C'est l'histoire d'un thème (le sud-ouest) qui se devait d'être abordé par les gars et la fille de Maigremont. Région fascinante, pas sa diversité, ses cépages particuliers, sa richesse. Une grande région en somme. On se devait d'y refaire une incursion, après avoir fait un détour au début de l'aventure circulaire, c'était il y a presque 3 ans. Nous avions alors abordé les Cahors et Madiran.
Le sud-ouest nous accueille encore une fois pour notre plus grand plaisir. Toujours dans un soucis de comparer qualitativement les vins entre eux, nous testons ce soir le barême de notes qu'utilise IVV Toulouse (In Vino Véritas). Au-delà des commentaires qui renseignent sur la qualité d'un vin, la note est avant tout un moyen de comparer l'ensemble des bouteilles entre elles, à un instant T. Comprennez qu'une note de 16 attribuée pour un vin, ne vaut pas forcément mieux qu'un autre noté 15 six mois plus tard. Ce qui est important, c'est l'ensemble de la dégustation...
Pour apporter une précision, l'ensemble des dégustateurs notent le vin avant que l'étiquette ne soit dévoilée. On retirera ensuite la note la plus haute et la plus basse.
Nous allons tester cette quotation pendant quelques dégustations, puis nous jugerons la pertinence de noter...
Voici les commentaires de 3 blancs, 5 rouges et 2 sucrés presque tous issus du sud-ouest.
Notre premier vin à une robe jeune. Il est jaune clair avec des reflets verdatres. Le nez est assez peu excitant mais rectiligne, légèrement floral (chèvrefeuille, jasmin). La bouche fluide et légère offre une finale un peu acide et marquée par des notes de raffles. Entame somme toute moyenne. Ce premier vin qui a la difficile tâche de commencer cette soirée est un Bergerac sec 2006 les Hauts de Caillevel "Fleur de Roche" (13.2/20)
Notre 2 ème vin présente une magnifique couleur dorée ! Mais son contenu est défectueux. Dommage pour ce Montravel du Château Masburel 2005.
Le 3 ème et dernier blanc est de couleur jaune doré, mais plus claire que le Montravel. Le nez déploie de subtiles arômes de mandarine, mangue et d'ananas. Le tout est supporté par un boisé présent, mais agréable. La bouche est sur un registre d'agrumes avec une acidité élevée qui accompagne le vin et qui en dit long sur son origine ! L'ensemble est harmonieux avec une belle longueur. C'est bien un Jurançon 2005 "Sève d'Automne" du domaine Cauhapé issu de vieilles vignes de Gros manseng (16,6/20)
Notre 4 ème vin est rouge profond, "ourlé" de rubis. Le nez est trèsfruit mais simple : fraise des bois, cerise, cassis. La bouche offre un fruit très mûr, voire cuit et une finale amère. Et bien les amis, à partir de maintenant, le sud-ouest s'agrandit avec ce Faugères (vous avez bien lu) 2004 "Clos Roques d'Aspes" des vignobles Jeanjean (celui là même qui possède indirectement Petrus, rien que ça). Son propriétaire croyait bien jusque lors que Faugères était dans le sud-ouest. Noté 13,4/20. Pas grave Yves, tu auras au moins appris quelque chose pendant cette soirée ;-)On se remet de cet écart pour commenter le vin suivant. La robe est rubis. Le nez est simple, poivré et brin alcooleux. La bouche est toujours chaleureuse avec des notes salines. Pas si mauvais que cela et on peine à croire qu'il provient de la terre du rugby !
On enchaine encore avec un vin hors zone, hors thème... Un pirate ? Non non, un VDP des Côtes de Pérignan 2001 "les Coustades" du domaine Hortala. Un vin du Languedoc, de l'Aude. A croire que nos 2 compères partent en congés dans la même région ;-) (14/20).
Autre vin à la couleur rubis. D'abord un joli élevage au nez (notes vanillées et légèrement toastées) avec un beau fruit rouge et une belle profondeur. Je vais essayer d'être objectif et de traduire les différents avis de l'assemblée du soir. Sachez que 2 dégustateurs ont apprécié sa constitution, son équilibre voire sa finesse, avec un fruit plaisant, de belles saveurs boisées et peu de tanins.
Sâchez maintenant que le reste n'a pas apprécié sa légèreté et sa fluidité... pour un Madiran ! Il faut comprendre ce vin nouvelle école, qui doit être appréciable plus rapidement pour le consommateur pressé du 21 ème siècle !
Le principal reproche qu'on pourrait lui faire (pour ceux qui ne l'ont pas apprécié), c'est qu'il ne ressemble pas aux Madiran ancienne école, tannique, puissant... robuste.
On aime ou on n'aime pas, mais on ne reste pas de marbre devant ce Torus 2004 de Alain Brumont (noté 13,9)
Un autre rouge. Sa couleur est profonde et grenat. Très joli senteur pour le nez : mi jeune, mi fougeux, il présente un registre animal et de cuir, mais aussi de fraise écrasée, de cerise griotte. En bouche, les tanins sont bien présents et nombreux, avec fruits noirs (cette fois), terre humide et sous bois. Ca vous en met plein la bouche ! C'est encore très puissant pour un vin qu'on imagine avec quelques années.
Une très belle bouteille, en forme et conforme à la région de Madiran encore une fois. C'est un Château Montus 2001 qu'on est heureux de retrouver 3 ans après une première rencontre... Il pourra tenir encore bien longtemps. (noté 16,8)
Au tour du dernier rouge. La couleur est évoluée. Le nez mêle d'abord senteurs sauvages, animales, poivre puis fortement minérales (tube de gouache, bravo Catherine !). La bouche est un peu en retrait. Elle paraît fuyante et un peu passée avec peu de fruits. (noté 11,6).
C'est toujours un Madiran millésime 1999 du domaine de Maouries.
Place aux douceurs. Le vin est jaune paille, doré. Nez aguicheur, riche, tel une corbeille de fruits exotiques (ananas confit, passion) avec des notes de café. Bouche opulente, grasse, équilibrée sur le fil du rasoir, la "faute" à une acidité élevée qui soutient ce vin. Rétro de pêche blanche. Un vin festif, joyeux à la finale en queue de paon ! Très beau ! Ce Jurançon 2004 obtient 17,1 soit la meilleure note de la soirée. C'est un "Symphonie de Novembre" (première trie de Petit Manseng) du domaine Cauhapé. Excellent.
Dernier vin. La couleur est dorée. Nez miel, ti-punch avec une acidité volatile détectable. La bouche est surtout sucrée, marquée par une acidité bien présente. Assez peu de longueur. Ce vin a le désavantage de passer après le Cauhapé. Il s'agit d'un Jurançon "Prestige" 1999 de la cave de Gan Jurançon (noté 13,1)
Soirée intéressante (malgrés 2 hors piste), proposant tour à tour son lot de déceptions (Luc misait de grands espoirs sur le Montravel), mais aussi de confirmations : les 2 vins de Cauhapé (sec et liquoreux) ont été unanimement appréciés pour leur qualité aromatiques. Le Montus 2001 s'est montré riche et conforme aux attentes de son propriétaire : tannique et puissant à souhait.
Les blancs ont été bus de nouveaux sur une salade du sud-ouest améliorée (gésiers, magrets de canard, poire et caramel de poire) : recette originale, disponible sur demande à Fred !Les rouges ont été appréciés avec un cassoulet maison, exclusivement cuisiné avec des produits originaires de Toulouse ! Recette sur demande à Fred également. Tu fais pension ?!