Le thème choisi a conduit les participants à ne proposer que des vins bordelais. Les trois vins suivants, toujours présentés à l’aveugle, dans les mêmes conditions que celles décrites hier, sont par pur hasard issus de la même appellation : Saint Julien
Si, dans l’ensemble, les impressions de dégustation, et l’évaluation des vins ont été plutôt homogènes, le second vin commenté aujourd’hui est celui qui a suscité les avis les moins consensuels. Il lui manque, pour ma part, une maturité suffisante des Cabernets Sauvignon, dans un millésime qui a été marqué par le gel dans la nuit du 20 au 21 avril 1991, qui a quasiment anéanti la récolte 1991 en rive droite, et sérieusement endommagé celle de la rive gauche.
Saint Julien : Léoville Barton 1986
La robe est très soutenue à profonde, avec des reflets pourpres, et de légères teintes d’évolution, l’olfaction, nette et expressive, évoque le poivron rouge, le cassis, le tabac brun, la résine, avec des notes épicées. La bouche est veloutée, avec des tannins fondus et enrobées, qui se trament, dans un milieu de bouche, plein, finement texturé, souligné de fruits frais. La finale, portée par une acidité assez vive est persistante, soutenue, avec des tannins qui restent élégants, rehaussée de fruits mûrs et frais, nuancés de notes épicées et très légèrement réglissées. Noté 16, même note plaisir.
Saint Julien : Léoville Las Cases 1991
La robe est très soutenue de couleur carmin à pourpre, légèrement brunie sur le bord du disque. Le nez est net et ouvert, avec au premier plan des arômes végétaux (poivron vert), puis à l’aération, de cassis, de cèdre, avec des notes épicées, et d’élevage encore présent. La bouche est bien construite, avec des tannins plutôt fins, qui donnent une bonne assise au vin, dans un milieu de bouche souligné par des fruits avenants. La finale est persistante, avec des tannins plus fermes, et une palette aromatique fruitée et épicée agréable, mais végétale dans ses ultimes sensations. Noté 14
Saint Julien : Lagrange 1990
La robe est profonde, de couleur rubis à pourpre, à peine évoluée sur les bords du disque. L’olfaction, nette et intense, évoque le cassis mûr, l’humus, la résine, le tabac brun, agrémentés de notes d’épices variées. La bouche est pleine, avec des tannins fondus et enrobés, tramés serrés qui donnent du volume et de la puissance au vin dans un centre caractérisé, au premier plan par des fruits mûrs d’une belle jeunesse. La finale est longue, fraîche, très soutenue, dense, et complexe (fruits, épices, tabac, cèdre ). Noté 17, note plaisir 17,5