Pour cause de maladie et d'hospitalisation
prolongée, cela faisait deux mois que nous n'étions pas rentrés dans notre
patrie (la Normandie), car mes ancêtres ne sont pas gaulois mais normands !
Bref, l'occasion était belle pour fêter ce retour en bonne compagnie, autour de
la table et sur la table. En route pour une escapade gastronomique !
Premier
jour.
En apéritif, un Pernand-Vergelesses,
premier cru Clos du Village 2007, domaine Rapet : robe jaune pâle,
cristalline. Un nez très typé, à la fois sur une trame minérale intense et sur
des notes grillées (et d'élevage - qui disparaitront rapidement à l'aération).
Très belle bouche tendue, minérale nacrée, veloutée et dégageant une belle impression
de gras mesuré. Finale s'ouvrant sur une grande complexité. Très bien +
Suite
du repas avec un Saumur-Champigny, les Terres Rouges 2015, domaine de St Just : un
vin d'une insolente jeunesse, qui explose tant au nez qu'en bouche sur une
corbeille de fruits rouges à juste maturité. Belle réserve d'acidité, gage d'un
vieillissement harmonieux. Tannins fins et délicats. Aujourd'hui très (trop !)
jeune mais quelle promesse d'avenir. Excellent
Le
soir, exercice de mathématiques normandes : 2007 + 2015 = 2011 ! Donc, pour
accompagner des St Jacques en deux
façons (carpaccio à l'huile vanillée / juste snakées), un Savennières-Roche-aux-Moines, cuvée les
Moines 2011, domaine aux Moines (Tessa Laroche) : une puissance
tellurique superlative, une minéralité saline presque tannique et une énorme
fraîcheur. Ce côté « Brézé » que l'on (je) retrouve sur les grands chenins de
noble origine et de noble filiation. Magnifique
Deuxième jour. on débute avec un apéritif ligérien, avec
un Anjou blanc,
Authentique franc de pied 2013, domaine Philippe et Catherine Delesvaux : Demi-évolution en trompe l'œil pour cet
excellent chenin pur, cristallin et traçant. Enorme réserve de vieillissement,
avec une trame acide bien développée, mais ne cachant pas la floralité du vin. Finale
avec une pointe de gras, et un vibration superlative. Excellent
Pleine saison des St jacques oblige, nous avons assisté à une répétition (presque
conforme) du soir d'avant, avec un Savennières-Roche-aux-Moines 2010, domaine aux Moines (Tessa Laroche) : le petit frère du précédent, sans doute
moins élégant mais avec toujours cette puissance minérale intense, un côté granitique
qui a du grain (une sorte de pléonasme géologique) et une fraîcheur salivante. Très
belle finale marquante, qui laisse une empreinte profonde. Excellent
Le rôti de bœuf qui suit sera accompagné de
deux rouges : un Pécharmant 2000, domaine du Haut-Pécharmant Saint Georges (magnum) sur
un équilibre bordelais ma foi très agréable, une belle trame tannique fondue,
des notes encore fruitées même si l'optimum de ce vin a sans doute été dépassé
de quelques années, et surtout une élégante finale qui marque les papilles, une
sorte de saveurs muscatées en rouge ! Très
Bien.
En contre-point, un Cornas, cuvée des Coteaux 2005, domaine Robert Michel
s'en distingue par une corpulence plus balancée, des tannins frais, épicés et
même fumés, sur une assise acide bien équilibrée. Belle granulosité en bouche,
pour un vin qui possède encore tout l'avenir devant lui. Très Bien +
Bruno