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Tous à l'Abri !

Par Eric Bernardin

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À première vue, ce n'est pas vraiment le restaurant dont l'on franchirait la porte avec enthousiasme. Si l'on n'a pas lu préalablement ce qu'en ont écrit journalistes gastro et blogueurs depuis un an et demi, c'est sûr que vous passerez votre tour. Et pourtant, vous feriez une grosse erreur. Le chef Katsuaki Okiyama qui opère à la vue des clients dans une cuisinette de 9 m² a travaillé auparavant chez Robuchon, Taillevent et à l'Agapé Bistrot. 

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Abri a ouvert en 2012 et depuis ne désemplit pas. Autant dire que vous avez intérêt à réserver pour profiter de sa cuisine renouvelée quotidiennement (il n'y a pas de menu fixe, pas plus de carte), mais aussi d'un joli panel de vins nature de qualité, au coeff relativement raisonnable.

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Pas besoin de sortir le smoking : l'atmosphère est décontractée, à l'image du serveur, cheveux-mi-longs, catogan et tee-shirt. Même s'il semble sortir tout droit d'un film de Takeshi Kitano, il parle parfaitement le Français et saura vous parler du menu du jour.

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Le seul resto au monde où l'enseigne est à l'intérieur...

Le menu unique est à 25 € et comprend une entrée froide, une entrée chaude, un plat (poisson ou viande) et un dessert. Et comme nous allons le voir, ce n'est pas des bidules industriels réchauffés au micro-ondes, ce qui est souvent le cas dans les restos bon marché.

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Voici l'entrée, qui ne déparerait pas dans un restau étoilé. C'est un carpaccio de bar, revouvert de très fines tranches de navet blanc (daïkon), un huile aux herbes, des fleurs de coriandre et des feuilles d'oxalys. Un plat juste parfait si vous aimez la coriandre fraîche (ce qui est mon cas). Les tranches de bar sont taillées assez épais, ce qui permet de profiter de la belle mâche du poisson. Un très très joli début de repas, accompagné d'un pain délicieux sortant tout droit du four.

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Nous avions aussi pris un vin, bien sûr. Un Akhméniné 2010 de Sébastien Riffaut. Un Sancerre qui ressemble plus à un vin du Jura par ses notes mûres et oxydatives. Mais qui ma foi s'est plutôt bien comporté durant tout le repas.

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Nous poursuivons avec des crevettes et une émulsion au pamplemousse. Si on est un poil tatillon, on peut trouver les crevettes un chouïa trop cuites (genre 30 secondes de trop), mais elles sont vraiment goûteuses, à un point où pour une fois je me suis attaqué à leur têtes (alors que d'habitude, c'est pas mon truc). 

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Quant au dos de cabillaud, la cuisson est juste parfaite : la chair est nacrée à l'intérieur, tout en étant dorée à l'extérieur. Les légumes (navets, fèves) sont tout aussi bien cuits, et la salicorne apporte une fraîcheur iodée. La sauce parfumée au agrumes (combava ?) est un délice. Vraiment, là aussi, on pourrait se croire dans un restaurant plus huppé.

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Pas de fromage, mais ça ne manque pas spécialement. Le dessert, une variation autour du chocolat (croustillant, glacé, tarte fondante à souhait, caramel) le fait totalement oublier. C'est très digeste (la glace est d'une légereté incroyable), intense aromatiquement, avec des contrastes de goûts et de textures très sympa. Une belle réussite là encore !

Pour notre premier repas en terre parisienne, ça démarre très fort. La suite, très très prochainement...

À noter que le soir, il y a une formule 9 plats pour 45 euros.

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Abri, 92 rue du Faubourg-Poissonnière, 75010 Paris

Tel : 01 83 97 00 00



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