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Blues de l’Euro sur boulettes de bacalhau

Par Estebe

Salut, les footbôlâtres

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L’Euro foot, comme tous les gros bastons de ce type, suscite une flambée de patriotisme(s), distrayante pour les uns, nauséeuse pour les autres.
Dans notre bonne ville de Genève, où doivent se dérouler trois matchs du tournoi, ont ainsi fleuri stands de produits dérivés plus ou moins crétins, fanions aux fenêtres et autres tee-shirts frappés de la croix suisse. Brrrrrrr. On a vu aujourd’hui un gros garçon rougeaud et maussade, le cheveu bref et la lippe molle, avec un polo de ce genre moulant son bidon. Hop Suisse! On l’a un peu plaint. En frissonnant.
C’est que, voyez-vous, le foot, on s’en tape comme de notre première poêle Tefal. Nos sports à nous, c’est la varappe en charcuterie et la brasse coulée en épicerie fine. Les 22 velus qui trottent après un ballon sans mettre les mains, ça manque un brin de parfum à nos papilles.
Et puis cette floraison de drapeaux n’a rien de spécialement réjouissant. Quand on arbore ses couleurs nationales avec tant d’arrogance, ça sent toujours un peu l’invasion de la Pologne.
Bon, pour se mêler un peu de la nouba, on s’est quand même enfermé en cuisine pour y mitonner de grosses boulettes de morue au cumin. Inspiration portugaise donc, nation qui ouvre le bal footballistique samedi. Mais aussi clin d’œil aux grosses boulettes que nous inspire la compétition.


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Pour trois personnes payez-vous 500 grammes de morue. Plus une grosse patate à purée (grosse patate toi-même), un citron, un œuf, une botte d’ail nouveau et du persil plat.
Faites dessaler la morue une trentaine d’heures, en changeant l’eau quand vous passez par là. Au moins quatre fois.
Le jour J, pelez, détaillez en morceaux et expédiez la patate (dont le poids ne doit pas excéder celui de la morue) à la vapeur jusqu’à cuisson radicale. Pendant ce temps, rincez une ultime fois la morue, découpez en gros morceaux et plongez-les dans une casserole, immergés d’un mix lait-eau. Avec deux gousses d’ail entières pour faire plus folk.

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Hop, sur le gaz, à feu tamisé. Quand le liquide ondoie, comptez dix minutes. Egouttez. Laissez refroidir. Puis effilochez du bout de vos mimines manucurées, en giclant peaux et arrêtes. Sans oublier de chantonner: ba-ca-lhau, tout ce que tu fais pour moha!
Dans une jatte, écrabouillez la patate à la fourchette, ajoutez la morue déchiquetée, une dose respectable de cumin, une pincée de piment, le jus d’un demi-citron, deux tiges d’ail nouveau émincées, l’œuf, trois tours de moulins à poivre et trois brins
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de persil haché. Touillez avec l’énergie du supporter en rut.
Puis moulez les croquettes entre vos paumes tremblantes. Expédiez au frigo pour qu’elles raffermissent un brin.
Avant de poêler dans deux cuillères d’huile d’olive superchaude, jusqu’à bronzage inspirant.
Avec ça, il n’est pas interdit d’avaler quelques poivrons padròn (l’Espagne ne participe-t-elle pas à l’Eurocaranage?). Et de se siffler, comme le feraient nos amis Lusitaniens, du vin rouge. Comme ce Touriga National au fruité ravageur autant que mûr, dégotté chez un caviste exotique.
Un breuvage ensoleillé et rigolard, qui botte en bouche.

Allez les slurps!


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