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Le domaine Vernay et le domaine de l'A (6)

Par Daniel Sériot

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Domaine de L’A, millésime 2002

La conférence se poursuit…

Stéphane apporte le millésime 2002 du Domaine de L’A et évoque les difficultés rencontrées cette année-là.

« Le millésime 2002 est un millésime difficile, de dilution. L’hygrométrie très forte a beaucoup gêné le mûrissement du raisin. Mais nous, on a su tenir jusqu’en septembre. C’est là qu’on se rend compte que mener un travail en bio est une gageure, à la différence du Sud où l’exploitation en bio devrait être obligatoire. Car là, c’est facile !

On a envoyé sur dix jours du personnel pour nettoyer tous les champignons et cependant les deux tiers de la récolte ont néanmoins été perdus.

Aujourd’hui, je pense que ce 2002 du Domaine de L’A a quand même quelque chose. Nous avons sauvé la mise…, sans doute. Et puis, j’ai pour principe de penser que ce sont dans les millésimes difficiles que l’on détecte vraiment quelles sont les qualités d’un domaine viticole, selon justement ce qu’il sait en tirer.

Me concernant, ma devise c’est de travailler avec un raisin sain. Il est la clef de toute réussite. Je ne peux m’empêcher de penser à Henri Jayer, qui est pour moi mon maître à penser, une de mes références dans le monde viticole. Il disait : « Bien connaître l’œnologie, c’est savoir s’en passer… »

Je laisse donc le raisin faire seul le vin. Les malolactiques ne sont pas provoquées. Elles viennent d’elles-mêmes l’été qui suit les vinifications. Le vin est écoulé par gravité en barrique, et on travaille avec 80% de bois neufs.

On laisse les vins sur lies, on soufre à hauteur de 50 mg/l (contre souvent 120 mg/l en moyenne à Bordeaux), et l’on ne fait donc pas de collage. On finit par une légère filtration, puis l’on procède à la mise en bouteille.

Sur ce 2002, les bienfaits qu’apporte le calcaire se manifestent par la capacité du vin à exprimer de la longueur, une certaine salinité et une sensation du tannin plutôt crayeux. Les argiles, à l’inverse, sont plutôt à l’origine de lourdeur que l’on pourrait rencontrer dans le vin. »

Domaine de L’A

Senteurs diverses en terme de torréfaction et de fleurs. Les fruits ne sont pas en reste : sureau, cassis et cerise burlat dominante.

Belle rondeur en bouche, à l’acidité plutôt contenue et en filigrane pour un maintien du corps équilibré. Les tannins donnent une impression de s’être suffisamment assouplis pour laisser se nouer dans leur fondu les saveurs de fruit et les douceurs d’un élevage aromatiquement subtil et épicé.

Le vin est gourmand, suave et constant dans les plaisirs apportés en bouche de l’attaque jusque la finale.

La conférence, bon enfant, se termine par un duo : à la guitare, Stéphane et au piano, Paul Ansellem, l’époux de Christine Vernay !

Isabelle

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