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Un aperçu du millésime 2010 à Bordeaux

Par Daniel Sériot


Les dégustations faites sur cuves inox ou sur cuve bois d’échantillons du millésime 2010 après les fermentations alcooliques, certes inachevées car les vins n’ont pas fait leur fermentation malo-lactique, proposent une tendance sérieuse, quant à la qualité du millésime 2010.

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J’ai donc pu déguster des échantillons du millésime 2010 à Château Mangot (Saint Emilion Grand Cru), et chez Denis Barraud (La Cour d’Argent, Les Gravières et Lynsolence).

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Ces dégustations seront commentées en détail; dans la rubrique des propriétés. A cela s’ajoutent des discussions informelles, avec d’autres vignerons de la rive droite.

Les rendements sont en diminution en moyenne de 20% par rapport à ceux de 2009, pour les propriétés qui n’ont été pas été sévèrement grêlées en 2009, en Rive Droite dans le secteur de Saint Emilion au sens large. Ceci est la conséquence de baies petites en taille, avec des rapports pulpe/peaux-pépins faibles, sans oublier des phénomènes de coulure sur les vieux merlots, lors de la floraison. Si l’on excepte le temps durant la période de la floraison, qui a été souvent étalée, et s’est déroulée sous un climat frais et plutôt humide, l’été a été chaud, mais sans excès (surtout en Août). La remarquable arrière-saison, avec peu de pluies en septembre et en octobre, accompagnée de nuits fraîches et de vents du nord ont évité le développement du botrytis (terroirs à vins rouges), ce qui a permis aux vignerons de vendanger, en toute sérénité, en fonction du profil du vin désiré.

Les jus sont concentrés à très concentrés (selon le style de vin voulu par le vigneron), avec beaucoup de couleur.

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Les tannins sont nombreux, avec du velouté et du moelleux dans le contour du grain en attaque. Parfois même, il est des sensations plutôt crémeuses. Les trames tanniques sont denses, et plus fermes en milieu de bouche, mais toujours enrobées par des chairs serrées, qui donnent des touchers de bouche élégants. Les fruits sont mûrs à bien mûrs, purs et très expressifs. L’acidité gustative « plus évidente » que sur les vins du millésime 2009 offre une très belle fraîcheur aux longues finales riches, intenses, très parfumées. Les fermentations malo-lactiques ne feront qu’apporter plus de gras et de velouté aux vins, sans en modifier la structure et la fraîcheur globale.

Ce qui est très intéressant, en terme de comparaison, c’est de pouvoir déguster, chez le même viticulteur, les vins au même stade d’avancement chaque année. C’est ce que je fais chez Denis Barraud.

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Cette note n’a pas l’ambition de généraliser la qualité du millésime à l’ensemble du Bordelais (les dégustations sont trop peu nombreuses), il n’en demeure pas moins que chez les meilleurs vignerons et dans les propriétés les plus rigoureuses que je connais bien, 2010 à Bordeaux sera probablement un très grand millésime, avec des vins de longue garde.

Voici des données d’analyse sur deux échantillons de Lynsolence, à la fin des fermentations alcooliques :

 

Titre alcoométrique volumique % : 15,20 et 15,25

pH : 3,33 et 3,38

IPT ( Polyphénols totaux): 100 et 103 : il s’agit des valeurs les plus élevées obtenues dans l’histoire de la propriété.

Daniel


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