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Le Fig Mag et le vin

Par Mauss

D'habitude, et en fonction de sa clientèle, le Figaro Magazine n'a pas trop d'état d'âme à évoquer les grands noms dont les vins se vendent à des prix - soyons gentils - "solides".

Dans le n° de ce week-end 21531, les pages "vins" citent un nombre appréciable de crus plus modestes et dont les qualités sont réelles. Bon, ce n'est pas encore ce genre de pages qui figureront un jour dans l'Huma, mais l'effort reste louable.

On appréciera l'introduction de Bernard Burtschy qui explique parfaitement en une seule page, et sans contorsion excessive, que le millésime 2013 ne sera pas celui qui fera jaillir de nouveaux acheteurs internationaux prêts à acheter en primeur des vins que la presse internationale ne manquera pas de relativiser, côté qualité.

Comme chaque année, et en n'oubliant pas la fantastique diversité des vins français produits dans ces 12 régions qui en font une des originalités, on sait qu'il y aura quelques pépites qui vont être identifiées d'ici un an ou deux. 

Si effectivement les seconds vins des classés peuvent reconquérir un certain marché français, il n'en demeure pas moins que dans la liste citée page 122, le prix moyen doit avoisiner les € 30. Certes, un grand nom du vignoble bordelais ne peut se permettre de mettre en vente un cru qui serait quelconque, ne serait-ce que pour protéger son nom, mais gageons qu'à l'aveugle bien d'autres domaines de la Gironde pourraient aligner quelques bouteilles leur tenant la dragée haute. Bref, là encore, la magie du nom joue sur l'appréciation du cru. On ne se bat pas contre des évidences.

En page 132, voilà de belles richesses qui nous sont proposées : un Domaine Vernay à € 13, un Petit Chablis à € 9, un Faiveley à € 16.10, un Drouhin à € 12.50, et le Château du Moulin à Vent (en beaujolais) à € 17.90. Bravo pour ces crus qui se tiendront mieux que bien après quelques années de bonification en cave.

Page 138, on a le plaisir d'y voir citer Henry Marionnet, certainement en pur RQP (Rapport Qualité-Prix) un titulaire du podium, la mention maintenant régulière de Rollan de By, ce vin de Jean Guyon qui a tant fait jasé vu ses résultats aux sessions du GJE et un Jaboulet "Robuchon" à € 5.

A propos de Jean Guyon (qui est un ami: donc vous avez le droit de dire que mon point de vue est biaisé). Voilà l'aventure d'un homme pas si commune. Architecte d'intérieur, il arrive comme troisième larron pour l'acquisition d'un hectare et demi dans le lointain médoc. Du statut d'amateur éclairé, il est passé avec une passion majeure à la création de divers domaines où, sans oeillères, il a appliqué au monde du vin ses pratiques de gestion qui ont fait son succès dans ses activités précédentes. En moins de deux décennies, il est maintenant producteur de plus d'un million de bouteilles… qui se vendent. Et dont il peut être fier. Certes, il n'est pas le seul dans son cas : bien des gens sont venus au vin en partant de zéro et ont réussi également, mais à cette échelle ? Et qu'on ne me dise surtout pas que ce n'est qu'une question d'argent ! Bien des familles établies en bordelais depuis des générations pourraient prendre exemple sur cet homme et croiser ainsi sans honte les portraits de leurs ancêtres qui leur jettent un regard quasi courroucé quand ils montent les escaliers de leurs châteaux :-)

On y apprend aussi que dans la loi Evin est inscrit l'obligation d'établir un bilan de ses résultats : où est-il ?

Mine de rien, cette difficile année vinicole 2013 pose des problèmes insurmontables pour un nombre conséquent de vignerons, bordelais surtout, qui ne vont simplement plus être capables non seulement de tenir leurs remboursements bancaires, mais simplement s'assurer un niveau de vie a minima.

Un projet est en cours pour au moins attirer l'attention des amateurs à cette situation bien plus dramatique que ce qui a fait récemment l'actualité "émotive" française. Espérons qu'il verra vite le jour. On vous en parlera en détail le moment venu.

On apprend aussi dans ce Fig Mag que le jour où on sera riche, c'est la Mercedes S 400 Hybride qui prendra soin de nos maux de dos.

Enfin, on lira l'interview d'Etienne Klein (page 30), le physicien qu'on adore écouter au VDEWS et dont le dernier livre raconte l'histoire étrange d'un génie peu connu : Majorana.

On n'est pas obligé de lire ensuite directement les derniers commentaires des Bogdanov (page 80 et suivantes): le choc peut être sérieux.

Et Bouvard dont la plume est loin de se tarir qui écrit tant que l'éditeur n'a pas pu aérer son papier avec des paragraphes qui auraient facilité la lecture de ses pensées.

Mais que fait la police ?


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