
Habitués de ce blogue, vous savez que je suis très très intéressé par la zizik, forme de voyage facilement accessible et à peu de frais.
J'ai baptisé mon musée des albums incontournables de quatre mots tirés d'albums dont je ne causerai pas, conscient d'en avoir déjà assez causé ici.

"Blonde" pour Blonde on Blonde de Bob Dylan
"Idiote" pour The Idiot d'Iggy Pop
"Bassesse" pour Low de David Bowie
"Inoubliable" pour The Unforgettable Fire de U2
Par ordre de parution.

(tiens je viens de vous faire un top 5 vite fait sans m'en rendre compte!)
Blonde et Idiote Bassesse Inoubliable, ç'est B.I.B.I., c'est-à-dire, moi.
C'est aussi la terminaison finale du mot "habibi" qui, en Irak, veut dire "mon amour".
Blonde et Idiote Bassesse Inoubliable, c'est également parce que ça pourrait évoquer une maitresse, une erreur commandée par une appendice précise du corps.
Ce que la musique est très souvent.
Quand elle reste inoubliable pour les bonnes raisons
SO RED THE ROSE d'Arcadia

Leur dernière tournée est documentée dans le fort intéressant documentaire Sing Blue Silver qui les suit. La mort du band s'y lit aussi. Le groupe, originalement formé par John Taylor et Nick Rhodes devient peu à peu le band de Simon Le Bon et Nick Rhodes. Le pouvoir change de mains sous nos yeux, John Taylor devient de plus en plus erratique, bougon, rebelle et non coopératif, Andy Taylor (à juste titre) cherche à faire jouer sa guitare quelque part mais la musique de Duran Duran, principalement composée par Rhodes, n'y laisse pas beaucoup de place. Roger Taylor est, comme toujours, d'une discrétion totale. Quand vient le temps de faire des entrevues dans les différentes villes, les deux porte-paroles du groupe sont Le Bon & Rhodes. Quand la tournée se termine, Andy Taylor et John Taylor se font une longue accolade pleine d'émotions qui dit tout: "Now what are we gonna do? we're obviously no longer a five member band." Bien que l'on entendent pas ce qu'il se racontent, Andy semble triste, John désoeuvré.

Si Roger Taylor apparaît sur la première photo d'Arcadia, il n'apparaît dans aucun des (merveilleux) clips du band. Il collabore à l'album mais aussi au projet des deux autres Taylor enregistré en parrallèle. D'une timidité presque maladive il se retirera du monde de la musique bientôt.
Election Day est une merveille. Conçue pour Duran Duran, cette chanson vampirique nous fait entendre Nick Rhodes au sommet de son art avec son instrument. Il bidouille toutes sortes de sons et compose un morceau d'une richesse exceptionelle. Le clip est tout à fait parfait. Il me rappelle beaucoup un des mes films préférés L'Année Dernière à Marienbaad. Et me donne envie de plonger dans cet univers gothique, où il est interdit d'être laid (William S. Burroughs de 1:40 à 1:46). Grace Jones y jase avec aplomb. Roger Taylor joue lourdement du bâton.

Goodbye is Forever est assurément le morceau qui le mieux vieilli pour moi. L'ouverture en forme de coup de pied dans la porte vient encore me chercher 25 ans après sa parution. Accompagné d'un autre splendide vidéo (Rhodes et Le Bon en chute libre: délicieusement poche!), cette chanson dirigée par une batterie pesante qui me donnait absolument envie de plonger dans le vidéo à partir de 2:52...

Missing La richesse sonore, livrant une texture expérimentale à saveur jazzée, tout pour me plaire.
Cette première ballade sur l'album met en vedette à la guitare David Gilmour de Pink Floyd. Ballade oui, dansable, non. Ambiente à souhait. Presque animale par moments. Le clip de Roger Christian est à nouveau, un vrai bijou.

Rose Arcana. Intermède, simple et d'une très courte durée. Passage agréable avant le bijou.
The Promise: Le bijou. Morceau musical parfait avec David Gilmour à la guitare, Pat Metheny aussi, Sting à la basse et à la voix, une compositon au synthé en appui à la voix de Simon Le Bon qui ne sera jamais plus mélodique sur cet album. Roger Taylor y est particulièrement créatif à la batterie. Dernier extrait en amérique de cet album. Le meilleur à mon humble avis. Belle promesse les boys.

Lady Ice Un peu de David Sylvian dans ce morceau. Le morceau le plus suggestif de l'album. Pat Metheny aux guitares. Morceau enregistrée en une seule prise! Chanson parfaitement froide pour conclure un album qui n'aura jamais de lendemain.
Carlos Alomar gratte de sa guitare un peu partout sur cet agréable album.
Pour le noir romantisme. La nostalgie des années 80. Le chic gothique mélodique.