Pour accompagner une cuisine toujours aussi goûtue et originale, nous avons choisi (les trois premiers vins avaient fait l’unanimité avant dégustation).
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Chablis, Premier Cru La Forest 2007, Vincent Dauvissat : un nez assez typique du chardonnay, malgré un caractère encore bien fermé. Quelques touches grasses et salines sont perceptibles. La bouche est par contre très tendue (peut-être trop à ce stade d’évolution du vin), d’une forte minéralité et un citronné assez prenant. Finale conforme à la bouche. Je pense que le vin n’est actuellement pas en place et qu’il lui faudra encore quelques années avant de pouvoir livrer toutes ses qualités (voir ICI). A laisser vieillir impérativement.
Morey Saint Denis, 1995, domaine des Lambrays : il s’agit là du « tout petit frère » du clos des Lambrays. Un nez très fruité, qui nous a fait immédiatement penser aux « paille d’or à la framboise », avec une touche de cerise et de kirsch à l’aération. Légère évolution sur la fourrire. La bouche est immense, droite et corpulente, tout en laissant apparaître le fruité du nez. Beau réglissé qui allonge le vin et tapisse les papilles. Un très grand bourgogne à point aujourd’hui.
Côte Rôtie, La Sereine 1998, Y. et M. Gangloff : changement complet de registre avec un vin noir d’encre. Un nez ultra-puissant mais pas très élégant, sur le cuir mouillé et la violette sucrée. La bouche énorme, qui peut séduire à premier abord, apparaît rapidement manquant de distinction : sucreuse, boisée et vanillée, au détriment du fruit. Une pointe de girofle est perceptible. Un vin « too much » à mon goût.
Pomerol, château L’Eglise Clinet 1999 : nez typiquement de poivron mur et de résine, très gourmand. la charge tannique en bouche est encore présente, parfois anguleuse, mais se fondant déjà avec bonheur dans une bouche droite, fraîche et élégante malgré sa grosse structure. Le côté résiné se retrouve, jusque dans une finale distinguée. Comme quoi, il est possible de conjuguer la puissance et la finesse. J’ai beaucoup aimé.
Coteaux de Saumur, cuvée des Dames, 2003, domaine des Guyons : un nez très botrytis, sur l’abricot cuit. La bouche montre un bel équilibre entre une sucrosité maîtrisée, une minéralité crayeuse et un rôti noble évoquant la tourbe et la morille. Puissance et élégance. Belle liqueur qui se termine par une finale fine.
Sauternes, château d’Arche 2003 : un nez frais, mentholé et élégant. La bouche semble plus tendue que le précédent vin (avait-il mangé ses sucres ?), légèrement compotée et se terminant sur des amers très agréables et sapides.
Grâce à notre chauffeur, qui a su rester sobre, retour sans encombre tard dans la nuit.
RDV le mois prochain.
Bruno