Aujourd’hui je voudrai rendre un petit hommage à une femme, une femme qui créa un empire cosmétique et lui donna son nom je voudrai vous parler d’une légende une pionnière qui réinventa le concept de beauté en l’adaptant à la modernité.
Cette femme s’appelle Helena Rubinstein, moi même je ne la connaissais pas et c’est en achetant un mascara de la marque j’ai cherché à savoir qui c’était. Alors voilà un peu de ce que j’ai trouvé sur le net.
Helena Rubinstein est née le 25 décembre 1872, sous le nom Chaja Rubinstein, à Cracovie. Elle est l’aîné d’une fratrie de huit enfants.
Elle commence des études de médecine en Suisse, avant de s’installer en Australie. C’est à cette époque qu’elle crée sa première pommade réparatrice pour peaux abîmées baptisée « Valaze » ; elle compose la formule à partir d’un onguent qu’elle tenait de sa mère. En 1902, elle ouvre son premier institut de beauté, sous le même nom.
Le succès auprès de ses amies est tel qu’elle ouvre sa première boutique un an plus tard à Melbourne. Elle y vend ses crèmes, ses lotions et ses savons.
En 1908, Helena Rubinstein part s’installer à Londres pour ouvrir d’autres boutiques. C’est alors sa soeur qui gère la boutique de Melbourne. La même année, elle épouse le journaliste américain Edward William Titus. Ils auront deux fils : Roy Valentine Titus (né le 12 décembre 1912) et Horace Titus (né le 23 avril 1912).
C’est en 1910 qu’elle analyse et classe les types de peau et invente le démaquillant en profondeur.
En 1912, Helena Rubinstein déménage à Paris, pour vendre ses produits aux Françaises, réputées pour leur goût prononcé pour les cosmétiques. Elle ouvre sa première « Maison de Beauté », rue Saint Honoré. Elle choque alors la bourgeoisie bien-pensante, en proposant pour la première fois des services de massage. L’écrivain Colette sera l’une de ses premières clientes pour ce type de soin; elle en lancera la mode.
Deux ans plus tard, Helena Rubinstein part s’installer aux Etats-Unis avec son mari. Elle ouvre son premier institut à New York, puis à Chicago et à Boston. Mais elle n’est plus seule sur le marché : elle rivalise avec Estée Lauder et Elisabeth Arden , déjà bien implantées.
Helena Rubinstein se démarque alors de ses concurrentes en étant la première à soumettre systématiquement ses produits à des tests scientifiques. C’est une nouveauté dans le domaine ; elle consultera par ailleurs plusieurs fois Marie Curie.
En 1928, elle revend ses succursales américaines à Lehman Brothers pour 7,3 millions de dollars. Quelques mois plus tard, survient la crise de 1929 : Helena Rubinstein, ne voulant pas voir le fruit de son travail disparaître, décide de racheter ses parts pour 1 million de dollars. Elle devient alors l’une des femmes les plus riches de l’époque, collectionne les maisons, les bijoux et les oeuvres d’art.
En 1937, Helena Rubinstein divorce de son mari, pour épouser le Prince Artchil Gourielli-Tchkonia un an plus tard.
En 1939, elle invente le premier mascara waterproof.
Un drame ne va pas tarder à la frapper : elle va perdre toute sa famille juive polonaise lors de la seconde guerre mondiale.
Dès 1946, Helena Rubinstein introduit des notions de marketing pour augmenter ses ventes : elle présente ses produits comme des innovations venues tout droit des Etats-Unis.
Dans les années 1950, les USA étant très en vogue, Helena Rubinstein multiplie son chiffre d’affaires par dix. Elle fonde alors le Helena Rubinstein Pavilion of Contempory Art à Tel Aviv.
En 1953, elle crée une fondation pour venir en aide aux organismes relatifs à la santé.
Trois en plus tard, Helena Rubinstein commercialise son premier soin hydratant, avant de lancer en 1958 son premier mascara automatique.
Helena Rubinstein nous quitte le 1er avril 1965.
Helena Rubinstein en quelques dates:
1872 : Naissance d’Helena Rubinstein à Kazimierz, faubourg juif de Cracovie en Pologne.
Mai 1896 : Départ pour l’Australie avec douze petits pots de crème de beauté donnés par sa mère.
1902 : Helena Rubinstein est à Melbourne où elle fonde son premier institut de beauté – Maison de beauté Valaze – au 242 Collins Street. Elle y vend ses premières crèmes de beauté Valaze.
1905-1907 : Elle retourne en Europe à la rencontre de médecins, dermatologues, et diététiciens.
1908 : Ouverture du premier salon londonien au 24 Grafton Street, Mayfair.
28 Juillet 1908 : Mariage avec Edward William Titus.
1909 : Ouverture du premier salon parisien rue du Fbg St Honoré. Le 12 décembre naît son fils ainé Roy Valentine Titus à Londres
1912 : La Maison de beauté Valaze devient Maison de beauté Helena Rubinstein. Le 3 mai naît Horace Gustave Titus à Londres.
1914 : Départ pour New-York après le déclenchement de la Première Guerre mondiale.
1915 : Ouverture du premier institut new-yorkais. Tour des États-Unis pour former des vendeuses et des esthéticiennes et promouvoir ses produits.
1917 : Helena et Titus se séparent mais ne divorcent pas.
1919 : Retour à Paris. Ouverture d’un deuxième salon. Elle vivra désormais entre Paris et New-York.
1924 : Edward Titus ouvre la librairie At the Sign of the Black Mannikin, rue Delambre à Paris.
11 décembre 1928 : Helena Rubinstein vend son entreprise américaine à Lehman Brothers pour 8 millions de dollars.
1929 : Krach boursier. Elle rachète la totalité de son entreprise pour 2 millions de dollars, un an plus tard et devient la « femme la plus riche d’Amérique ».
1934 : Helena Rubinstein s’installe à Paris au 24, quai de Béthune.
1935 : Rencontre avec le Prince Artchil Gourielli-Tchkonia.
1938 : En février, le divorce d’Helena et Edward Titus est prononcé. En juin, elle épouse le Prince Gourielli.
1939 : Début de la Seconde Guerre mondiale. Helena Rubinstein quitte Paris pour New-York.
1945 : Retour en Europe, reconstruction de son salon parisien.
1948 : Lancement de la gamme Gourielli, pour hommes à New York.
1950 : Rencontre avec Patrick O’Higgins qui deviendra son assistant.
1955 : Décès d’Artchil Gourelli, le 21 novembre.
1958 : Mort accidentelle d’Horace Titus. Helena Rubinstein voyage à travers le monde.
1959 : Helena Rubinstein représente l’industrie cosmétique américaine à l’occasion d’une exposition à Moscou.
1964 : Publication de l’autobiographie d’Helena Rubinstein, My Life for Beauty.
1965 : Helena Rubinstein décède à New-York, le 1er avril.
1973 : La compagnie est vendue au groupe Colgate-Palmolive.
1984 : L’Oréal rachète la marque Helena Rubinstein pour l’Amérique Latine et le Japon. Le rachat sera total en 1988.
Helena Rubinstein vue par Suzanne Slesin
Suzanne Slesin, est la belle-fille de Roy Titus, le fils ainé d’Helena Rubinstein. Elle est aussi l’auteur de l’ouvrage « Over the top. Helena Rubinstein : Extraordinary Style, Beauty, Art, Fashion and Design ».
Q.Comment avez-vous fait la connaissance d’Helena Rubinstein ?
R.Ma mère et mon beau père étaient de gros joueurs de bridge, ils se sont rencontrés dans leur club fréquenté aussi par Helena. Je suis allée plusieurs fois dans son appartement de Park Avenue : j’avais seize ans à l’époque je n’ai jamais oublié ce personnage ni cet endroit extraordinaire. C’est là que le mariage a eu lieu, en 1960. À cette époque, mon beau-père habitait là-bas et quand il est venu chez nous, il n’a pris que ses vêtements… C’était un homme très intelligent, mais il avait beaucoup souffert de cette mère à la fois envahissante et absente. Il a travaillé toute sa vie pour la marque, ça ne l’intéressait pas beaucoup mais il n’a jamais rien fait d’autre. Ensuite, quand nous sommes allés à Paris, j’ai découvert aussi son appartement du quai de Béthune. J’étais très jeune, mais je sentais que le lieu, la décoration, l’agencement des œuvres d’art étaient hors du commun, mais je ne savais dire pourquoi. Je n’ai jamais oublié son style. Plus tard, j’ai entamé des études d’histoire de l’art et j’ai fini par comprendre que ce qui m’attirait, c’était le maniérisme, l’extravagance, le baroque, l’éclectisme, les mélanges, qu’elle aimait et pratiquait avec brio. Quand elle est morte, tout ce qu’elle possédait a été vendu et a disparu avec elle.
Q. Vous l’avez-vue souvent ?
R. Non, pas tellement, mais à chaque fois elle était adorable avec moi, elle me posait des questions sur mes études, elle m’a donné plusieurs petites choses qui lui appartenaient. Je savais qu’elle était richissime et très connue dans le domaine de la beauté. Ma mère revenait toujours à la maison avec des pots de crème. Avec Helena, ma mère redevenait cette femme venue d’un « shtetl » en Lituanie qui se retrouvait avec la grande Helena Rubinstein, ça l’éblouissait, alors qu’elle était plus sophistiquée que ça… Et elle, elle adorait ma mère parce qu’elle parlait polonais et qu’elle recherchait son côté « jewish ». Et puis ma mère a sauvé mon beau-père qui était alors en piteux état, c’était une raison de plus pour qu’elles s’entendent.
Q. Et son style alors ?
R. J’en garde des souvenirs éblouis. A Paris, il y avait cette terrasse magique, sur la Seine, « so glamourous », ces mélanges de mobilier et ces tableaux, cette façon qu’elle avait d’accumuler les objets dans leur présentation. Et à New-York, cet appartement grandiose, bourré d’œuvres d’art. J’ai gardé tout ce qu’elle m’a donné. Et c’est seulement des années plus tard, après avoir écrit plusieurs livres sur le style, que j’ai commencé à me poser la question du sien. C’était difficile de poser des questions à mon beau-père, il n’aimait pas s’engager dans des conservations intimes. J’ai passé aussi beaucoup de temps avec certains de ses proches, dont sa nièce Mala. J’ai eu envie de faire une biographie mais j’ai préféré traiter le sujet en images, avec plus de 400 photos. A Paris, dans les années 20, elle connaissait tout le monde parmi les artistes réfugiés. Elle avait l’argent et Edward Titus son premier mari avait le goût… Mais elle a aussi découvert des artistes qui n’étaient pas à la mode, comme Nedelman. Ce qu’elle possédait était inouï : ainsi, les dessins des Demoiselles d’Avignon de Picasso. Elle savait ce qu’elle achetait ! Elle a été aidée dans ses choix, mais elle a eu le courage de faire des choses seule comme démolir et faire reconstruire l’hôtel de Vesselin, quai de Béthune, acheté au début des années 30. Je suis heureuse qu’on ne l’oublie pas
Source :