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Foie gras, Charlotte aux fruits, Saint Pierre, variations autour de deux vins

Par Daniel Sériot

Quelques accords qui ont ponctué notre été girondin.

Aspic de langue de veau au foie gras.

Charlotte aux fruits rouges et noirs.

Domaine Rossignol-Trapet, Gevrey Chambertin, Premier cru Clos Prieur, 2001

L'olfaction se déploie avec précision autour de la cerise, du noyau de cerise, de la fraise, et de la rose. Elle répand également des notes de poivre, de thé noir, et de feuilles séchées.

La bouche est en belle évolution selon sa trajectoire. Ample et grasse dans une attaque franche pénétrée de tannins polis, le maintien se veut savoureux, peut-être plus subtil que son toucher immédiat, et finalement il en est d'un caractère légèrement plus impressif en terme de tannins, plus caressant donc dans sa gourmandise. Féminin, net, une dentelle de saveurs de plus en plus impulsée par un vin d'une belle droiture.

Dire que le vin convient au plat semble une évidence en terme d'approche tactile. Le gras du canard est épuré par la tension du vin. La gelée a été travaillée avec le Gevrey Chambertin. Toutefois, le deuxième jour, le vin gagne encore en finesse de toucher, et les épices douces et les notes de thé noir apportent délicatesse et raffinement. Nous choisissons donc de le mettre au dessert sur une charlotte aux fraises, framboises et myrtilles.

Saint Pierre, artichaut poêlé et échalotes confites.

Chablis Premier cru, Les Vaillons 2008 de Dauvissat

Une belle harmonie de fruits jaunes, d'agrumes, d'épices et même de menthe, sur de plus traditionnelles senteurs de crème ou de beurre. En particulier, le safran et le curry pour plus de distinction olfactive.

La bouche étend immédiatement dans un corps savoureux et dense le goût des oranges confites, du citron et de la poire, et s'allonge vers des empreintes plus minérales; sensation crayeuse en particulier.

Un accord agréable avec le poisson et ses accompagnements, qui tient à sa sophistication. L'artichaut et l'orange s'apparient pour tenir la dragée haute à un poisson qui est tout en finesse. Le confit de l'échalote récupère au niveau du Chablis le gras initialement saisi en bouche et les tensions ultimes du vin le font s'immerger des fusions sapides du plat.

Isabelle


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