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Le Jazz, poison pour la jeunesse de France, par Paul Déroulède

Publié le 14 février 2014 par Assurbanipal

Madame la Vice-Présidente,

Au nom des principes qui sont au fondement de toute société (la propriété, la religion, la famille), j'énergique protestement contre le slogan qui s'étale partout sur les affiches dans l'Université: " ça jazze sur les campus ". Ceci contrevient en effet aux règles de la morale la plus élémentaire.

Je me permets en effet de vous rappeler que le sens originel du mot "jazz" est rien moins qu'obscène, et tient aux origines de cette musique, liée aux bordels de la Nouvelle-Orléans. Ce n'est pas un hasard, si l'armée américaine, au moment de l'entrée en guerre des Etats-Unis, fit boucler le quartier réservé de la Nouvelle-Orléans par mesure prophylactique. La conséquence en fut que cette musique de nègres se trémoussant se répandit de là à New York, Chicago, sans oublier bien sûr Kansas City. Il y a des spécialistes d'histoire culturelle pour saluer ce phénomène comme un événement majeur mais moi, en tant qu'ancien combattant, je considère cela plutôt comme une déplorable épidémie de stupre.

Autrement dit, quand je lis " Ca jazze sur les campus ", je lis en fait, sauf votre respect, " Ca b... sur les campus " et mon sang de père de famille ne fait qu'un tour, quand je vois ces milliers de jeunes filles innocentes qui vont et viennent sur le dit campus: elles sont hélas promises à la dépravation et à la chute. O tempora! O mores!... Quant à l'image procurée à l'extérieur de l'université, et je sais que vous y êtes très sensible, à l'instar du Président Brihault, vous imaginez le désastre. La seule consolation est que la même infamie s'étale sur les murs de l'université Rennes 1 (d'ordinaire plus soucieuse de son prestige), laquelle ne pourra plus désormais prétendre que le bordel, c'est seulement à Rennes 2.

Du train où vont les choses, n'allons nous pas revenir à la situation des Universités médiévales au temps de François Villon, où les étudiants jazzaient déjà à qui mieux mieux? Au temps où, lorsque les jurys de thèses duraient deux jours, les candidats devaient payer aux membres des jurys le gîte, le couvert ainsi que la compagnie pour la nuit. Je sais que certains de mes éminents collègues et néanmoins amis ont la nostalgie de cette époque mais, Madame la Vice-Présidente, imaginez vous un instant que l'Ecole doctorale puisse prendre en charge ce genre de prestation (même avec un bon de commande établi dans les règles)? Assez jazzé: les Universités doivent redevenir des lieux où l'on travaille pour préparer la France de demain: saine et propre!

Veuillez agréer, Madame la Vice-Présidente, l'assurance de mes sentiments respectueux.

Paul Déroulède.

Ce pastiche, daté de 1999, est l'oeuvre de mon regretté père, Michel Lagrée (1946-2001), professeur d'histoire contemporaine à l'Université Rennes 2. Les lectrices les plus sagaces, les lecteurs les plus astucieux trouveront aisément à qui il était adressé.

Mon père m'initia au Jazz en m'emmenant à mon premier concert de Jazz pour mes 6 ans. Je m'en souviens encore.

Pour rester dans le style de Paul Déroulède, le Jazz est non seulement une musique de Nègres mais aussi une musique de Juifs. D'ailleurs le premier groupe mixte Blancs-Noirs, aux Etats-Unis d'Amérique, fut constitué par le clarinettiste Benny Goodman, un Juif, dès la fin des années 1930. Cela horrifiait sa maman mais le succès fut tel qu'elle dut lui pardonner. Ici, en 1937, dans le film " Hollywood Hotel ", Benny Goodman est accompagné de son orchestre avec Gene Krupa (batterie), Harry James (trompette, le premier modèle de Miles Davis), Teddy Wilson (piano), Lionel Hampton (vibraphone). " Sing, sing, sing ". Rien à ajouter.



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