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Primeurs 2011 : introduction

Par Daniel Sériot

Introduction à la campagne primeurs 2011

 

Les données climatiques sont issues de la station météorologique du Château Mangot (Saint Emilion). Je remercie la famille Todeschini pour m’avoir communiqué ces informations.

Les Conditions climatiques du millésime 2011

Les chiffres  entre parenthèse indiquent d’abord la température moyenne, puis la pluviométrie moyenne


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L’hiver 2010-2011 fut plutôt clément, et peu humide. Décembre fut le mois le plus froid (4°, 62mm), janvier peu arrosé (5%, 31mm), et février, un peu plus (7°, 51mm).

A partir du mois de mars s’installe un temps chaud et très sec : mars (12°, 3mm), avril (16°, 8mm), avec des pics de température de 30°, à la fin de la première semaine du mois, et plusieurs jours à 25°, dans la deuxième partie du mois. Le mois de mai conserve la tendance (18°, 5mm). Le mois de Juin (19°,29mm) connut un épisode climatique exceptionnel, les 26 et 27 Juin, la température monta jusqu’à 40°

Si les premiers jours de Juillet furent chauds, le reste du mois fut plus frais et plus pluvieux (19°,61mm). Août (21°, 52mm) fut marqué par des pluies orageuses, en début de mois, avec des températures se situant un peu plus bas que la moyenne, et fut plus humide que celle-ci

Le mois de septembre (19°, 64mm) fut chaud, et sec, après la première semaine, et offrit de très bonnes conditions pour les vendanges des vins rouges et des vins liquoreux, qui se déroulèrent tout au long du mois.

A quelques variantes près, les conditions  climatiques de l’ensemble du Bordelais furent semblables à celles enregistrées à Saint Emilion

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Les incidences du climat au vignoble

 

La vigne débourra, à partir du 25 mars, et eut une croissance rapide. Favorisée par un climat chaud et sec, la floraison fut précoce (milieu du mois de mai), rapide (une dizaine de jours), et homogène, sans coulure, et sans millerandage. En juin, le déficit hydrique commence à se faire sentir, la vigne ralentit sa croissance, et certains terroirs (sous-sols de sables, et de graves sèches), ainsi que les jeunes vignes commencent à souffrir de stress hydrique. Les températures caniculaires du 26 et 27 juin ont un effet dévastateur sur le vignoble, provoquant d’intenses brulures sur les feuilles et les baies, qui ainsi affectées ne mûriront jamais. Le phénomène est encore plus intense, pour les propriétés qui ont effeuillé avant cet accident climatique. Les premières pluies de juillet favorisent le début de la véraison, qui débute autour du 15 juillet, et commence alors une maturation lente, parfois irrégulière sous un climat océanique (frais et arrosé), qui va allonger cette dernière partie du cycle de la vigne, et obliger les vignerons à rester vigilants pour éviter le développement de foyers de pourriture grise. Après quelques orages, début septembre, le temps chaud et sec permet un bon déroulement des vendanges, et aux propriétés de choisir leur date de vendanges (qui se sont terminées pour certains châteaux début octobre) en fonction du profil du vin souhaité

2011 est un millésime paradoxal, avec un printemps très chaud et très sec, et un été océanique (néanmoins autour de la moyenne de ses quarante dernières années). Les dégâts (échaudage) provoqués par les températures caniculaires du 26 et 27 juin ont nécessité des tris drastiques et méticuleux pour ne rentrer que des raisins sains. Les sols et sous sols argileux, et argilo-calcaire, et graves à matrice argileuse ont mieux résisté aux contraintes hydriques du millésimes (déficit au printemps, et parfois excès en été), les vins qui en seront issus devraient pour les propriétés sérieuses être réussis.

Les baies sont petites et riches en anthocyanes (teneurs supérieures à 2009, mais plus faibles que 2010) ; les acidités des Merlots sont comparables à celles des 2010, plus élevées que celles de 2009 ( 3,5g/l, et un Ph moyen de 3,48 à Mangot), les teneurs en sucre des Merlots sont plus modérées que celles de 2009 et surtout 2010.et varient en fonction du choix de la date des vendanges. Les Cabernets francs ont des caractéristiques plus proches de celle de 2010 que celles des Merlots, pour les propriétés qui ont su attendre les bonnes maturités.

En rive droite, dans les propriétés les plus performantes, bénéficiant d’un bon terroir (notamment celles possédant des sous-sols résistant mieux au stress hydrique), mes premières dégustations montrent que le profil des vins du millésime 2011 se situent entre 2008 et 2010, plus proche de 2008 (avec des centres moins volumineux et moins amples que ceux de 2010.

Sur la rive gauche, il faut s’attendre à plus d’hétérogénéité, car certains secteurs ont fortement souffert du stress hydrique, lors  de ce printemps 2011, très sec. Nous présenterons un bilan plus complet, après les dégustations, mais dans l’ensemble, la qualité sera hétérogène.

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