Je l'évoquais dans mon précédent billet : mes midis médocains sont à peu près équitablement répartis entre 3 ou 4 adresses.
Parmi celles ci, il en est une que je fréquente avec plaisir depuis un peu plus longtemps que les autres : Le Saint Seurin, dont j'ai déjà parlé sur ce blog.
Sans doute est-ce très con, mais dès le premier jour Le Saint Seurin s'est avéré familier. C'est l'effet de son carrelage, celui de la cuisine de ma grand-mère.
La mémoire est une garce : je ne suis finalement pas si sur que le carrelage de la cuisine de Carcassonne ait réellement été identique. Peut-être était-il noir et blanc, et pas disposé en si gros carrés unis ? ou pas. Je ne sais plus. C'est marrant comme un détail insignifiant se retrouve tout d'un coup porteur d'une grosse charge émotionnelle et te prend le chou !
La couleur du carrelage de la cuisine de ma grand-mère, ou pas ?
C'est en partie pour çà que je ne mange plus dans la salle du Restaurant mais, à côté, dans celle qui fait aussi bar.
Pour çà, pour ce côté nostalgique.
Ce n'est pas seulement la nostalgie du carrelage, mais aussi celle qui diffuse du vieux flipper "Vulcan" et, de l'autre côté de la salle, du juke-box.
A propos du juke box : je tiens quand même à préciser que j'étais plus Kraftwerk que Richard Anthony ou Anny Cordy.
Quoiqu'il en soit du carrelage, du flipper et du juke-box, si on mangeait mal je n'y reviendrais plus.Or il y a un juke-box, un flipper et un carrelage régressif ... et on y mange bien, très bien même !Alors j'y viens et reviens.
Ce jour là, la couleur était sur le flipper et dans la salade de tomates de l'entrée.
C'est très con une salade de tomate. C'est très con, tellement con que la banalité est au rendez-vous, fatalement.
Pas là.
Pas là car c'est beau, c'est bon et c'est savoureux. Simple, bon et et qui malgré la simplicité te surprend et te fait sortir de tes habitudes.
On change de registre avec le plat.
Car sur le plat, au delà de l'apparente simplicité il est évident qu'il y a un bel et bon travail sur la structure et la couleur.
Mais aussi, mais surtout, un très beau travail sur les saveurs et les textures.
"Bien sûr" tout cela est cuit à la perfection.
Il y avait un superbe et délicieux dessert.
Tip top, les nectarines pochées.
Remarquable
J'y suis revenu plus récemment, et c'était toujours aussi beau et sympa (je parle aussi bien des plats que de l'accueil en salle ou par le jeune chef qui officie ici).
Il commençait à faire un peu froid et je suis donc parti vers la soupe paysanne de midi, aux légumes agréablement craquants. Même combat que pour la salade de tomates : un plat d'apparence simple, un plat qui vient du quotidien, et qui réussit à ne pas renier ses origines tout en étant réinventé.
Me faut-il vraiment en rajouter sur l'irréprochable dessert ?
Pour ne pas être qu'un gros bisounours attendri par la qualité des prestations (j'ai une réputation à préserver), je ferai juste un tout petit bémol : le pain, sans être mauvais, n'est pas à la hauteur du reste des prestations.
C'est un détail qui, si j'ai bien compris, est en train d'être corrigé.
Quoiqu'il en soit du pain (et du carrelage de ma grand-mère), on accède à tout ceci avec la formule de midi à 14 €, et c'est imbattable.
Bien sur, un joli choix de vins des vignerons des environs, vignerons que l'on croisera assez régulièrement attablés dans l'une ou l'autre salle.
Vins au verre qui changent régulièrement.
Le Saint Seurin
3square du maquis des vignes Oudides
33180 Saint-Seurin-de-Cadourne
05 56 41 93 44