Magazine Cuisine
A l'occasion d'un retour en Normandie après ces vacances, il est toujours bon de se replonger dans les classiques de la maison. Back to the roots !
Le midi, en guise d'entraînement, un Gevrey Chambertin, premier cru Petite Chapelle 2007, domaine Rossignol-Trapet : un très beau pinot classique, avec un nez à la fois sur les fruits noirs, sur une touche fumée élégante et sur une impression de corpulence terrienne. En bouche, si l'effet millésime acide est bien présent (2007 oblige), la trame tannique et le côté terrien / rustique / tellurique (comme ça, chacun y trouvera le mot juste) permettent un développement jusqu'à une finale étirée. Très Bien + Après une après-midi de farniente (n'oublions pas qu'il fait - parfois - chaud dans notre région), place au repas de gala : Acte 1 avec cette entrée apéritive à base de pata negra de chez Matthias Paynel et de pâtes persillées (Roquefort et Gorgonzola), un Coteaux du Layon, Carbonifera 1997, Philippe Delesvaux : robe d'un jaune doré divin, profond, brillant et déjà annonciateur de plaisirssss. Grande viscosité qui m'empêche pas de détecter dès le premier nez une magnifique complexité : notes de mirabelles, de botrytis, de rôti noble et une touche mentholée fraîche très avenante. Impression de toucher de nez immense. En bouche, à cause des 450 g/l de sucres, c'est riche, plein et opulent, mais le vin sait rester tendu, avec des notes mêlées de fraîcheur et de charbon. Magnifique toucher qui s'étire indéfiniment. Finale claquante, salivante et tellurique (notes sanguines et de pain d'épice). Exceptionnel Merci à Philippe et Catherine de ce présent. Offert en 2014, année ô combien chahutée pour nous, l'attente fût longue mais ne fût pas vaine. Magnifique présent de ces magnifiques vignerons.
Acte 2 avec cette côte de bœuf (Simmental de 50 jours) de même provenance que le pata negra, accompagnée d'un Nuits Saint Georges, premier cru En la Rue de Chaux 2011, domaine Chicotot (ouvert à la hussarde dixit la patronne) : très joli nez sur la finesse, une véritable corbeille de fruits, une impression de soyeux et un côté nuiton bien présent (cailloux chauds, grain tannique déjà perceptible). En bouche, la structure est assez corpulente, associant le substrat de la côte de Nuits avec l'élégance du pinot et la magie d'un grand vin. J'adore ce côté granuleux à la fois titillant les papilles et étiré par une acidité élégante. Quelques notes d'amers nobles viennent compléter ce tableau. C'est jeune mais mes impressions confirment quelques expériences précédentes : 2001 est un millésime sérieux, qui reste sur le fruit et sait combiner l'élégance et la corpulence. Excellent (+)
Bruno