Cette année, je n’irai pas à Rock en Seine.
L’an dernier, j’avais une bonne excuse. Ma fille, Lola, venait tout juste de naître. Deux semaines avant le festival.
Pourtant, entre Roxy Music reformé, Queens of the Stone Age, Black Rebel Motorcycle Club, French Cowboy, The Black Angels, Foals et Arcade Fire, l’affiche était plus qu’excitante…
Je n’ai eu évidemment aucun regret.
Cette année, d’excuse valable, je n’en ai pas vraiment. Et ça me désole. Il faudrait surtout voir du côté de la programmation qui n’a jamais, au fil des mois, relevé le niveau de la première salve de noms annoncés.
Secrètement, cette année, côté poids lourds, j’attendais Pulp (qui préféra les Vieilles Charrues) ou The Cure (il y avait une rumeur). Eh bien, ce sera les Foo Fighters et une tripotée de groupes qui ont l’air super connus sur le Facebook du festival…
Bien sûr, il y a quand même des formations ou des artistes que j’aime bien (The Arctic Monkeys, The Kills, Keren Ann, Miles Kane, The La’s, Gruff Rhys), mais soit je les ai déjà vus (Arctic Monkeys, au tout début : je les avais trouvés fades, mais ils se sont améliorés sur scène, paraît-il), soit je les ai trop vus (The Kills, qui ne font plus, depuis des années, que mimer la sauvagerie), soit je n’ai pas vraiment envie de les voir dans ce cadre et leur présence ne suffit pas à me motiver (Keren Ann). Vraiment dommage car depuis 2003 et jusqu’en 2009, je n’avais pas raté une seule édition. Même si je n’y allais, chaque année, pas forcément sur toute la durée (vous croyez vraiment que je suis allé voir Björk le dimanche en 2007 ?!).
Ben oui, Rock en Seine, c’était aussi un rendez-vous incontournable, une sorte de pause plaisante juste avant la rentrée, comme un sas entre la fin des vacances et la reprise du boulot. Pas encore vraiment rentré, la tête encore ailleurs, un bon moment pour fêter la fin de l’été, pour retrouver des amis dans ce joli cadre boisé, lieu vivant et incarné qui faisait que l’on pardonnait bien volontiers certaines dérives "mainstream" de la programmation.
J’aurais tant aimé retourner à Rock en Seine cette année. Mais y aller le samedi et n’être au final vraiment intéressé (d’autant que Q-Tip a annulé au profit du pénible set de The Streets déjà subi il y a deux ans) que par The Arctic Monkeys et par Gruff Rhys, est-ce bien raisonnable ? Et je ne vais pas y aller le dimanche juste pour vérifier que le retour des La’s est bien une escroquerie. D’autant qu’ils sont programmés presque en même temps que Miles Kane. Faut pas déconner.
Pourtant, la liste est longue des concerts absolument enthousiasmants que j’ai vus dans le Parc de Saint-Cloud depuis huit ans : Electric Six, PJ Harvey et Beck (en 2003), White Stripes, Blanche et The Roots (en 2004), Queens of the Stone Age, Robert Plant et Franz Ferdinand (en 2005), TV on the Radio, Radiohead, Beck, Wolfmother et Fancy (en 2006), Jarvis Cocker et The Jesus and Mary Chain (en 2007), Tricky, The Raconteurs et The Roots (en 2008), Dananananaykroyd, The Asteroid Galaxy Tour, Macy Gray et surtout, surtout, Them Crooked Vultures (en 2009).
Oui, c’est sûr : ne pas aller à Rock en Seine sera, encore une fois, un paradoxal crève-cœur cette année…