Magazine Cuisine
Traditionnel week-end icaunais organisé de main de
maître par l’ami François, en terres gâtinaises.
Gite, couvert, boissons, digestifs, … tout est
compris, même (et surtout) l’amitié et la franche rigolade. Si cette année
notre Papy n’a pas eu le syndrome du Gorgonzola furieux, il nous reste de
nombreux souvenirs partagés.
Et comme le vin est aussi l’une des excuses ce
week-end, voici quelques bouteilles dégustées et bues tout au long de ces 3
jours. Avec des prises de note « à la volée », donc forcément un peu
sommaires.
Samedi
midi, auberge espagnole et bizarreries de Gautier
Chablis, premier cru Côte de Léchet 2008, Cave de la
Chablisienne : une
pointe réduite, des notes fumées, légère rondeur sur une minéralité marquée au
nez. Bouche avec une grande tension, légère rondeur, saline et gouleyante.
Finale avec une pointe glycérinée. Bien +
Moravie, Müller Thurgau, Jakostní víno s přívlastkem, Pozdní
Sběr 2015, Baloun : grande
aromatique un poil muscaté au nez, avec une exubérance presque méridionale mais
agréable. Bouche très ronde, sur « base muscat » qui disparaît à l’aération. Un
côté viognier de noble origine. Fraîcheur et opulence. Excellent
Belgique, Côte de Sambre et Meuse, Blanc de Noir, château Bon
Baron 2016 : un nez de cabernet
d’Anjou … pas mûr. Bouche de demi-corps. Moyen
OVNI, la Cuvée de Gwenola :
évolué, animal (le vin !), grosse acidité complètement déséquilibrée. Bof
Canada, Barrel 12469 (Chardonnay), 2012, Oliveira Vineyard
(Marcel Cadet) : Gras et
très opulent, sur un registre type « bonbon ». Bof
Oregon, Oris 2012 (Chardonnay), Iris Vineyard : un nez élégant, bourguignon, riche et suave.
Bouche à l’avenant, avec peut-être un résidu encore présent d’élevage un poil
trop appuyé. Très Bien +
Oregon Dundee Hills, Chehalem 2012 (Pinot Noir), Stoller Vineyards : un pinot fruité au nez, assez soyeux. Pointe
réglissée présente. Bouche avec beaucoup d’acidité, alliée à une saveur de type
ronce. Grande empreinte en bouche, dégageant une fraîcheur réglissée en finale.
Excellent +
Brazil Campanha, Quinta do Seival, Touriga Nacional / Tinta Roriz
2011, Seival Estate : puissance
fruitée sur un nez encore fermé. Bouche typée Porto mais sèche. Grosse
puissance tannique. A garder encore 10 (20 ?) ans pour qu’il se civilise. Too
much (aujourd’hui ?)
New Zealand, Moutere Pinot Noir 2010, Neudorf Home Vineyard : un pinot fin presque bourguignon, kirsch
aromatique. Magnifique bouche, sur l’élégance, un soyeux, des tannins fins
alliés à des notes de cynorhodon nobles. Finale sur une grande puissance. Excellent
+
Pour digérer, quelques rhums …
Barbados, Doorly’s XO :
miellé, impression sucrée, aromatique en attaque de bouche, retour sensuel sur
l’alcool. Un accessit !
Jamaïque, Plantation 2002 :
plus serré et plus raide en bouche.
Martinique, Hors d’âge 2002, Depaz : superbe nez, une essence de parfum. Bouche avec une
attaque solide, sur l’alcool, qui laisse place à une aromatique sublime jusqu’à
la finale. Best of de la journée
Jamaïque, L’Esprit (Single Cask), Monymusk : too much pour moi. Une impression de raideur
excessive.
Samedi soir, pierrade et raclette
Sancerre, Clos de Beaujeu 2010, Gérard Boulay : servi un peu chaud, mais une belle promesse
sur un équilibre entre opulence et élégance. Très Bien
Oregon, Oris 2012 (Chardonnay), Iris Vineyard : avec l’aération, un grand chardonnay typé
« Coche-Dury ». Du gras, de l’acidité, une pointe grillée noble, une
acidité justement marqué qui dégage une vibration saline. Excellent +
Beaune, premier cru Clos du Roi 2012, domaine Rapet : fruité élégant sur une base terrienne de
type caillou. Bouche encore jeune, tonique, une grande acidité. Fruité soyeux,
tannins terriens de belle facture. Finale fumée salivante. Très Bien +
Sauternes, Cuvée Exception 2001, Maison Johannes Boubée : superbe élégance au nez, sur un botrytis
noble et bien caractéristique. Fraîcheur saline, notes d’agrumes jaunes. Bouche
sur l’élégance, avec une belle acidité qui allonge le vin. Sucrosité abondante
mais élégante. Finale sapide sur une grande liqueur. M’évoque les SGN de
Philippe Delesvaux sur la construction. Finale doucement et tendrement
mentholée et réglissée. Exceptionnel
Quand on aime, on ne compte pas :
Guatemala, Solera, 15 ans, Botran : rond, élégant et enjôleur au nez. Attaque en
bouche raide, qui s’élargit et se patine. Finale un peu sèche.
Barbade, Mount Gay, extra Old : rondeur, douceur, puissance maîtrisée. Ca pulse en finale. Un
accessit !
Martinique, Trois Rivières, Hors d’Age : un fruité aromatique, une douceur et une rondeur
élégante. Superbe bouche. Best of de la journée
Dimanche
midi, repas de gala
Saumur, Clos David 2009, château de Brézé : opulent, gras, acidité intégrée et salinité
salivante. On mesure le chemin parcouru depuis ce 2009. Très Bien +
Viré-Clessé, Quintaine 2012, domaine Guillemot-Michel : belle construction sur un registre
corpulent, une tendance sudiste sur les pierres chaudes, une finale acidulée
qui vibre. Excellent
Clos de la Roche Grand Cru 2006, Pierre Amiot : pinot fin, fruité et élégant. Puissance
maîtrisée, tannins de velours, force tellurique et grain en bouche. Excellent
++
Corton Rognet Grand Cru 1998, domaine Arnoux père et fils : sec, terrien, de la terre ! Out
Châteauneuf du Pape, les Cailloux 2007, André Brunel : puissance, fruité très sudiste, teneur en
alcool élevée. Un certain manque d’élégance. Bien
Hermitage, la Chapelle 1998, Paul Jaboulet : un nez de viandox sur l’évolution. Rien ou
peu à dire en bouche. Moyen
Graves Grand Cru Classé, château Haut-Bailly 1982 : superbe nez sur l’évolution, des notes
fraîches de menthol et une pointe fumée fine. Bouche fondue, douce, de
demi-corps mais qui se tient. Seul ‘petit’ défaut, un peu court en finale.
Excellent
DOCG Barolo, Luigi Baudana 2007 : empreinte tannique superlative, puissance tout en dentelle,
nervosité de la jeunesse. Un « pinot plus musclé ». Excellent ++
DOCG Brunello di Montalcino, Il Poggione 2004, Francesci S.A. : TCA !
Cahors, les Acacias 2011, Mas del Périé : fruits noirs et myrtilles, profondeur au
nez. Bouche sur des tannins puissants, mais frais. Equilibré par l’acidité.
Structuré et élégant. Excellent
Savennières, Coulée de Serrant 2010 : pâte de coing et c’est tout ! UN
mélange de Savennières et de Côteaux du Layon. Bof
Alsace Grand Cru Rangen de Thann, Clos St Urbain 2004, domaine
Zind-Humbrecht : richesse
et opulence presque « épicée ». Salinité extrême ; fraîcheur
traçante ; longueur; grande et noble aromatique. Tout y est. Exceptionnel
Luxembourg, Riesling, château de Shengen 2007 : mal placé après le Rangen, le vin apparaît toutefois
bien construit. A revoir dans d’autres circonstances.
Dimanche
soir, fin(s) de série(s)
Champagne Grand Cru, Clos des Goisses 1998, Philipponnat : un oxydatif ménagé, une trame tendue et
habillée par un gras mesuré et velouté. Fine minéralité en finale. Moins bien
gouté que la dernière fois. Très Bien
Meursault, premier cru Perrières 2007, Henri Germain : plutôt gras sur une belle tension. Pointe
vanillé. Un peu décevant pour un « Perrières ». Bien +
Xérès, Fino dry Sherry, Ynocente, Valdespino : un nez rancio sur des notes de curry.
Superbe approche. Puissance sur une bouche totalement sèche (sans sucre), des
notes voilées, une trame enrobée, une aromatique jurassienne, sur la noix
verte, la peau de noix. Très longue persistance salivante. Exceptionnel
Corton Grand Cru 2006, domaine Rapet : un vin dominé par l’amertume. Si l’aération
permet au nez de retrouver une trame fruitée, sur les fruits noirs et des notes
fumées, la bouche se présente monolithique, de l’amertume stridente qui
persiste. Un problème de bouteille ?
Voilà, le week-end se termine, avec de nombreux
souvenirs en tête, pour attendre avec impatience et sérénité la prochaine
session …
Bruno