Comment que ça va bien?
Certains parmi vous se souviennent probablement du grand quiz culinaire de l’été dernier, qui avait fait beaucoup de morts. Pour pouvoir vous prouver à nouveau que votre science en matière gastronomique n’a pas de limite, voilà qu’on remet le couvert. Avec un questionnaire méchamment tordu. Respirez un grand coup avec la bouche.
C’est parti mein kiki.
1/ Vous aimez les fraises? Nous aussi. Trouvez donc la variété ancienne qui existe pour de vrai:
A. La Macarena
B. La Lambada
C. La Lambretta
D. La Burkina
2/ Champion de la cuisine minceur, Michel Guérard gagna ses titres de noblesse dans un bistrot d'Asnières-sur-Seine baptisé:
A. Le pote-au-four
B. Le pot-au-feu
C. L’âpotre-en-feu
D. Le Beau Tofu
3/ Tout le monde connaît les yakitori (pas yaklitoris, idiot), les brochettes nippones. Mais comment se nomme le bout de bois qui les embroche? (pas facile, celle-là)
A. Le kushi
B. Le shiku
C. Le shishi
D. Le kuku
4/ Un peu d’étymologie à présent. La saison n’est guère à la choucroute. Tant pis. D’où vient le mot?
A. De la coiffure dite «en choucroute», très à la mode chez les dames de la cour de Louis XV, coupe ouvragée au look évoquant le chou fermenté.
B. Du mot alsacien surkrut, signifiant chou acide. Et va donc, espèce de surkrut!
C. Du chou kroot, principale variété utilisée pour la préparation du plat.
D. De l’ingénieur strasbourgeois Manfred Von Kroutchou qui, le premier, imagina en 1783 de faire subir à un chou coupé finement une lactofermentation dans une saumure. De Kroutchou à Choukrout, il n’y a guère qu’une pirouette lexicale.
5/ Histoire encore. On prête à la bouillabaisse une origine mythologique. Mais laquelle?
A. C’est une robuste soupe de poissons de roche que cuisina Castor pour draguer Polux. On connaît la suite à la fois tragique et embarrassante de l’aventure.
B. Dans l’Odyssée d’Homère, Ulysse se tambouille une version un rien primitive de la bouillabaisse, à ce point malodorante qu’elle le délivre de la perverse magicienne Circée.
C. Venus prépare une proto bouillabaisse pour endormir son vilain et velu mari, Vulcain, afin d’aller retrouver Mars, son amant bien pourvu. Elle est d’ailleurs notoire, la barre de Mars.
D. Perséphone, reine du royaume des Ombres, se siffla sans réfléchir une bouillabaisse truffée de substances soporifiques par l’infect Hadès. Lequel put alors abuser d’elle. Et pas qu’une fois, dit-on. La soupe de poisson digérée, Perséphone coupa son portable, puis se retira dans la honte et la solitude.
6/ Et la mayonnaise, vous connaissez l’origine du mot? Hein?
A. Du préfixe grec maïeu, qui indique grosso modo, l’accouchement de quelque chose par ping-pong de deux éléments distincts. D’où la maëunaise.
B. «Manger cette sauce?», se serait écrié Talleyrand devant une émulsion à basse d’œuf et d’huile, réalisée par sa cuisinière. «Encore faudrait-il qu’elle m’aille, ô, niaise.» D’abord baptisée mailloniaise, la sauce devint mayonnaise un siècle et quelques coups de fouets plus tard.
C. Le terme viendrait du maillol (ou maillot en français moderne), une liquette en étoffe modeste et donc transparente, que portaient les cuisinières d’antan pour faire monter la sauce.
D. Simplement de son lieu de naissance. Soit Mahón, capitale de Minorque, dans les Baléares, ou l’autochtone avait découvert depuis belle lurette les vertus du mix d'huile d'olive et jaune d'œuf. Un amiral français ramena la chose sur le continent et la baptisa la mahonnaise. Ben oui, comme béarnaise ou javanaise.
7/ La mode est aux plats intégrant la bonbonnaille de notre enfance. Le Monégasque Alain Ducasse pourrait en être le précurseur. Au Spoon, il mit en effet au point:
A. Un soufflé au Bounty
B. Une glace au Malabar
C. Une tatin à l’Orangina
D. Des macarons au Zan
8/ Qui est donc l’immense cuisinier contemporain qui a créé la désormais classique «double côte de veau aux deux citrons et trois poivres»?
A. Groucho Marx
B. Thierry Marx
C. Karl Marx
D. Estèbe, mèzique quoi
9/ Ce sont les Ricains qui engloutissent par an le plus grand nombre de pizzas par tête de pipe. Ah, les cochons! Mais quel est donc le pays qui occupe la seconde place mondiale?
A. La France
B. L’Italie
C. Le Liechtenstein
D. Le Groland
10/ On aime le plat de poissons et crustacés espagnol nommé la zarzuela. Mais le terme désigne également autre chose dans la belle langue ibère…
A. Une partie très précise de l’anatomie masculine (inutile de rentrer dans des détails scabreux autant que finalement peu utiles pour le propos qui nous concerne).
B. Le maillot de corps traditionnel du toréador
C. Une sorte d’opéra-comique d’antan
D. L’avant-centre dans une équipe de foot féminine
11/ Causons cinoche. Que mange donc l’impressionnante (et défunte) Divine à la fin du film culte Pink Flamingos (1972) de John Waters. Un truc bizarre:
A. Une crotte de caniche
B. Une merguez de gnou
C. Un macaron au foie gras
D. Un croque-madame en forme d’obélisque
12/ Beaux arts encore. Quel est le nom de la gourmandise ultime des romains décadents et orgiaques dans Astérix en Helvétie?
A. L’ovaire de chamelle
B. Le foie de lynx
C. La graisse d’urus
D. Le rognon de Goth
13/ Les ustensiles de cuisine portent parfois des noms étranges. Trouvez celui qui n’existe pas:
A. Le tchouchkopek
B. La marguerite
C. Le russe
D. Le maccaronier
14/ Et le gant de protection qui sert à ne pas se cramer en sortant un plat du four, c’est quoi son vrai nom de baptême?
A. La monique
B. La manique
C. La mimique
D. La ninique
15/ Un helvétisme pour finir. C’est le plat national vaudois, à base de patate et de poireau. C’est bon, surtout avec la saucisse au chou. C’est le:
A. Papet
B. Papi
C. Papô
D. Papou
Les réponses ? Les voilà : 1-B, 2-B, 3-A, 4-B, 5-C, 6-D, 7-B, 8-D, 9-A, 10-C, 11-A, 12_C, 13-D, 14-B, 15-A.
Maintenant comptez vos bonnes réponses. Et le Dr Slurp, ceinture noire de calcul mental et capitaine en psychologie culinaire, vous donne ses conclusions.
Quinze points: trop fort
De 10 à 15 points: fort
De 5 à 10 points: moyen fort
De 0 à 5: total naze
O point: Tiens, Jean-Claude Van Damme lit mon blog ?