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Ramsey Lewis Sun Goddess Project au Duc des Lombards

Publié le 08 juillet 2011 par Assurbanipal

Paris. Le Duc des Lombards.

Jeudi 7 juillet 2011. 22h.

Ramsey Lewis Quintet. 

Sun Goddess Project

Ramsey Lewis: piano, Fender Rhodes

Timothy Gant: claviers

Henry Johnson: guitare électrique

Joshua Ramos : contrebasse, guitare basse électrique

Charles Heath : batterie

Ce Charles Heath ne serait il pas de la famille des frères Heath ? Percy, le contrebassiste du Modern Jazz Quartet, Jimmy Heath le saxophoniste ténor qui joua avec Miles Davis et dont le fils Mtume joua aussi avec Miles, Albert " Tootie " Heath le batteur de John Coltrane, Sonny Rollins, Johnny Griffin ?

Ramsey Lewis c’est la classe Old School. Rien que dans sa façon de s’habiller. Ce soir il rejoue son album de 1974 «  Sun Goddess » qui mélangeait Jazz et Pop avec Maurice White, batteur de Ramsey Lewis et membre du fameux groupe Earth, Wind and Fire qui fait danser la Planète Terre depuis les années 1970.

Ca joue funky, cool, dans le style d’une musique de série TV américaine des années 1970. C’est de la musique pour emballer les minets ou les minettes selon vos goûts, troublantes lectrices, séduisants lecteurs. Indéniablement, c’est efficace. Le guitariste a beaucoup, beaucoup, beaucoup écouté Georges Benson. Seul le clavier joue guimauve, pas le reste du groupe. Ca a dû être pillé par pas mal de DJ. Il faudrait que je me renseigne. Le clavier joue un son de flûte, histoire de faire joli. Ce soir, les musiciens sont tous Noirs et Américains. Cela se voit et cela s’entend. Le patron tricote agréablement dans la droite lignée d’Oscar Peterson, ce Blanc qui s’était donné tant de mal pour sonner comme un Noir comme disait Kenny Clarke. Le morceau est vif, entraînant, joyeux, viril, bluesy. Enfin, tout le monde peut y trouver son bonheur comme dans un grand magasin de luxe. C’est impeccable. Par contre, il n’y a pas de suprise.

« Tambura ». Le bassiste passe à la guitare basse électrique. Très funky. Le patron s’installe au Fender Rhodes. Ca groove tranquille mais efficace. Le clavier joue les cuivres absents. Timothy Gant joue un bon vieux son bidouillé made in 1974. Ca rappelle Stevie Wonder, le Géant de l’époque. Batterie basée sur un rythme de marche militaire rendu funky. Tchac poum tchac et toute cette sorte de choses.

Ballade. Retour au piano et à la contrebasse. Manifestement, Ramsey Lewis a écouté Duke Ellington. La preuve, ce morceau est tiré d’un ensemble de compositions intitulé « Colors ». « Je travaille comme un peintre. L’orchestre est ma palette et chaque musicien apporte sa couleur » (Duke Ellington). Sauf que ça colle aux doigts et aux dents contrairement à l’œuvre du Duke.

« Love Song » tiré de l’album « Sun Goddess ». Retour à la basse électrique. Guitare et batterie pulsent doucement. Une musique pour partir en croisière en Mer des Caraïbes. C’est en place au micron près. Ca se finit dans un murmure. Evidemment.

Le piano démarre seul. C’est mignon tout plein. Un standard dont le titre m’échappe. Finalement, c’est un morceau en piano solo. Le plaisir du Chef.

La contrebasse et la batterie partent à l’attaque. Le groupe suit. Ca devient une ballade tranquille, assez funky. Interlude piano/contrebasse à l’archet.

Retour à la basse électrique. « Living for the city » (Stevie Wonder). C’est moins puissant que la version originale mais c’est bien bon tout de même. Solo de guitare tout à fait à la Georges Benson. Petit solo de piano bluesy pour introduire le final. Très pro. Le public est conquis.

La guitare attaque. Basse et batterie derrière plutôt funky, eux aussi. Ramsey Lewis est passé au Fender. Shake, baby, shake ! Claviériste et guitariste chantonnent « Way Oh ». Ca sent la plage, le soleil, les mignonnes minettes et les mignons minets. Ils ne lésinent pas. Le Boss revient au piano. Ca tourne comme un moteur de yacht pour milliardaire. C'était " Sun Goddess " comme vous l'aviez deviné lectrices perspicaces, lecteurs efficaces.

RAPPEL

Un morceau sous influence gospel, à la Ray Charles. Piano, contrebasse. Facile à danser. Un morceau pour laisser le bon temps rouler. Citation de « On Broadway » (Georges Benson). Intermède bluesy au piano. Dommage qu’il n’ait pas joué plus comme ça. Sauf que la nappe de synthé glacé vient casser l’ambiance.

Au final, un concert modèle de professionnalisme, de cross over, de show business à l’américaine. Le public en a eu pour son argent (40€ la place). Pas de surprise mais pas de déception non plus. Cette recette a rendu Ramsey Lewis riche et célèbre. Pourquoi en changerait-il à son âge ?

Retour aux sources. Earth, Wind, Fire sur scène en 1975 invite Ramsey Lewis pour jouer " Sun Goddess ". Harvey Keitel joue le rôle du jeune producteur. Ca commence par " Devotion ". " Sun Goddess " est la deuxième chanson. CA commence à la 3e minute. Solo de sax ténor à la 6e minute. Le solo de Ramsey Lewis au Fender Rhodes commence à la 7e minute. Le tout est Superfunkycalifragisexy. Profitez!


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