Magazine Cuisine

Deux vins de la rive droite, au style bien différent

Par Daniel Sériot

La rive droite, est depuis une vingtaine d’années un véritable laboratoire quant à la conception et à l’élaboration des vins qui y sont produits. Il suffit de se rappeler la vogue au milieu des années 1990 des vins de garage. La palette des vins réalisés s’étale entre des styles très classiques (fruits très frais à croquants, maturité dans la fourchette basse, extraction très modérée, et élevage avec une faible à très faible utilisation du bois neuf) et une conception dite « moderne » (fruits très mûrs, parfois surmûris, extraction poussée à très poussée, et un élevage très appuyé). Entre ces deux pôles, nous trouvons des choix variés qui peuvent porter sur un ou plusieurs paramètres évoqués précédemment, auxquels s’ajoutent aujourd’hui des options de méthodes culturales.

Je commente aujourd’hui deux vins aux profils contraires, ils sont dégustés en bouteille sur une durée de 72 heures.

Coutet 3

Saint Emilion : Château Coutet 2006

La robe est assez soutenue, de couleur pourpre, le nez, d’intensité moyenne, est net, avec un élevage sans défaut, en retrait, surmonté par des arômes moyennement intenses de fruits rouges et de légères épices. La bouche est fine, svelte, avec des tanins fins mais tramés assez peu serrés, le centre un léger ton au dessus laisse entrevoir des fruits plutôt discrets. La finale, de longueur normale, est aérienne dans son dessin, fraîche, légèrement marquée par l’acidité inhérente au millésime, assez fruitée, avec des notes florales. Noté 14. Pour amateur de ce type de vin, plus horizontal que vertical.

P1030128

Côtes de Blaye : Gérard Depardieu : Confiance 2005

La robe est profonde, de couleur sanguine, l’olfaction intense et nette est dominée sur les premières 48 heures par un élevage appuyée, avec des arômes , de café , de cacao, et des notes empyreumatiques; après 72 heures, les parfums issus de l’élevage s’estompent pour faire place à des fruits évoquant la cerise noire, le pruneau et le cassis agrémentés d’épices variés et de réglisse. La bouche est puissante, les tannins sont enrobés par une chair dense, moelleuse, presque grasse, le milieu de bouche est sphérique, et ample, rehaussé de fruits mûrs et expressif, lors de la dernière dégustation. La finale est persistante, dense, assez fraîche, avec une légère sécheresse et une dureté due à l’apport des tannins du bois, lors des premières dégustations, puis un peu plus veloutée ensuite, soulignée par des fruits bien mûrs, des saveurs d’épices et de réglisse soutenue, et des notes d’élevage. Noté 15. A attendre impérativement, pour les « aficionados » de ce genre de vin.


P1030133


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Daniel Sériot 20615 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines