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De grandes bouteilles dégustées sur la période 2011 à 2015 inclus : première partie

Par Daniel Sériot

Lors de rencontres entre amateurs et professionnels, nous abordons assez souvent la question des grands vins que les uns et les autres ont pu déguster. Cette fin d'année plus calme en manifestations oenophiles avant les fêtes m ' a permis de me replonger dans mes notes de dégustation des cinq dernières années. J'ai pu faire le bilan des grandes bouteilles (je préfère cette notion à celle de grand vin) dégustées et bues pendant cette période. Plusieurs billets évoqueront ce sujet dans les jours à venir.

J'ai choisi de ne présenter que des vins ayant obtenu la note minimum de 18/20 (soit 96 points dans le notation sur 100). Ces bouteilles ont été goûtées à table, avec d'autres amateurs dégustant à l'aveugle et ont fait l'unanimité sur leurs qualités, ou à l'aveugle chez des amis ou dans notre club de dégustation, avec les mêmes sensations de très haut niveau du vin.

J'ai écarté les bouteilles dégustées dans les salons, ou grandes manifestations comme le week-end des Grands Crus Classés à l'UGC, qui répondent à mon critère (18/20). Les conditions de dégustation ne sont pas suffisantes pour apprécier avec précision les attributs (surtout l'évolution de la palette aromatique) qui participent à la notion de grand vin. Dans ces billets j'évoque des vins prêts à boire, d'autres dans leur adolescence, et certains qui n'ont pas encore atteint leurs âge de raison. Nous débutons cette série avec des vins de la rive gauche de Bordeaux

Bordeaux rive gauche 

Château Margaux 1985 ( magnum)

La robe est  soutenue, de couleur rubis, légèrement évoluée, avec des reflets de couleur pourpre. Le nez est élégant et intense, avec des arômes de cassis écrasé, de cerises, de sous bois, d’épices douces, et des notes florales (pivoine, violettes et roses). L’entrée en bouche est veloutée, avec des tannins fins, et une trame bien tissée qui donne beaucoup d’élégance et de consistance à un milieu de bouche dense, aux fruits d’une belle jeunesse et charnus. La longue finale est savoureuse, pleine, fraîche, complexe dans son expression aromatique, avec une texture élégante et fine. Noté 18 

 

De grandes bouteilles dégustées sur la période 2011 à 2015 inclus : première partie

Pauillac : Latour 2001

La robe est profonde de couleur sanguine, sans signe d’évolution, l’olfaction, nette, séduisante, et intense, évoque la mûre et le cassis ( très pur) écrasés, les violettes, les épices douces, la réglisse, avec des notes de cèdre et de havane. La bouche est d’un remarquable équilibre, alliant une belle puissance naturelle, avec des tannins fins serrés, racés et mûrs. Le milieu de bouche est plein, ample, charnu, profond, avec des fruits purs, et expressifs. La finale est longue, avec toujours la même qualité de tannins, fraîche, intense et élégante, complexe, avec des saveurs fruitées, épicées et réglissées précises. Noté 18,5


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Margaux : Malescot Saint Exupéry 2009

Le nez, pur et intense, évoque la violette, la soupe de petites baies noires (cassis, mûres, et cerises), la boite à épices, et le chêne neuf. La bouche est soyeuse, avec des tannins mûrs, finement texturés, tramés serrés, dans une construction allongée et très dense agrémentée de fruits purs et intenses. La finale est longue, pulpeuse, bien équilibrée, intense et savoureuse (fruits, fleurs, épices), avec des notes d’élevage. Note potentielle 18,5


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Pessac Léognan : Domaine de Chevalier 2009

L’olfaction, est nette et expressive, avec des arômes de cassis pur, de mûres, de violettes, d’épices orientales, et de légères notes d’élevage. La bouche est soyeuse, avec des tannins fins et racés, habillés par un chair serrée, le vin se développe, avec un corps très plein, ample, souligné par des fruits purs et gourmands. La finale est longue, pulpeuse, soutenue, pure, fraîche, mise en valeur par des fruits intenses, finement épicés et réglissés. Note potentielle 18


De grandes bouteilles dégustées sur la période 2011 à 2015 inclus : première partie

Saint Julien : Léoville-Poyferré 2003

La robe est assez profonde, de teinte sanguine, l’olfaction est nette et bien ouverte, avec des arômes de fruits noirs (jus de cassis dominant), de résine, d’épices douces, de graphite, de café et de moka. La bouche est délicieuse, harmonieuse, la texture est quasiment soyeuse, les tannins fins et mûrs se trament dans un corps plein et très dense, souligné par une chair raffinée et très beaux fruits épicés. La longue finale, pulpeuse, fraîche, élégante, très soutenue est savoureuse et très persistante (fruits très purs notamment.Note potentielle 18,5

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Saint Julien : Léoville Barton 2003

La robe est presque saturée, avec un liseré de tient sanguine. Le nez, expressif et net, évoque les épices orientales (dont la cannelle), la crème de cassis, la gelée de myrtille, la résine, et un élevage discret. L’attaque est énergique, les tannins très structurants enrobés d’une chair de bon aloi  donnent de la profondeur, de la densité, du volume dans un milieu de bouche agrémenté de fruits épicés avenants. La finale est longue, puissante, avec un cœur de grain tannique encore ferme, énergique, d’une belle expression aromatique (parfums décelées à l’olfaction) très fraîche (dans le contexte du millésime). Note potentielle 18/18,5


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Pauillac : Mouton Rothschild 2002

La robe est saturée, avec un liseré de couleur sanguine, Le nez, intense et pur, évoque la baie écrasée de cassis mûr, la boite à épices douces, le havane, l’humus automnal, le cèdre et des notes de cerises mûres, et un très léger élevage pas encore complètementfondu. La bouche est puissante dès l’attaque, les tannins fins et mûrs sont enrobés par une chair veloutée, le milieu de bouche est très dense, profond et ample, rehaussé d’un intense cassis très pur, et d’épices fines. La finale est longue, avec des tannins encore un peu fermes qui restent néanmoins enrobés par une chair de bon aloi, musclée, harmonieuse et savoureuse (fruits, épices, tabac brun, etc.). Note potentielle 18/18,5 

Saint Julien : Léoville Poyferré 2005

La robe est profonde, avec un liseré de couleur sanguine. Le nez est expressif et séduisant avec des arômes de cassis écrasé très pur, de baies de sureau, de boite à épices, et de violettes, l'élevage encore perceptible est néanmoins bien intégré. La bouche est mûre, les tannins fins, mûrs, très serrés se trament dans un corps très dense, concentré, enrobé d'une chair pleine et très veloutée, rehaussé d'intenses fruits épicés. La finale est longue, d'un excellent maintien assuré par des tannins encore un peu fermes mais au contour poli, fraîche, et soulignée par les expressives saveurs de fruits mûrs, d'épices et de violettesNote potentielle 18,5

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Bordeaux : Pauillac : Lynch Bages 1990

dégusté trois fois, à un demi point près au même niveau

La robe est profonde avec un liseré de couleur sanguine, sans signe d'évolution. Le bouquet est net et intense, avec des arômes de gelée de cassis, de boites à épices, de cigare froid, de cèdre, et d'encens, et des notes de graphite. La bouche est riche, puissante, corsée, les tannins sont enrobés par une superbe chair très veloutée quasiment soyeuse, rehaussée de fruits mûrs et frais (jeunes), finement épicés. La longue finale, harmonieuse, fraîche, bien tenue par des tannins racés toujours aussi bien enrobés, est très persistante, et savoureuse (fruits noirs, épices variées, cigare, cèdre ). Noté 18,5

Posté par Daniel S à 00:01 - Bordeaux Rive Gauche - Commentaires [0] - Permalien [#]

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