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La sélection de la semaine : Canardo, La peur géante, Peter et Sally, Une nuit à Rome, Croisade, Cagliostro, Carnet de Pérou et Barakamon

Par Casedepart @_NicolasAlbert

Pour cette première semaine du mois de novembre, Case Départ vous ouvre sa bibliothèque avec de très bons albums. Parmi ces dernières nouveautés, il y a pour vous quelques petites merveilles : Une nouvelle enquête de Canardo, le détective dépressif de Benoît Sokal : Le vieux canard et la mer, La peur géante : une série d’anticipation sur la fonte des glaces, une adaptation du roman éponyme de Stefan Wul, un album jeunesse sur deux garnements terribles : Peter et Sally en rajoutent une couche, Une nuit à Rome : la fin de la série romantique de Jim, le septième album de la série historique Croisade de Dufaux et Xavier, Cagliostro : une enquête historique à la Cour de Versailles, un carnet de voyage avec une pincée d’humour Carnet de Pérou sur la route de Cuzco de Fabcaro et le septième album du manga Barakamon. Bonnes lectures !

Canardo :

à la poursuite de Momo le mérou

canardo
Le vieux canard et la mer est le vingt-deuxième tome de la série Canardo de Benoît Sokal. Dans cet album, le lecteur retrouvera le célèbre détective privé dépressif et désabusé enquêtant sur le rapt d’une richissime femme dans l’île de Koudouland.

Cinéma Le Palace. Canardo se tient sur son siège à moitié endormi. A ses côtés, son neveu Marcel, la mine enjouée, après le visionnage du filme Momo le mérou. Le jeune garçon, comme de nombreux enfants, s’est pris de passion pour le poisson, au départ un personnage de dessin animé et de jeu vidéo. Momo est l’emblème de cette espèce en voie de disparition, le mérou à pois rouges.

Les produits dérivés sur le petit poisson sont légion: livres, jeux, jeux vidéo, vêtements. Sous la pression grandissante des enfants, une loi internationale est votée pour interdire sa pêche.

Canardo a hérité d’une mission périlleuse : jouer les baby-sitter de Marcel pendant les deux semaines où sa mère est hospitalisée. Son mari lui a offert une chirurgie plastique pour de nouveaux seins à l’occasion de leur quinzième anniversaire de mariage, aux Seychelles.

Ile du Koudouland. Cette petite contrée dirigée d’une main de fer par le Général Kabutu, vit essentiellement de la pêche au mérou à pois rouges. A cause de la loi, le pays doit changer de modèle économique et se tourner vers le tourisme. Pour cela, il peut compter sur son partenaire historique Le Belgambourg, son ancien colonisateur. Un pacte durable est passé entre les deux pays : l’île accueille des investisseurs privés belgambourgeois peu scrupuleux et dans le même temps, le grand duché ferme les yeux sur la dictature insulaire.

Mais le pacte est mis à mal par le kidnapping Madame Van de Poutte, l’épouse d’un baron de l’immobilier belgambourgeois. Probablement une affaire de corruption et de politique. Pour enquêter, La Duchesse engage Canardo. Le détective et son neveu débarquent donc au Koudouland, paradis du mérou à pois rouge.

Les lecteurs vont se régaler avec ce nouvel opus de Canardo. Tous les ingrédients qui ont fait la renommée de la série sont contenu de le récit de Sokal : l’action, l’humour, l’ironie, l’intrigue policière et des personnages haut-en-couleurs. En plus de Canardo, nous retrouvons la truculente Duchesse du Belgambourg, vue dans le tome précédent Piège de Miel. L’ajout d’un enfant, Marcel permet des gags et des quiproquos bien sentis ; le détective étant complètement dépassé par son neveu. L’intrigue policière concernant le rapt de Madame Van de Poutte, sur fond de corruption, est bien maîtrisée et dénonce des faits visibles dans nos sociétés. A noter que Hugo Sokal et Pascal Regnauld ont contribué à l’écriture de l’histoire. Encore un excellent Canardo dans les bacs !

  • Canardo, tome 22 : Le vieux canard et la mer
  • Auteurs : Benoît Sokal, Hugo Sokal avec l’aide de Pascal Regnauld
  • Editeur: Casterman
  • Prix: 10,95 €
  • Sortie: 23 octobre 2013

La peur géante :

menace de la fonte des glaces

la peur géante
Sur Terre, l’eau ne gèle plus ni ne s’évapore, ce qui a pour conséquence de faire fondre les glaces des pôles et donc engloutir les villes proches de mers et océans. Ce mystère, qui fait paniquer les scientifiques, doit être résolu. Pour cela, les autorités font appel au Capitaine Daix, de la section aquatique de l’armée. C’est l’histoire de La révolte des océans, le première partie de la série d’anticipation La peur géante, une adaptation du roman éponyme de Stefan Wul, signée par Denis Lapière et Mathieu Reynès.

La Terre en 2157. Bruno Daix, nageur hors-pair, est capitaine opérationnel de la section sub-aquatique (SSA) au sein de l’Armée Unifiée d’Europe Méridionale (AUEM). Mais il a décidé de prendre un peu de repos et de partir en vacances. Alors même que son supérieur, le général Driss Bouira, essaie de le joindre par téléphone, il ne décroche pas et décide d’aller faire un polyparcours (parcours aquatique géant) avec son ami catcheur professionnel Pol Nazaire. Mais le général l’attend à la fin du parcours pour lui confier une mission périlleuse.

Un phénomène inexpliqué inquiète la communauté scientifique : l’eau sur Terre ne gèle plus et ni ne s’évapore. Les glaces des pôles fondent à grande vitesse et le niveau des mers et océans augmentent, menaçant les rivages des continents.

Driss demande à Daix d’annuler ses vacances et de partir en mission scientifique dans le Pacifique pour enquêter sur ce phénomène. En attente de son avion à l’aéroport d’Oran, le capitaine de l’AUEM fait la connaissance de Kou-Sien Tchei, spécialiste en langages anciens des premières civilisations humaines. Il reçoit un nouvel appel de son supérieur lui indiquant qu’un tsunami va dévaster l’aéroport dans les minutes qui vont suivre. Attrapant par le bras sa charmante voisine, il grimpe de justesse dans un aérotaxi et évite ainsi l’énorme vague.

La jeune femme supplie Daix de l’emmener avec lui pour rejoindre la mission scientifique. Là-Bas, ils découvrent peu à peu que le phénomène n’est pas uniquement dû aux changements climatiques mais qu’ils sont liés à d’étranges créatures marines.

Après les adaptations réussies des romans de science-fiction de Stefan Wul aux éditions Ankama : Piège sur Zarkass dont Case Départ a chroniqué le premier album, Niourk ou encore Oms, en voici une nouvelle La peur géante. Cet album, prévu en diptyque, est scénarisé par Denis Lapière et mis en images par Mathieu Reynès, qui avaient crées l’excellente série Alter Ego. Le récit dynamique de Lapière est mené tambour-battant grâce aux scènes d’action extrêmement abouties. Cette histoire d’anticipation est haletante et le lecteur ne lâchera pas l’album jusqu’à la dernière page. Comme la très belle couverture, le trait clair de Reynès permet de mettre en valeur le récit par de grandes cases magnifiques comme la course dans le polyparcours de Daix et Nazaire, le tsunami sur l’aéroport d’Oran ou encore les plongées sous-marines dans les cités englouties. Les vues en plongée et contre-plongée ou en transparence sont bien mises en valeur par les belles couleurs de Aintzane Landa Chillon et Pedro Colombo. Une belle entame de série et nous attendons avec impatience le second album.

  • La peur géante, tome 1 : La révolte des océans
  • Auteurs : Denis Lapière et Mathieu Reynès
  • Editeur: Ankama
  • Prix: 13,90 €
  • Sortie: 24 octobre 2013

Peter et Sally :

enfants politiquement incorrects !

peter et sally
Peter, le garçon et Sally, la fille, sont deux affreux petits garnements, qui font bêtises sur bêtises pour le plus grand bonheur des jeunes lecteurs. Nous retrouvons les deux enfants terribles de la bande dessinée dans le deuxième tome intitulé Peter et Sally en rajoutent une couche, scénarisé par Clément Bacaria et dessiné par Lepithec.

Sally adore Peter, Peter adore Sally et ils se le rendent bien. Les deux jeunes enfants sont copains comme cochon pour faire les pires bêtises, même celles que personne n’oserait faire. Si Sally aime énormément Peter, c’est pour mieux le tyranniser, le martyriser, tout le temps, à n’importe quelle heure et tout de suite.

Peter n’est jamais du du même avis que Sally, c’est pour mieux se plier finalement au sien. Et si ils aiment être ensemble, c’est pour mieux terroriser le monde qui les entoure. Ils n’aiment pas l’école et trouvent toutes les astuces pour ne pas s’y rendre, comme téléphoner à la maîtresse et se faire passer pour leurs parents.

A l’intérieur ou dehors, ils n’en ratent pas une pour faire les pires gaffes : fusée à eau, obus de la Première Guerre Mondiale, aspirateur, nuit à la belle étoile… Mais aussi d’étranges expériences scientifiques sur les animaux : tortue volante, grillon cache-cache, poule sur la route, hérisson plein de puces, pigeons nageurs… Ils ont de la suite dans les idées, jamais à court d’idées, ils ont une imagination débordante.

Peter et Sally sont les cousins de Titeuf, Pico Bogue, les Petites Canailles, Pim Pam Pom ou même encore Mafalda, aussi fous que leurs ainés. Le récit très drôle de Clément Bacaria est séquencé par petites scénettes en une planche. Les gags sont assez bons du début à la fin de l’album, il n’y a pas trop de différence dans leur traitement, pas de baisse de régime. Les bêtises allant du simple enfantillage à la torture du pauvre Peter, en passant par les expériences interdites ou une grande naïveté. L’univers des enfants est bien observé de la part du scénariste : des gaffes qu’il a pu voir autour de lui ou bien même qu’il a pu commettre lui même (?). L’éditeur prend soin de mettre en garde les lecteurs pour ne pas faire les mêmes bêtises : « Attention ! Peter et Sally sont des professionnels surentraînés. Tu ne dois en aucun cas reproduire leurs exploits chez toi ou à l’école. » Les dialogues acides et très courts font mouche à chaque fois et permettent de donner beaucoup de rythme au récit. Le duo fonctionne à merveille ; l’opposition entre les deux héros permet de nombreux gags. Et pour une fois, c’est la fille qui joue les méchantes et le garçon qui subit. Quoique, lui aussi s’en amuse.

Le trait de Sylvain Rivaud (Lepithec) est d’une grande lisibilité, tout en rondeur et les couleurs sont vives et apportent beaucoup de punch au récit. Le dessinateur originaire de Poitiers était présent pour dédicacer le premier album de la série Peter et Sally vont trop loin, pendant les Rencontres du 9e type, samedi 12 octobre au Local à Poitiers, et Case Départ avait rencontré l’auteur pictavien.

  • Peter et Sally, tome 2 : Peter et Sally en rajoutent une couche
  • Auteurs : Clément Bacaria et Lepithec
  • Editeur: Sarbacane
  • Prix: 12,50 €
  • Sortie: 6 novembre 2013

Une nuit à Rome : serment de jeunesse

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Voici la fin du diptyque Une nuit à Rome, une série romantique signée Jim. Dans ce second tome, nous retrouvons Raphaël, qui a tout plaqué sur un coup de tête, pour partir rejoindre Marie, son amour de jeunesse.

Dans le tome précédent, le lecteur faisait connaissance avec Raphaël, un agent immobilier trentenaire en couple avec Sophia. Le jeune homme, de Gif-sur-Yvette, vivait plutôt le parfait amour avec son amie. D’ailleurs, sa compagne était dans les préparatifs d’une fête surprise pour son quarantième anniversaire. Par évidence, elle avait invité les amis proches de Raphaël : Arnaud mariée à une sublime italienne et Simon, un vrai geek.

Parmi les DVD ou le sabre-laser, le cadeau le plus surprenant, c’était une vieille cassette VHS ainis qu’un numéro de téléphone, qui allaient bouleverser ce parfait équilibre. Sur la bande, une belle jeune femme de 20 ans, Marie, née le même jour que le jeune homme. Les deux amoureux s’étant fait une belle promesse : se retrouver 20 ans plus tard, le jour-même de leurs 40 ans à Rome pour passer la nuit ensemble. Ce serment de jeunesse, pourtant fou et stupide, Raphaël allait le tenir.

Dans le second tome, Raphaël atterrit à l’aéroport Ciampino, près de Rome. Alors qu’il attend impatiemment un message de Marie, il ne se passe rien. Culpabilisant d’être parti sans prévenir ni Sophia, ni ses amis, le jeune homme erre dans la capitale, se demandant s’il n’allait pas reprendre l’avion pour faire le trajet retour. Un sms de la jeune femme arrive : hôtel Palazzo Medici sur la place Navona.

Raphaël se presse pour arriver dans la chambre 118 où Marie l’attend sur le lit. Mais avant la folle nuit d’amour tant attendue, les deux amants s’attablent à une terrasse d’un café pour discuter mais Marie ne souhaite pas réellement connaître la vie actuelle du jeune homme.

A l’autre bout de la ville, Damien, le compagnon de Marie, prend de plus en plus conscience qu’il aime éperdument la femme. Sophia, en France, décide de regarder cette fameuse VHS. Les deux tentent de comprendre et de retrouver les deux amants en fuite.

Le récit intimiste de Jim est une véritable comédie romantique. Les personnages sont bien cernés et les situations sont très crédibles. L’histoire touchante est d’une belle justesse. Comme avec Une petite tentation dont Case Départ vous avez déjà parlé, l’auteur réussit une belle incursion dans le monde de la bande dessinée réaliste, lui qui était plutôt un auteur de séries humoristiques populaires comme Les très bonnes raisons de ne pas jamais faire de sport. Son trait très élégant est mis en valeur par les très belles couleurs de Delphine.

  • Une nuit à Rome, tome 2/2
  • Auteur : Jim
  • Editeur: Grand Angle – Bamboo
  • Prix: 17,90 €
  • Sortie: 30 octobre 2013

Croisade : maladie mortelle en Terre Sainte

croisade
Le maître des sables est le septième tome de la superbe série historique Croisade, scénarisée par Jean Dufaux et mise en image par Philippe Xavier.

Dans la cité de Saint Jean d’Acre, une ville proche de Hiérus Salem, la ville sainte, quelques hommes issus des troupes chrétiennes attaquent le camp en plein désert de Sheber, pour retrouver Le maître des Flagellants, une secte de chrétiens intégristes. L’un des soldats veut absolument vérifier que sous le masque se trouve bien celui qui est rechercher. Mais lorsque le masque est soulevé, l’homme se transforme en fumée noire appelée Le simoun dja !

Dans le camps des Croisés, Gauthier a rejoint la magnifique Sybille, sa sœur cadette, pour honorer la promesse faite à une femme mourante qu’il a aimé : libérer sa sœur de l’emprise des Flagellants. Les croisés sont décontenancés, car une terrible maladie sèmerait la mort dans le camp des intégristes. Cette épidémie serait l’œuvre d’un monstre : le Quad ‘dj.

Guy de Lusignan, Comte de Jaffa, lui aussi, veut débusquer ces chrétiens intégristes. Son plan : débarrasser la ville sainte des musulmans qui l’occupent, en y ramenant un fanatique possédé par le fameux démon propagateur de la maladie. L’homme le plus laid de la Terre, parce qu’il a la moitié du visage déformé, ne veut s’embarrasser d’aucun détail et foncer tête baisser vers Jérusalem.

Accompagné de son ami Ozarias, Gauthier, motivé par une découverte étonnante, souhaite lui conserver la paix avec les musulmans. Il se voit donc dans l’obligation de partir a vec Jaffa. Les croisés ont peur que le Sultan Abdul Razim n’en vienne à des représailles contre les chrétiens.

Croisade est l’une des plus belles séries historiques du 9e Art et cela se confirme avec ce septième tome. Le scénario de Jean Dufaux associé au dessin de Philippe Xavier sont la grande réussite de cette saga. Le récit dense et passionnant du scénariste mêle habilement les faits historiques et le fantastique. L’aventure est au rendez-vous dans Le maître des sables, accompagnée par le charme, les intrigues, les personnages comme Guy de Lusignan ou encore la violence. Le trait de Xavier est toujours aussi sublime. Les planches sont magnifiques, dont celles dans la chapelle en plein désert ou encore lors de l’attaque dans les montagnes. Croisade : une série que Case Départ vous recommande.

  • Croisade, tome 7 : Le maître des sables
  • Auteurs: Jean Dufaux et Philippe Xavier
  • Editeur: Le Lombard
  • Prix: 14,45 €
  • Sortie: 25 octobre 2013

Cagliostro : enquête au cœur de Versailles

cagliostro
Cagliostro, maître dans l’art divinatoire, doit enquêter sur la disparition d’une lettre qui met aux abois la Reine Marie-Antoinette. Pacte avec le diable est le premier album de la série Cagliostro, scénarisée par Arnaud Delalande et Hubert Prolongeau et mis en images par Lapo.

Octobre 1783. Jardins du Château de Versailles. Le corps sans vie de Apolline Desaulnay est retrouvé dans un des bassins. Cette jeune femme était une modiste qui travaillait pour le compte de de la Reine. Marie-Antoinette en avait fait une de ses favorites et était une des maîtresses du Cardinal de Rohan. Alors qu’il n’avait plus les faveurs de la Cour, l’homme d’Eglise essaie de se rapprocher de nouveau de Versailles. Pour cela, il interrogeait fréquemment la jeune modiste quand elle était vivante, sur les liens que la Reine continuait d’entretenir avec sa famille autrichienne. Ces relations mal vues à la Cour étaient lisibles sur des lettres que la souveraine avait confié à Apolline.

Rohan charge ses hommes de main de récupérer cette lettre qui ébranlerait le royaume de France. Mais personne ne la retrouve sur le corps de la jeune femme. Le lieutenant de police Lenoir est chargé de l’enquête, ce qui ne convient pas au cardinal, qui de son côté engage le Comte de Cagliostro, un jeune alchimiste et magicien. Alors que leurs relations étaient très distantes, Rohan sait que l’homme sera des plus discret pour retrouver la lettre.

Cagliostro est une série historico-policière bien écrite. L’histoire mise en place par les deux scénaristes Arnaud Delalande et Hubert Prolongeau, se fonde sur une enquête empreinte de suspens et d’espionnage à la Cour de Versailles. L’intrigue est solide. De nombreuses pistes sont là pour perdre le lecteur et le tenir en haleine. Les personnages ambitieux avancent masqués, le sulfureux Comte de Cagliostro ou encore l’intrigant et peu recommandable Cardinal de Rohan. Le trait appliqué de Lapo est très maîtrisé, même si les mouvements des personnages sont un peu figés. Les décors et les vêtements de l’italien sont eux magnifiques. Nous sentons le travail de recherche et de documentation pour cette grande réussite. Nous attendons la suite où l’on pense que les dons de magicien et de divination de Cagliostro serviront à démêler l’enquête.

  • Cagliostro, tome 1 : Pacte avec le diable
  • Auteurs : Arnaud Delalande, Hubert Prolongeau et Lapo
  • Editeur: Casterman
  • Prix: 14,30 €
  • Sortie: 2 octobre 2013

Et pour quelques pages de plus…

Pour compléter notre sélection de la semaine, Case Départ vous conseille aussi les albums suivants :

Carnet du Pérou, sur la route de Cuzco

carnet du pérou fabcaro
Voici un très beau carnet de voyages signé Fabcaro. Dans ce carnet de bord original, intitulé Carnet du Pérou, sur la route de Cuzco, il nous livre sa vision de ce pays avec une petite pointe d’humour bienvenue.

En décembre 2011, lors d’un atelier en pays Cathare, il croise la route d’une jeune plasticienne en résidence, originaire de Cuzco, qui, selon lui, « dégageait une énergie qu’on sentait jaillie de cette terre lointaine dont je ne savais rien ». Entre eux va naître une forte complicité artistique et humaine. Dès lors, il n’a qu’une obsession : se rendre dans ce pays.

Ce qu’il finira par faire en juillet 2012, s’engageant dans un périple qu’il souhaite le moins préparé possible afin d’en conserver toute l’authenticité, la virginité du voyageur qui a tout à découvrir, refusant d’être parasité par les clichés et les préjugés. Il va alors s’immerger dans un univers fascinant dont il découvre jour après jour la richesse et la diversité des mythes, rites et croyances. Il va croiser des destins, s’émouvoir, tisser des liens forts mais aussi approfondir une culture indigène dont les détails pittoresques le feront plonger dans une altérité salvatrice.

Il en reviendra profondément transformé. Jusque dans son travail : changeant de cap et délaissant l’humour qui était jusque là sa marque de fabrique, pour ramener un carnet poignant et plein d’humanité, vrai voyage philosophique aux portes d’un ancien monde qui n’a pas encore été entièrement submergé par la modernité.

Mis en images en bichromie, dont la couleur dominante est le bleu, Carnet de Pérou, sur la route de Cuzco, est un très bel album. Excellent conteur, Fabcaro veut nous présenter un pays et surtout ses habitants loin des clichés véhiculés en Europe, entre tradition et modernité. Graphiquement, il le réussit magnifiquement. Et comme pour ses précédents albums, il magnifie son récit par des notes et des intermèdes humoristiques, souvent en prise avec sa fille, une adolescente qui remet les pieds sur terre à ce grand enfant ou encore avec son éditeur. Les folies, l’humour et l’auto-dérision de l’auteur s’entrechoquent avec les sarcasmes de sa filles ou les directives de son éditeur. Et c’est l’une de grande réussite de ce carnet qui deviendra peut être un album culte.

  • Carnet du Pérou, sur la route de Cuzco
  • Auteur : Fabcaro
  • Editeur: 6 pieds sous terre
  • Prix: 13 €
  • Sortie: octobre 2013

Barakamon, tome 7

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Barakamon est un seinen manga (manga pour les jeunes hommes et adolescents), pré-publié dans le magazine Gangan online signé Satsuki Yoshino.

Dans les tomes précédents : Seishu Handa, étoile montante de la calligraphie japonaise, collectionne les prix d’excellence pour son travail. Beau et jeune, mais surtout d’une arrogance sans bornes, il met sa carrière en péril le jour où, excédé, il assomme un éminent conservateur de musée qui juge son travail “formaté et sans saveur”… Sanction immédiate pour ce coup de sang : Seishu est puni et contraint d’aller expier son crime sur une petite île, au fin fond de la campagne nippone.

Le jeune citadin, qui espérait au moins pouvoir pratiquer son art dans le calme, ne tarde pas à déchanter : entre les voisins qui débarquent à l’improviste et la bande de gamins qui a choisi son atelier comme terrain de jeu, la partie s’annonce compliquée… Attachants, irritants, farfelus et pleins de vie, les habitants du village vont chambouler son quotidien bien réglé.

Dans le tome 7 : A peine installé dans sa nouvelle résidence, Seishû tombe nez à nez avec la petite Naru, une gamine du village qui le prend en affection et ne tarde pas à lui présenter tous ses amis. Au fur et à mesure des rencontres, le calligraphe retrouve peu à peu l’inspiration, seulement voilà : il ne finit que deuxième au concours suivant ! Complètement dépité, il recommence à broyer du noir. Heureusement, l’enthousiasme de Naru et les conseils avisés d’une ancienne du village vont lui permettre de repartir de l’avant.

Barakamon est une expression du sud du Japon qui signifie “avoir la pêche”. Ce manga, à la bonne humeur communicative, est extrêmement agréable à lire. Touchant, il est fondé sur ses personnages hauts en couleur, dont le pouvoir comique est plus au moins fort. La relation entre Seishu et Naru est remarquable et permet les situations amusantes et les quiproquos. Le graphisme de Satsuki Yoshino est fluide et agréable lors de la lecture.

Image de prévisualisation YouTube
  • Barakamon, tome 7
  • Auteur : Satsuki Yoshino
  • Editeur: Ki-Oon
  • Prix: 7,65 €
  • Sortie: 24 octobre 2013

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