Pour une fête plus folle, les étiquettes n’ont été découvertes qu’après le service.
En apéritif Champagne, Cuvée 733 Dégorgement Tardif, Jacquesson : ce vin (base 2005) présente au nez une belle évolution, sorte d’oxydation ménagée vivifiante, associée à une aromatique très agréable. En bouche, l’élégance domine, avec une acidité fine, une belle vivacité et une pointe minérale qui vient complexifier l’ensemble. Fraîcheur, légère rondeur en finale, sur des amers presque poivrés. Très Bien + (+) En entrée : langoustine grillée et sa bisque, chaud-froid de petits pois pour les uns, sole grillée et sa sauce crémée, chaud-froid de petits pois pour les autres (les allergiques)
Pouilly-Vinzelles, Le ciel pour seule limite 2014, Jules Desjourneys : très joli nez grillé, qui ne cache pas l’élégance du vin. En bouche, c’est extrêmement complexe, gras, grillé, opulent … et tendu ! Une pointe vanillée me fait penser à un vin jeune. Quelques notes de pierres chaudes évoquent (après découverte de l’étiquette) le Macônnais. Finale traçante, avec un retour sur de beaux amers nobles, laissant une grande et belle empreinte en bouche. Très Bien + (+)
Alsace, Riesling, Clos Windsbuhl 2008, domaine Zind-Humbrecht : un nez qui pétrole, mais sans ostentation. Complexe, frais et déjà salivant. Bouche construite sur une belle structure acide, une minéralité saline marquée et une fraîcheur superlative, sorte de « turbo-fraîcheur ». allonge sublime et salivante. Excellent +
Avec une épaule d’agneau et pommes de terres sautées
Charmes-Chambertin Grand Cru 2002, domaine Taupenot-Merme : nez assez fruité, sur une aromatique prometteuse. Bouche largement en deça, avec une (trop) grande acidité pas ou peu intégrée. Manque de définition en bouche, et finale plutôt asséchante. Juste honnête
Romanée-Saint-Vivant Grand Cru 2008, domaine de la Romanée-Conti : dès le premier nez, on bascule dans un univers étrange, fait à la fois de subtile élégance et de puissance mesurée, dans une ambiance « fondue ». Corbeille de fruits bien murs, mais pas en surmaturité, avec des touches de fraises. En bouche, c’est un concerto de Mozart, synthèse parfaite de toutes les virtuosités. Puissance élégante, douceur associée à une acidité superlative et totalement fondue, avec une amertume salivante. Rien ne dépasse, mais le vin n’est pas lisse, dessinant une sorte de dentelle. Les ondes gravitationnelles existent : je l’ai ai majestueusement rencontrées dans mon verre ! Deuxième expérience avec les vins du DRC, deuxième ravissement tant la précision est au RDV (Merci au Président). Sublime
Saint-Emilion Grand Cru Classé A, château Cheval Blanc 1993 : petite année ou année délicate qu’ils disaient ! Dès le premier nez, je pars sur un vieux cabernet avec ces notes de poivrons murs, ce fruité intense et profond, plus bordelais que ligérien. En bouche, puissance bien sur, mais sans sacrifier à une certaine douceur. Beaux amers salivants, évoquant un réglissé poivré. Finale d’une belle longueur et d’une grande complexité. Excellent + Avec le plateau de fromages
Meursault premier cru Charmes 2005, domaine Henri Germain : un Meursault construit sur la tension et la puissance, qui viennent compléter et allonger une opulence sur des amers nobles. Traçant, jusque dans sa finale. Excellent
Côtes du Jura, Chardonnay 2006, Jean Macle : nez sur une belle aromatique jurassienne, doucereux sans lourdeur ni mollesse, d’élégantes notes de noix vertes, dégageant une sorte de fraîcheur mentholée surperlative. Bouche à l’avenant bien sur, avec ce côté sec / tendre élégant, des touches de curry et un bel enrobage des papilles, jusque dans une finale étirée, vibrante et soyeuse. Accord magique avec le Comté. Excellent + Avec le dessert : panna cotta et fruits rouges
Gewurztraminer Sélection de Grains Nobles 2005, domaine Paul Ginglinger : Léger pétrole au nez, complété par des notes fraîches, typées menthe poivrée. Impression immédiate d’opulence et de gras. En bouche, le vin se caractérise par une sucrosité bien marquée, une richesse et une aromatique développée et un équilibre entre opulence et acidité pas encore complètement établi. Un vin encore très jeune, qui finit sur des notes épicées salines, très salivante. Excellent aujourd’hui (potentiellement plus encore)
Mosel-Saar-Ruwer, Riesling Auslese, Erdener Prälat 1990, Sanctus Jacobus : nez typique des « auslese » mosellans, sur un registre plutôt frais, élégant et d’une aromatique fine. Grande tension en bouche, charge de sucres complètement équilibrée, un vin de demi-corps presque évanescent, dans le bon sens du terme. Excellent En conclusion, un repas exceptionnel accompagné de vins exceptionnels. Merci au « Polit-Buro » du Gunthard Club réuni en comité restreint pour cette parenthèse dont l’objectif était (aussi) d’étrenner les Thiers Chambriard achetés lors d’une escapade commune. 1 bouteilles à 6, c’est une bonne et belle moyenne. A très vite et bonnes vacances. Bruno