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Forez, terre d'accueil (4) : à la tienne, Saint-Etienne !

Par Eric Bernardin

J'étais en contact via Facebook depuis pas mal de temps avec Jean B. et Frédéric T. Le premier, vous ne le connaissez pas encore, même si c'est le futur Alain Decaux (il va me tuer, Jean, sur ce coup-là). Le deuxième commence à faire son trou dans la gougloublogosphère tendance "vins naturels" avec son Vortex du gosier. Pour te dire comment c'est une pointure dans son domaine, il est pote avec le grand Olif.

Source: Externe

(il est au milieu...)

Les deux habitant Saint-Etienne, je m'étais dit que ce serait dommage de ne pas les rencontrer lors de mon périple forézien. Je les ai donc contactés et ils ont de suite acceptés. Nous ferions cela dans l'une des nombreuses parcelles des Jardins ouvriers qui domine la ville. Quelques bonnes quilles, deux côtes de boeuf, et le tour est joué.

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Forcément, nous nous sommes donnés rendez-vous ... chez un caviste ! Il s'agit du Verre galant dont  Frédéric nous a dit tout le bien qu'il pensait ICI. Effectivement, le choix est très sympa, avec une tendance très nature. Mais il y a plein de quilles pas trop extrêmes qui devraient plaire à tous. Forcément les bouchons ont vite sauté. Le premier est un vin blanc servi par Jean-Jacques, avec une aromatique très expressive (abricots, fleurs, petite touche muscatée), et une sacrée fraîcheur. Il y a de la concentration, de la tension, de la salinité en finale. Il y a du vin, quoi. C'est 1901, une cuvée 100 % Bourboulenc du Clos des grillons, issue de vignes plantées dans le Gard en ... 1901 ! Moi qui pensait que le Bourboulenc était circonscrit au secteur de la Clape, c'est une belle surprise.

Jean-Jacques ouvre une autre bouteille : Roulepapille de Didier Chaffardon (je vous conseille de lire cet article de la Pipette où l'on apprend que c'est le caviste ici présent qui a initié ce vigneron au vin nature. Etonnant, non ?). Bon, c'est clairement plus nature que le premier, avec une volatile un chouïa élevée, mais on reste tout de même du bon côté de la force. Il y a du fruit, de la gourmandise, tout en souplesse. Ca doit faire un malheur dans les bars à vins parisiens, mais honnêtement, je ne me lèverai pas la nuit pour en boire (bon, ceci dit, je ne me lève JAMAIS la nuit pour boire du vin).

Je sors à mon tour la toute nouvelle cuvée de Malbec de Verdier-Logel, donnée deux heures plus tôt par Jacky). Elle a bien supporté les 50 kms et le coffre de ma voiture : elle est toujours aussi gourmande, avec son nez de cassis limite exubérant. Vivement que ça soit mis en bouteille ! J'ai aussi sorti le saucisson maison provenant du même endroit. Il ne fait pas long feu.

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Après avoir remercié Jean-Jacques de son accueil, nous nous rendons au jardin ouvrier, non sans avoir récupéré au passage un ami de Jean. Deux autres arriveront un peu plus tard. La vue sur la cité stéphanoise est vraiement chouette !

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Jean jardine ce lopin de terre avec un ami (non présent ce soir-là). Peu de dire qu'ils maîtrise bien le sujet. Chaque m² est bien exploité et les légumes, fruits et autres plantes aromatiques sont superbes.

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Ils y passeraient chacun 5 heures par semaine. Efficace, les p'tits jeunes !

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La serre avec les tomates et aubergines...

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avec un joli spécimen !

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Nous démarrons par une bouteille que j'ai achetée au enchères il y a peu (12 € taxes incluses). Elle doit avoir une quarantaine d'années. Les pseudo-spécialistes vous conseillent de boire les Brut sans année dans les deux-trois après le dégorgement. A moins que la bouteille soit une grosse daube au départ, ils ont tort. Il n'y a pas de vin qui vieillisse mieux qu'un Champagne, et cette bouteille le prouve. La robe est d'un or intense, avec des bulles très fines encore présentes. Le nez est superbe, sur la frangipane, la pomme rôtie au beurre, la brioche chaude, le pralin... La bouche est ronde, ample, avec beaucoup de fraîcheur et des bulles caressantes. La finale est nette, épicée, sans lourdeur. Miam ! (et c'est une première pour les personnes présentes)

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Frédéric a amené deux bouteilles d'un vigneron local, François Reumont, qu'il a découvert il y a peu (lire son article ICI). 2014 est le premier millésime de ce belge d'origine qui paraît-il n'a pas d'accent (est-ce bien sérieux ?). Son Rézinet est souple et gourmand, fruité et épicé. Ca se boit tout seul. Le Goutelas est plus ambitieux, avec une plus grande concentration, tout en restant très facile d'accès. Pour un début, c'est absolument irréprochable, même si mon coeur penche plus sur ce que fait Verdier-Logel

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Les deux belles côtes  qui vont cuire sur la braise...

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Il suffit d'en parler... et c'est fait !

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Les quilles continuent à s'ouvrir, et celle-ci est ma chouchoute de la soirée ! Ce Mâcon Cruzille de Julien Guillot est une merveille de finesse et de fraîcheur, avec une p... de tension et un fruit sacrément expressif pour un vin de 10 ans. On se pose franchement la question de savoir si c'est du Gamay ou du Pinot noir. Google nous aide à trancher : c'est (apparemment) du Gamay. Ben chapeau, car du Gamay comme ça, on n'en boit pas tous les jours !

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Faut manger un peu, tout de même...

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Voici la confirmation de ce que je disais tout à l'heure. Ce Chassagne Montrachet 1989 de Moillard (également acheté aux enchères) a moins bien résisté au temps que le Champagne. Il a encore un certain charme, mais il ne faut pas être trop regardant. Il est vraiment temps de le boire (et il devait être meilleur il y a quelques années).

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Le soleil se couche aussi à Saint-Etienne. Et comme je n'aime pas les photos prises au flash, c'est ma dernière de la soirée. Nous avons bu ensuite la cuvée Loï du domaine Saladin qui avait toutes les qualités des vins du sud (générosité, ampleur, épices) sans les défauts (chaleur excessive, volatile). Très bien, surtout avec la côte de boeuf. Après, j'ai peut-être bu d'autres rouges, mais comme je n'ai pas pris de notes ni de photos, et que je commence à être un peu gâteux, je ne m'en souviens plus...

Par contre, je sais que j'ai servi la cuvée Victoria du domaine Jorge Ordóñez (Malaga) que j'avais apportée pour le dessert. C'est une vendange tardive de Moscatel vinifiée par le fils Kracher qui connaît son boulot. Une merveille de fraîcheur, étonnamment cristalline pour un liquoreux, au parfum de muscat, de pêche rôtie et de raisin de Corinthe. Un beau final à cette soirée (bon après, y a eu un after chez Jean, mais les souvenirs sont encore plus diffus).  Et dire que quelques heures plus tard, une nouvelle longue journée allait commencer...



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