Magazine Cinéma

[Dossier] Chuck Norris : un barbu aux multiples visages

Par Onrembobine @OnRembobinefr

« Chuck Norris donne fréquemment du sang à la Croix-Rouge. Mais jamais le sien . », « La seule chose qui arrive à la cheville de Chuck Norris… c’est sa chaussette. » ou encore, « Pour certains hommes le testicule gauche est plus large que le testicule droit, chez Chuck Norris, chaque testicule est plus large que l’autre. ».

Chuck Norris est depuis quelques années un véritable héros du net, via ces Chuck Norris Facts, à savoir de courtes affirmations qui soulignent la virilité, la force et le caractère sur-humain du barbu céleste. En 2007, Ian Spector, le webmaster du site Chuck Norris Facts.com (site en v.f. ici) a d’ailleurs publié un livre, intitulé The Truth about Chuck Norris, qui recense les meilleures vannes au sujet du comédien (en v.o.). À l’instar de Jean-Claude Van Damme qui, durant sa période cinématographique creuse avait acquis, grâce à ses déclarations fracassantes, une réputation psychologico-comique sur internet et dans les médias plus généralement, Chuck Norris est davantage connu chez les plus jeunes, comme étant le mec qui peut compter jusqu’à l’infini (deux fois), que comme le type qui a joué dans Portés Disparus.

Tentons donc de comprendre l’énigme que constitue cet américain pas comme les autres, à l’heure où le film de Simon West, Expendables 2 s’apprête à le mettre en scène une nouvelle fois. Le tout en cinq points primordiaux !

[Dossier] Chuck Norris : un barbu aux multiples visages

Chuck Norris dans Expendables 2

1 – Chuck Norris : Grand Maitre en arts-martiaux

Aujourd’hui, tout le monde est capable, à l’écran, de passer pour un spécialiste des arts-martiaux. On pense à Liam Neeson ou à Keanu Reeves qui, au terme d’un entrainement intensif en compagnie de quelques pointures du bourre-pif, furent capables d’être crédibles dans (respectivement) des longs-métrages comme Taken ou Matrix. Les exemples sont nombreux.

Au fond, c’est le principe même du métier d’acteur : faire semblant en donnant l’impression qu’on gère. Les doublures et le montage facilitant aussi les choses.

Chuck Norris par contre, ne fais pas semblant. Lui, il gère vraiment. Ils sont peu dans son cas. On peut parler de Steven Seagal (premier occidental à avoir ouvert une école d’aïkido au Japon), de Dolph Lundgren, ou bien sûr de Bruce Lee, mais c’est à peu près tout, quand on exclu les seconds rôles discrets ou les acteurs intérimaires issus du monde des arts-martiaux. Dans ce club très fermé et restreint, Chuck Norris s’illustre grâce à un palmarès impressionnant.

Alors oui, Norris est depuis 1997, un Grand Maitre en Taekwondo, avec ses 8 dans durement acquis. Une sorte de consécration ultime pour celui qui a commencé les arts-martiaux à l’armée, en Corée du Sud. C’est d’ailleurs à ce moment que celui que l’on appelait encore Carlos Ray Norris devint Chuck !

[Dossier] Chuck Norris : un barbu aux multiples visages

Chuck Norris a aussi une ceinture à son nom !

Peu de temps après son service militaire, Chuck acquiert une ceinture noire en Tang Soo Do, Tae Kwon Do, fonde le Chun Kuk Do (La Voie Universelle) et pratique assidument le judo, le karaté et le ju-jitsu. De plus, il est le fondateur de L’United Fighting Arts Federation. Nous sommes en 1962, Chuck n’a tourné aucun film, il a à peine 22 ans et est déjà à lui seul une arme de destruction massive sur les tatamis du monde entier.

La suite est tout aussi impressionnante. Chuck prend le temps de se reproduire (plusieurs fois), il monte une école de karaté où il enseigne à Steve McQueen les rudiments de la discipline (notamment) et rencontre Bruce Lee. La légende confirmée, star de cinéma et la future légende, star des dojos s’entendent bien. Lee offre à Norris un rôle de choix dans La Fureur du Dragon en 1972. À l’écran, Chuck se fait ramasser par le Petit Dragon et affiche une toison pectorale qui deviendra elle aussi culte. Lorsqu’il tourne avec Bruce Lee, Norris est Champion de karaté, catégorie poids moyens (plusieurs fois) et a fait ses débuts -modestes- au cinéma deux ans plus tôt en jouant dans le film Matt Helm règle ses comptes (The Wrecking Crew).

[Dossier] Chuck Norris : un barbu aux multiples visages

C’est indéniable, Chuck est un vrai crack en arts-martiaux. Un type qui a su s’imposer durablement et qui fait encore aujourd’hui office de « grand nom » dans les milieux autorisés. Son coup favori ? À en juger par les innombrables bastons de la série Walker Texas Ranger, il s’agirait de la combinaison fatale, coup de poing – coup de pied retourné. Les figurants ayant tâté aux semelles crotteuses de l’acteur s’en souviennent encore.

2 – Chuck Norris : Star du cinéma d’action

Depuis ses débuts en 1969 dans le film de Phil Karson, Matt Helm règle ses comptes, où il croisait Dean Martin (excusez du peu), Chuck Norris a tourné dans une trentaine de longs-métrages. Ce qui est assez peu si on considère l’age du monsieur (72 ans), mais tout à fait honorable et finalement pas plus mal quand on jauge la qualité globale de sa filmographie.

[Dossier] Chuck Norris : un barbu aux multiples visages

À l’instar de Sylvester Stallone, Arnold Schwarzenegger ou Jean-Claude Van Damme, Chuck Norris possède ses hits. Des classiques inoxydables, même si jamais ces dits classiques n’arriveront au niveau de ceux de ses collègues. Et la on parle de qualité, de succès critique et de succès commercial. Mais quels sont ces fameux classiques ?

Il y a évidemment La Fureur du Dragon et son combat d’anthologie entre Norris et Bruce Lee. Il y aussi Portés Disparus, l’équivalent de Rambo, lancé seulement deux ans après la sortie couronnée de succès du film de Ted Kotcheff, avec Stallone. La filiation est évidente entre Braddock, le héros de Portés Disparus et John Rambo. Même si Braddock est en plus d’être un soldat surentrainé, un expert en arts-martiaux. À la décharge de Chuck Norris, on se doit de souligner l’étrange ressemblance entre le script de Portés Disparus et celui de Rambo 2, sorti quatre ans plus tard (un soldat est envoyé au Viet-Nam pour localiser et sauver des prisonniers américains).

Portés Disparus qui, contrairement à Rambo (qui attendra le deuxième opus pour faire réellement parler la poudre) n’hésite pas dès le premier épisode à tomber dans la surenchère et à glorifier le drapeau américain via un personnage « bigger than life », violent et quasi-invicible. Super Chuck Norris est né ! Portés Disparus connaitra deux suites et sera marqué par la réplique « je mets les pieds où je veux et c’est souvent dans la gueule » présente dans le troisième volet de la trilogie.

Sale temps pour un flic, d’Andrew Davis (Le Fugitif) est aussi un incontournable de la filmo de Chuck. À noter qu’en version française, Chuck est ici doublé par Yves « Commissaire Moulin » Rénier.

On peut aussi mentionner Œil pour œil, le monument estampillé « Guerre Froide » Invasion U.S.A. (« Si tu pointe encore, tu peux être sûr que tu repars avec la bite dans un tupperware », mais aussi « Toi, tu commences à me baver sur les rouleaux ! »), Horreur dans la ville, qui marque l’incursion de Chuck dans le fantastique, The Delta Force, l’autre grande saga du maitre (seulement deux opus néanmoins) ou encore Héros.

Nous voici donc à la fin des années 80. Chuck Norris peine à fédérer les foules dans les salles de cinéma. Une situation qui s’aggrave quand la Cannon, la légendaire firme de cinéma de Menahem Golan et Yoram Globus, responsable de nombreux classiques de la série B d’action, sombre. Les nuages s’amoncellent au dessus de la tête de Chuck, qui a du mal à trouver de nouveaux producteurs. Taper sur la tronche des méchants russes fait tache après la chute du Mur de Berlin. Van Damme, Dolph Lungren et dans une moindre mesure Stallone, vivent alors eux-aussi un véritable revers, eux qui étaient fortement rattachés à la Cannon.

Néanmoins, Chuck Norris n’est pas homme à se laisser abattre. Son frère, Aaron, est réalisateur et Chuck ne se prive pas de l’embaucher afin d’emballer avec un soin tout relatif des films consacrés à sa gloire. Du coup, sur les dix longs-métrages que Aaron Norris a réalisé, seul deux ne mettent pas en scène son frère.

Et quoi de mieux qu’un film où Chuck interprète son propre rôle pour continuer à dorer le blason d’un mythe vivant ? Ce film, c’est Sidekicks, où un jeune ado mal dans sa peau idolâtre Chuck Norris. Chuck qui fait ici office d’ami imaginaire/maitre spirituel et qui se paye le luxe de rejouer, en compagnie du jeune protagoniste, les plus grandes scènes de ces classiques. Dans Sidekicks, Chuck est carrément le héros suprême d’une Amérique toute puissante. Il inspire la jeunesse, sacralisée ici via le jeune empoté qui se rêve en dur à cuire, et dispense de précieux conseils avec l’assurance d’un mec conscient que les mots qui sortent de sa bouche poilue sont autant de perles rares à conserver avec attention.

[Dossier] Chuck Norris : un barbu aux multiples visages

Chuck Norris et Jonathan Brandis dans Sidekicks

Sidekicks est un authentique navet américain. Un film qui glorifie une idéologie faussement universelle et tolérante et qui rassemble toute l’essence d’un acteur en pleine crise de mégalomanie aiguë. Une impression renforcée par le final hallucinant, qui voit Chuck Norris véritablement apparaitre aux côtés de son jeune fan lors d’un tournoi d’arts-martiaux. Du grand art que ce film qui pille de plus sans vergogne Karaté Kid, la propagande yankee en plus.

Chuck Norris est une star de cinéma d’action radicale. Son jeu se limite à quelques mimiques, sa moustache et sa barbe deviennent les symboles d’une justice sommaire, intransigeante et inflexible, entièrement dédiée à la sauvegarde de l’impérialisme américain. La violence qui accompagne les règlements de compte de l’Oncle Chuck ne laisse pas de place au doute : si vous merdez avec la loi, Chuck viendra frapper à votre porte avant de vous frapper sur la tronche avec la dite porte. C’est aussi simple que ça.

Sorte de Charles Bronson souple (musculairement parlant), Chuck Norris n’a jamais tourné sous la direction d’un grand réalisateur. Il n’a jamais gagné d’Oscar et n’a jamais réussi a changer de registre. De plus, à part Lee Marvin dans The Delta Force et deux ou trois autres, Chuck n’a jamais eu d’illustres partenaires dans ses films. Le Chuck est un animal à poils roux qui aime régner sans partage.

[Dossier] Chuck Norris : un barbu aux multiples visages

À l’aube des années 90, la cinquantaine bien tassée, Chuck comprend que le monde a changé. Lui, il ne change pas. Son but est toujours le même. Seule la stratégie change. Sidekicks amorce la volonté de Norris de se tourner vers un public plus large. Top Dog, où il fait équipe avec un gentil et débonnaire toutou (comme Tom Hanks ou Jim Belushi en leur temps) témoigne de ce désir d’universalité. Tout comme l’incroyable Forest Warrior, qui s’apparente à une sorte de pamphlet vénère pro-écolo, où Chuck incarne une entité chargée de protéger la forêt des méchants entrepreneurs.

[Dossier] Chuck Norris : un barbu aux multiples visages

C’est le début de la fin pour Chuck, la star du cinéma d’action. Le futur, il le sait, n’est plus sur grand écran mais à la télévision. Raison de plus pour se consacrer à plein temps à sa série Walker Texas Ranger, lancée avec pertes et fracas dès 1993.

En 2003, Norris annonce son départ à la retraite. Désirant se consacrer à des œuvres caritatives, il revient néanmoins à l’occasion d’un caméo jubilatoire dans DodgeBall et via le thriller sorti directement dans les bacs dvd soldés, Le Sang du Diamant.

Forcement, lorsqu’il annonce sa participation à Expendables 2, le Chuck créé l’évènement.

3 – Chuck Norris : Texas Ranger

La série Walker Texas Ranger est officiellement lancée le 21 avril 1993 sur CBS (notamment par le réalisateur Paul Haggis). En France, c’est TF1 qui achète les droits et qui diffuse dès le mois de juillet 1995, les aventures du Texas Ranger le plus burné des États-Unis. Aujourd’hui, en 2012, vous pouvez toujours voir la série, le dimanche, en début d’après-midi sur la première chaine. On peut donc parler de succès.

De 1993 à 2001 (le 19 mai), où la série est arrêtée, 203 épisodes seront tournés puis diffusés. En 2005, Walker et ses acolytes reviendront devant l’insistance des fans, pour un ultime téléfilm.

[Dossier] Chuck Norris : un barbu aux multiples visages

Tout comme Chuck Norris, Cordell Walker est issu d’un savant mélange entre un indien cherokee et une irlandaise. Tout comme Chuck, Walker est un champion d’arts-martiaux et a officié sous les drapeaux. Et tout comme Chuck, Walker aime la nature, parle avec les bisons, monte à cheval, conduit rudement bien, porte à merveille le Stetson et les santiags et vote républicain.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que les scénaristes ne se sont pas foulés pour composer un personnage qui s’impose comme un Chuck Norris bis. Inutile dans ces circonstances de dire que le Chuck ne se prive pas de se faire auto-mousser dans sa série, qu’il considère certainement d’utilité publique, grâce aux bons conseils qu’elle dispense aux jeunes, aux vieux et à tout ce qui respire sur la surface de la Terre. Dans un épisode, on apprend alors que Walker est un parent éloigné d’Elvis Presley. Rien que ça. Ce qui explique peut-être que le générique soit chanté par Norris lui-même, avec une voix de crooner du plus bel effet et des paroles sans équivoque : «  Dans les Yeux du Ranger, l’étranger crédule, ferait mieux de savoir discerner le bien du mal. Parce que les yeux du Ranger sont pointés sur vous, chaque erreur faite il la verra. Quand vous êtes au Texas, regardez derrière vous, car ce sera là que le Ranger se trouvera » (source Wikipédia).

Car Walker est un peu comme Jason de la série des Vendredi 13. Vous pouvez courir ou lui tirer dessus, il se relève toujours, vous trouve et vous colle un pain dans les dents sans autre forme de procès.

Chuck Norris et son frère Aaron, lui aussi très impliqué dans le show, recevront en 2010 le titre de Texas Ranger pour avoir dans leur série, honoré le Texas pendant une dizaine d’années. Ce qui explique pas de mal de choses quant à l’état d’esprit d’un état qui vit George W. Bush effectuer deux mandats de Gouverneur.

4 – Chuck Norris : Républicain convaincu

En 2007 et 2008, Chuck Norris soutient activement la candidature de Mike Huckabee, un homme politique en lice pour représenter le parti Républicain à l’élection présidentielle de 2008. Si Barack Obama est très populaire dans les milieux du cinéma et de la musique, Chuck Norris lui, n’est pas véritablement fan du Président. À la Maison Blanche, Obama doit trembler…

Quand Obama reçoit en 2009 le Prix Nobel de la Paix, Norris fulmine et déclare : « À l‘approche de Noël, je me pose une question : que serait-il arrivé si la Vierge Marie avait bénéficié de la couverture médicale d’Obama ?

Si cette jeune femme, pauvre et non assurée avait profité des fonds fédéraux et des installations (via le planning familial) pour éviter la persécution ridicule et la possible lapidation en raison de sa grossesse hors mariage ? Imaginez toutes les grandes âmes qui auraient été effacées de l’histoire et l’influence sur le genre humain, si leurs parents avaient été aussi progressistes que les sages de Washington »(source : www.staragora.com). Une déclaration surréaliste de la part d’un homme qui a œuvré toute sa vie, via sa filmographie et ses actions, pour la grandeur d’une Nation qu’il souhaiterait plus réactionnaire.

Une caractéristique qui ferait passer Schwarzenegger et ses deux mandats de Gouverneur de Californie pour un libéral hippie.

[Dossier] Chuck Norris : un barbu aux multiples visages

Chuck Norris lors de son voyage en Irak en 2006

Quand il soutient Huckabee, Norris n’hésite pas à apparaître aux côté du candidat. Un candidat qui de son côté, balance avec assurance des Chuck Norris Facts triés sur le volet. La vidéo est tout simplement incroyable. Et si Chuck Norris a déjà compté jusqu’à l’infini deux fois, il faut croire que son poids en politique ne vaut pas grande-chose. À ce jour, Huckabee n’est toujours pas président, mais le deuxième amendement (celui qui donne le droit de posséder une arme) peut compter sur l’un de ses plus fervents défenseurs.


Présidentielle US: Mike Huckabee & Chuck Norris… par Chacsam

Et peu importe si ce sont les Démocrates qui squattent pour le moment la Maison Blanche. Chuck aime son pays et le montre. Notamment en allant en Irak soutenir les troupes, ou en s’improvisant écrivain comme au moment de la publication de son Black Belt Patriotism (le patriotisme de la ceinture noire) : comment réveiller l’Amérique. Un bouquin où le rouquin s’insurge contre le plan de relance économique d’Obama ou contre le financement de la reconstruction de Gaza.

Conservateur, le Chuck l’est à 200% ! Il est tellement conservateur, que chez lui, pas besoin de frigo, les aliments ne périment jamais…

[Dossier] Chuck Norris : un barbu aux multiples visages

5 – Chuck Norris : Sympathique héros de la culture pop

Héros d’un cinéma tour à tour patriotique, familial, burné, violent et involontairement drôle, politicien du dimanche traditionaliste, star du petit écran via son personnage de Walker Texas Ranger, chanteur à ses heures perdues, personnage moustachu de bande-dessinée, mannequin pour publicités rétros, superstar des arts-martiaux ou figure quasi-mystique du web, Chuck Norris est un vrai personnage.

Chez Chuck Norris, la clé, c’est le second degré. À partir de là, on peut rire de tout. De ses déclarations à la ramasse comme de ses répliques cultes. Pris au sérieux, le bonhomme reste un champion reconnu et un acteur qui aura marqué qu’on le veuille ou non les années 80. Le pote de Bruce Lee à la moustache légendaire, qui déboule cet été aux côtés de Stallone, Schwarzenegger, Bruce Willis ou encore Van Damme, dans Expendables 2. Sa participation en elle-même dénote d’un second degré certainement trop peu exploité, comme quand il participe à la campagne promo du jeu World of Warcaft. À 72 ans, Chuck Norris aurait-il enfin atteint l’age de raison ?

@ Gilles Rolland

[Dossier] Chuck Norris : un barbu aux multiples visages


Retour à La Une de Logo Paperblog