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Les sauternes à l'Union des Grands Crus : les autres millésimes.

Par Daniel Sériot

D’autres millésimes ont été proposés à la dégustation :

Sigalas-Rabaud n’a présenté que 2007 et 2003Le 2007 s’ouvre sur des notes d’amandes fraîches, sur des fruits secs et quelques épices douces.

La bouche est d’une réelle fraîcheur et donne une impression de légèreté rarement ressentie dans un Sauternes. Les fruits apparaissent plus nettement et la palette qu’ils ouvrent et en contradiction avec l’entrée en matière olfactive. Mais c’est pour le rendre plus complexe, plus avenant. La finale est bien agréable tant pour sa longueur que pour l’abricot et les goûts de champignons frais qu’elle laisse tenir.

Le 2003 est plus en fruits au nez, et notamment sur l’ananas.

L’odeur de sucre candy, épicé complète agréablement les impressions que dévoile le nez.

La bouche est plus sirupeuse que celle appréciée du millésime 2007 et plus concentrée. Globalement le vin se fait moins alerte, mais les saveurs sont franches et belles d’abricot et d’ananas frais.

Le 2007 de La Tour Blanche présente quant à lui des notes assez complexes de cire, d’encaustique, de miel et des diverses autres évanescences ou vapeurs de miel et de fleurs.

La bouche est un melting-pot d’abricots, d’épices, d’agrumes confits pour présenter somme toute une palette plutôt convenue. La finale est correcte. Une fois de plus, La Tour Blanche se présente comme un Sauternes d’école.

Le 1999 de Suduiraut s’attarde dès l’ouverture sur des notes de miel, de cire, d’encaustique. Les similitudes trouvées avec La Tour Blanche pour les deux millésimes 2009 se retrouvent étonnamment à travers d’autres années. L’attaque est douce, suave et dès le milieu de bouche se répandent dans toute sa longueur des notes miellées, un bel abricot. La finale est accorte et fraîche, et tire profit de la peau d’abricot pour la rendre subtilement amère.

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Le 2007 de Rayne Vigneau développe essentiellement tant au nez qu’en bouche des notes d’abricot et de cire. L’abricot est frais, mais la finale se clôt sur des amers moins agréables qu’escomptés, puisque la rémanence du fruit en est incisive. Globalement un léger manque d’acidité pour ce millésime qui rende la liqueur pesante.

Le 2002 de Château Guiraud est saisissant de personnalité et de complexité : les notes boisées (et il convient de rappeler la qualité de l’élevage que pratique ce château) s’orientent sur de douces notes camphrées, légèrement tourbées, comme si l’on respirait un whisky, et balsamiques. La bouche domestique complètement ces saveurs pour leur apporter grâce et distinction avec l’amplitude qu’il convient pour une telle aromatique : ainsi la finale apporte-t-elle le plaisir des clous de girofle dans l’écorce d’orange confite. Un très beau vin.

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Le 2007 de Bastor-Lamontagne est résineux et floral tout à la fois. Le miel et les parfums de cire ne sont pas en reste. La bouche est fraîche, mais le fruit se veut légèrement en retrait, n’est qu’à peine ressenti dans la finale qui s’écourte de ce fait.

Le 2005 de Lafaurie-Peyraguey est intéressant par son caractère unique et atypique de ses goûts et de son olfaction : boîte de dragées, anis, menthe, orange, réglisse le tout pêle-mêle…

La bouche est vive, puissante et la finale d’une grande persistance. Le vin s’impose dans toute sa trajectoire avec beaucoup de rigueur et de droiture, d’un idéal de mesure dans la majesté du fruit et de saveurs uniques.

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Fargues 2003 est une étoffe soyeuse dans laquelle la bouche glisse : douceur térébrante, embaumante d’effluves floraux, frais de verveine, de tilleul et de citronnelle, pour le nez et reprise par le palais par des notes plus particulières de bonbon des Vosges, de saveurs de thé au jasmin. La palette se complexifie autour des goûts de la bergamote et de l’orange qui se profile toujours à l’identique sans variation aucune sur une médiane qui aboutit à une finale d’une belle expression, d’une réelle longueur pleine de fraîcheur. Un vin remarquable.


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