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Des CRs à la Queneau : Exercices de Style...

Par Daniel Sériot

Pour terminer notre année de dégustation, et en hommage à tous les contributeurs amateurs, qu'ils soient blogueurs ou non, nous nous sommes essayés à des exercices de style à la Queneau (Lire ici) pour imiter les quelques travers de nos écritures qui peuvent souvent les rendre très drôles...

Lynsolence 2000 de Denis Barraud est le vin qui nous a servi de fil directeur.

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CR n°1

Bouquet de fruits confiturés, aguicheurs (myrtilles, cassis, mûres et cerises), de graphite, d'eucalyptus, de réglisse, de figues, de poivre de Setchuan, de Thé Lapsang Souchong, d'oranges confites, de crayon, de créosote et de grillé.
Bouche martiale, généreuse, un peu brouillonne, exotique, californienne. Finale opulente, sudiste, un peu asséchante, loin des canons du classicisme bordelais.

CR n°2

Un nez très boisé qui masque des fruits noirs ce qui augure déjà un mauvais rapport qualité/prix. En bouche, c'est riche, puissant, avec toujours un boisé très soutenu. La finale est longue, mais chaude, avec un boisé racoleur. Pas de plaisir avec ce Bordeaux cher à l'élevage intempestif.

CR n°3

Les fruits sont un peu cuits, la bouche est puissante, les tanins manquent de finesse, ce n'est pas encore fondu, le vin est extrait et pesant, l'opulente finale manque d'équilibre et de précisions. Nous sommes à des années-lumières de Lafite, Latour, Pétrus et Ausone, sans parler des grands crus bourguignons.

CR n°4

La robe est profonde, de couleur pourpre à sanguine, le nez est séduisant et intense, avec des arômes de fruits mûrs (mûres sauvages et cerises dominantes) accompagnés de notes de violette et de boîtes à épices, l'élevage est fondu, l'attaque est veloutée avec des tannins habillés par une chair bien formée, le centre est plein, riche, tenu par une trame tannique jointive, les fruits sont expressifs et mûrs, et donnent du relief à une finale allongée d'une très bonne densité, finement épicée et bien équilibrée par une acidité de bon aloi, un vin en pleine forme. Noté 17

CR n°5

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Le bouchon de taille normale et légèrement imbibé sur trois millimètres.

La robe est rubis tirant sur le pourpre.
Le nez est un mélange de fruits noirs, d’arômes boisés pour un ensemble intéressant.

L'ensemble est très agréable sur le Brillat-Savarin et d'une grande buvabilité.
Les tanins sont presque fondus et la finale de longueur correcte.

CR n°6

Le nez est intense, absolument magnifique et joue une partition gaie, vivante en plein allegro fortissimo avec les odeurs enivrantes du homard thermidor, magistralement cuisiné par Pierre Robes, un jeune talent étoilé promis au panthéon des plus grands chefs français. En bouche, le vin est exceptionnel, grand, magistral, époustouflant et emporte avec lui la délicatesse des chairs du crustacé comme Fred Astaire et Ginger Rogers dans un pas de deux virevoltant de grâce, de célérité dans leur plus parfaite maîtrise de l’art. La finale est d’une souplesse phénoménale, comme il se doit pour un vin si jeune, et promis au plus grand avenir.

CR n°7

L’odoration florale et subtile, fraîche et comme poudrée, nous porte dans les traverses d’une église comme si nous communions avec l’encens. Progressivement, le nez nous en éloigne en nous faisant communier avec les esculences savoureuses du cassis, de la framboise, de la fraise, et d’épices douces, marquée par la justesse de la maturité du raisin cueilli dans la fraicheur matutinale et automnale. La bouche livre une exquise accommodation de la composante acide et tannique, laissant des impressions complexes, toujours renouvelées comme une mise en abyme baroque, voire kaleïdoscopique. Les tannins soyeux, relèvent sous leur robe de bure, une bouche élégante et voluptueuse, somesthésique, initialement avant les véritables jouissances d’une finale sialogène.

CR n°8

Robe  profonde et d'un belle éclat. La bouche ait très intence, sur des notes de violette et de cerises. Le fruité dominent la bouche, et des tanins présent en nombre, structurante mais presque trop tannique en dépi d'une polissure, et j'en attendait beaucoup. La longueur est bien sur ce millésime excellant.

De la difficulté d'écrire sur le vin...

Peu importe nos manies, nos défauts, tous les Crs invitent finalement à la dégustation, aux réunions, et plus concrètement aux plaisirs des grands moments vécus autour du vin. Nous dédicaçons ce message à ceux qui se seraient reconnus et aux autres, à tous les lecteurs et formulons les vœux d'une nouvelle année 2011 pleine de joie, d'humour et de rencontres autour du vin.

Isabelle et Daniel


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