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Morrissey : les reprises électriques

Publié le 08 novembre 2012 par Hongkongfoufou

Eleve Moinet 2 Par l'élève Moinet

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Moi, ce que j’aime moi, c’est quand quelqu’un de connu aime les mêmes choses que moi. Ou plutôt moi qui aime les mêmes choses que lui. Tomber sur Gaz Coombes dans Mojo, apprendre qu’il aime Here come the warm jets d’Eno. Apprendre que Graham Coxon l’aimait aussi : "C’est un album cool. Vous êtes des mecs bien" avait dit le Blur qui passait par là aux Supergrass. Ah ah, dis-moi qui tu écoutes, je te dirai qui tu es. En 1999, Mark Lannegan sortait I’ll take care of you. Il ne parlait pas de moi, mais de ses standards, pas téléphonés du tout. Impeccables versions pour un fort en thème, comme l’avaient fait avant lui Bryan Ferry et David Bowie à la même époque qu’Here come the warm jets, le disque qu’écoutait Graham Coxon écouté par Gaz Coombes. Quand on parle de reprises, il faut savoir la boucler. La boucle.

Pourtant moi, ce que j’aime moi, c’est les concerts. Et une bonne reprise, c’est comme une surprise. Kinder®. Ca fait plaisir, ça ne sert à rien et on s’en lasse rapidement. (Je déconseille pourtant l’ingurgitation de l’objet sus-cité à ce moment-là). Ca permet aussi de briller en société pour celui qui la chante. La chanson. Ca permet aussi de briller en société pour celui qui le trouve. Le titre. Ca permet d’apprécier en société pour celui qui la connait. La chanson.

C’est que la reprise, voyons... improbable ou judicieuse ? Il s’agit de ne pas se tromper. Improbablement  judicieuse, qui tape dans le 1000, c’est Morrissey. C’est lui qui la trouve. C’est lui qui la chante. Comme il faut. Où il faut. Quand il faut. Entre Life is a pigsty et You have kill me. Mais pas à côté de Stop me if you think you’ve heard this one before, non. Quoique reprise et stopage fassent bon ménage. Sparks, mais aussi  T.Rex, et New York Dolls, Magazine et David Bowie, Jam et Herman’s Hermits, Buzzcocks, Lou Reed, Timi Yuro et musique de films. Et Roxy Music. 749 concerts obligent (série en cours). Chansons que tout homme de bon goût se doit de (re)connaitre par cœur.

Avant de me faire reprendre, comment finir cette intro laborieuse ? En tant que maniaco-dépressif qui se respecte, par une bonne liste. Une short-list, rassurez-vous. Nous nous contenterons donc de la forme mais pas du fond pour 7 reprises. Comme dans Boxers. Encore que pour être boxeur, il vaut mieux avoir la forme. Mais pas un bon fond. Et un bon short.

Human being / New York Dolls

L’album des New York Dolls ? C’est vraiment le genre de disque que j’aurais aimé détester. Raté. Le second album des New York Dolls ? C’est vraiment le genre de disque que j’aurais aimé adorer. Raté. Quoique : Chatterbox,  Babylon, Puss n’ boots, It’s too late, Human being… Human being, dernière chanson désespérée mais pas désespérante du dernier disque. Du deuxième et dernier. Comme Radiguet. Regrets éternels.

- Jouée 17 fois entre avril 2006 et octobre 2007. La dernière à… New York.

http://youtu.be/O1IfbLiL5Qs    

Drive in saturday / David Bowie 

Qui n’a pas écouté Drive in saturday, chanson désespérante et très désespérée, n’a jamais rien entendu. Je me suis toujours demandé ce que les gens pouvaient bien avoir à se dire de si important à l’oreille pendant un concert et qui les fasse mourir de rire. Pendant une chanson comme ça (désespérante et très désespérée), les gens doivent se dire des trucs à l’oreille qui les fassent pleurer. Obligé.

- Jouée sans doo wop. Plus glam que l’original. Un comble.

- Chantée : In David Johansen’s eyes à la place de Jagger’s eyes. Ca rajoute des syllabes au vers, mais quand on aime…

http://youtu.be/6dq-ICKWn6Q 

A song from under the floorboards / Magazine  

Qui n’a pas écouté A song from under the floorboards, chanson désespérante et très très désespérée, n’a jamais rien vu. J’ai vu John Mc Geoch avec Siouxsie and the banshees au Rockstore. J’ai vu Barry Adamson au Primavera Sound. J’ai vu Howard Devoto dans 24 hours party people, j’ai vu Morrissey au Zénith. Que me reste-t-il à voir ?... Ca y est, je suis désespéré.

- Jouée 14 fois entre avril et mai 2006

- Chantée : Comme la vraie mais avec I don’t know why à la place de My irritably keeps me alive and kicking. Normal après 50 ans, on ne peut plus être irritable sans passer pour un… irrité.  Et un peu de mystère…

http://youtu.be/zTr6DpZS1XA

Cosmic Dancer / T. Rex

50 ans ? Le rencard de la dernière chance ? Jusque là tout va bien, mais que glisser entre Life on Mars ? La plus belle chanson du monde de 1973 et Dancing Queen la plus belle chanson du monde de 1976, sans renverser votre champagne ? Cosmic Dancer, la plus belle chanson du monde de 1971. Mille neuf cent soixante-et-onze. Comme le temps passe.

-   - Jouée 19 fois en 91 dont le 29 avril au regretté Elysée-Montmartre.

http://youtu.be/7HWrVeQc6mU   

Moon river / Henry Mancini  

Audrey Hepburn avait une bien belle robe, un bien beau collier, de biens beaux gants, une bien belle coupe de cheveux sous son bien beau chapeau, quoique des lunettes un peu disproportionnées qui lui "mangeaient" le visage, dans Breakfast at Tyffany’s, américanerie postérisée pour les années 10 avec sa fin faussement désespérée. Rassurez-vous, à la fin, elle le retrouve, son chat.

- Jouée 18 fois entre le 3 et le 26 février 95. Joué depuis par les impeccables Glasvegas.

http://youtu.be/V9BIHjBrA9Y  

Moon over Kentucky  / Sparks 

Ron Mael : I wrote the intro theme after seeing "Death in Venice" the previous day which proves nothing at all. Moi aussi j’ai vu Mort à Venise. Ca ne prouve rien non plus. Par contre exhumer la plus belle chanson américaine des Sparks, cachée sur la deuxième face du second album de 1973, c’est le "Bingo !" à Brighton, le Hat-trick à Old trafford. Le… le… Au fait, chanson désespérante ? Non, plus que ça. Je ne sais pas (encore) comment on dit.

- Jouée 3 fois à Londres en 2009 dont le 5 novembre à l’Alexandra Palace. Un palace, Mort à Venise, Moon over Kentucky… Le bon endroit à la bonne heure devait être là. Vers 23 heures sûrement.

http://youtu.be/L8PEVz0FNAc 

That’s entertainement / The Jam

Comment oublier celle-là ? Nous sommes à Fury Magazine, le magazine de l’homme mod(erne). Alors, chanson désespérée ? Ouais… Plutôt cynique, comme on dit dans Télérama. Soyons net et précis, nous sommes à Fury Magazine, le patron est un scientifique. CyNick Fury Magazine, le magazine de l’homme mod(erne).

- Jouée 54 fois en 91 dont le 29 avril au toujours regretté Elysée-Montmartre.

http://youtu.be/uBd7QOp3Bws

Merci à l’hallucinant http://www.setlist.fm/stats/morrissey-73d6ae15.html

 

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