fruit pétardant dont on raffole, c’est bien le Cerdon du Bugey.
Notez, que c’est là le genre d’effervescent coquin que les œnophiles coincés et ventripotents méprisent souverainement. Et les œnophiles coincés et ventripotents sont des couillons (si j’ose). Car le Cerdon, avec sa chair douce mais tonique et ses huit petits degrés d’alcool, ben, c’est la fête au village dedans ta glotte. Et sans gueule de bois le lendemain.

Bon, il y a certes Cerdon et Cerdon. Les cerdons naturels et aériens, produits sans adjuvants par des vignerons intègres selon la « méthode ancestrale », dont on vous épargnera ici le descriptif technique et donc un rien fastidieux (on déballe tout sur demande timbrée). Et les autres cerdons, ceux qui collent, qui plombent et qui empeste la bonbonnaille.

DSC02766.JPG

Bouteille floue. Dans la série "les objets de rien et du quotidien".


C’est dans la première catégorie qui règne depuis des lustres le cerdon d’Alain Renardat Fache, dont on se siffle quelques flacons parfois le soir au coin du radiateur en relisant de vieux Pif. Et pour un peu qu’un beau jour il reste un quart du divin breuvage oublié au fond de la bouteille _ cas de figure inimaginable mais imaginons-le quand même _, il s’agit de se tricoter vite fait au coin de la gazinière ce poulet au cerdon, safran et pommes caramélisées. Une recette sauvagement lutine, qui fait pétiller la volaille, la voisine et toi avec.

DSC02762.JPG

Poulet mijoté avec pommes. Dans la série "jamais ma cocotte ne cocote".

Découpez votre poulet en huit. Faites le bien dorer de tous les côtés, avec une pointe d’ail, dans une cocote. Assaisonnez en poussant de faibles mugissements.
Mouillez avec deux gros décis de cerdon. Ajoutez quelques brins d’un bon safran qui embaume velu. Laissez cuire à couvert une quarantaine de minutes.
Pendant ce temps, taillez deux pommes fermes, genre gala, en cubes. Caramélisez-les dans une noisette de beurre à la poêle, en les saupoudrant de cannelle, piment et muscade râpée.
Au moment de mastiquer en groupe, coiffez le poulet avec les pommes joliment hâlées et quelques mimis fragments d’une tige de ciboulette qui passait par là.
Couillon. Voluptueux. Boombastic, voire même.


A tout soudain


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Estebe 821 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte