Traditionnellement, les vacances sont un rendez-vous incontournable pour les épicuriens que nous sommes. Même si la région du Pilat Rhodanien est un haut lieu de la randonnée de moyenne montagne, il fallait bien nous réhydrater après de tels efforts. En route pour un festival de fragrances et de saveurs, dans l’ordre des dégustations …
DOCG Moscato d’Asti, 2019, Pelissero: un véritable bonbon tout en floralité (notes de rose), des touches de pamplemousse et de fruits exotiques. Une bouche sur un équilibre demi-sec, frais et gouleyant. Petite acidité qui allonge le vin. Finale avec une pointe sur la réglisse et l’anis . Très Bien ++
Beaune, premier cru Champs Pimont 2015, domaine Rapet père et fils : un chardonnay sur l’amande, la noisette et le caillou. Bouche énergique, avec du gras et de l’opulence. Amertume un peu trop appuyée laissant une impression « granuleuse ». Sans doute pas en place. Bien +
Rully, premier cru Grésigny 2014, Paul et Marie Jacquesson : grand nez de chardonnay, profond, avec des amers élégants et salivants. Une pointe fumée complète et complexifie le nez. Bouche sur une acidité assez marquée, contre-balancée par un gras aromatique. Minéralité sur le caillou, un peu sudiste dans son expression. Belle fraîcheur pour un vin étiré. Excellent
Beaune, premier cru Clos du Roi 2012, domaine Rapet père et fils : quel nez classique du pinot, sur le fruit bien construit, structuré, minéral sur le caillou. Notes de noyaux de fruits. Bouche avec une belle acidité, sorte de rondeur voluptueuse. Pointe poivrée du plus bel effet. UN vin masculin encore jeune, mais diablement séduisant. Excellent +
Vin de France, Pet’Nat’ « Orgasmic », Frédéric Mabileau: nez sec et sucré, avec une fine aromatique florale. Fine bulle qui dessine une bouche tendre, plus perlante que pétillante, structurée sur une base chenin et abricot ! Vivacité et amertume finale très belle. Très Bien ++
Savennières Roche aux Moines, cuvée les Moines 2010, Tessa Laroche : nez montrant une fine évolution, associée à un grillé sapide. Grande bouche de chenin, construit sur la minéralité, le gras et une puissante parfaitement maîtrisée. Touches grillées et amers salivants s’allient pour définir une énergique et une gourmandise très sérieuse. Prise de volume et de gras à l’aération. Grande, longue et forte empreinte. Quel vin ! EXCEPTIONNEL
Saumur, Chenin du Puy 2011, Frédéric Mabileau : Robe dorée assez intense … Nez gras et salivant, laissant toutefois apparaître une légère pointe oxydative. Belle floralité. Bouche puissante, grasse, semi-perlante, avec une amertume fine. Légère déviance dans le temps (entre l’entrée et les fromages). Finale un peu végétale, des amers sur la rhubarbe et un retour poivré. Petite déception. Très Bien
Lirac, les Muses 2009, domaine du Joncier (Marine Roussel) : un nez sudiste sur les fruits rouges, bien murs mais qui savent rester tout en légèreté. Pointe d’épices et notes fumées en complément. Bouche tonique, consistante, qui pulse. Amertume douce, tannins crémeux et finale sur les épices fines. Puissance équilibrée avec un retour sur les fruits noirs et l’olivade en finale. Excellent
Saumur, clos David 2009, château de Brézé : grand nez de chenin très minéral, floralité avenante, un grain dès les premières senteurs. Empreinte volume exceptionnelle, sur de fins amers grillés et un côté « Brézé » classique. Puissance en bouche, rondeur, gras et opulence viennent jouer un concerto avec l’acidité et la minéralité. Acidité et longueur viennent s’équilibrer. Aromatique exceptionnelle, sur le mentholé. Finale qui présente une salinité du même acabit, avec un léger enrobage. Ca claque. Quelle empreinte ! EXCEPTIONNEL
Arbois Chardonnay, la Mailloche 2014, Jacques Tissot : un nez de chardonnay très floral avec une pointe de réduction. Assise florale élégante, complété par une belle aromatique. Bouche sur une acidité puissante et une trame minérale intense. Amertume intégrée. Même si un léger manque de gras / d’enrobage se fait sentir, la finale est claquante. Très Bien
USA, California, Santa Cruz, Ridge 2005, Monte Bello Estate : tiens, un cabernet sauvignon mur, distingué et sans poivron ! Impression de fruit, de puissance et de maturité au nez. Bouche à l’avenant, totalement maîtrisée, réglisse, fruits noirs et épices. Tannins d’une douceur superbe. Acidité qui apporte tension, fraîcheur et longueur. Finale « poudrée » grâce aux tannins de soie. Excellent ++
Montlouis, Rémus Plus 2012, domaine de la Taille aux Loups (Jacky Blot) : malheureusement, le vin s’est révélé fermé à triple tour. Peu expressif. A revoir
Montlouis, Clos Michet 2014, domaine de la Taille aux Loups (Jacky Blot) : nez sur une aromatique très fruitée / florale. Assise minérale calcaire avec une touche grasse et très aromatique (menthol). Bouche tonique. L’acidité, redoutable, est parfaitement intégrée au joli gras. Minéralité toujours présente. Une « entrée de gamme » de très belle facture. Très Bien +
Echezeaux Grand Cru 2004, domaine des Perdrix : robe brune … qui annonce un vin mort (même si mes petits camarades ne sont pas du même avis : après une aération et un séjour au frais, je ne ressens que l’acidité et la raideur).
Banuyls Grand Cru, Ancestral 1979, Cellier des Templiers : robe brune tuilée encore brillante et vive. Nez rancio mûr, avec des notes d’amers et une impression de sucrosité légère. Buche construite sur un équilibre alcool / acide / fruité. Tannins encore vifs. Sucrosité et amertume en résonnance. Puissante maîtrisée, dessinant une finale saline et salivante. Très Bien +(+)
Sauternes premier cru, château La Tour Blanche 1983 : un Sauternes encore dans sa prime jeunesse, avec une charge en sucres bien présente, des notes rôties de botrytis salivante. Bouche avec une jolie amertume bien en place, toujours très jeune. Finale qui claque, sur le sucre « candy » et le zan. Excellent ++
Palette, château Simone 2009 : toujours ce nez de Simone, aromatique, original et difficilement descriptible. Tendresse faussement miellée, notes sensuelles. Bouche sur un équilibre clairement sec, une pointe évoluée. Longueur sur les épices et une pointe de violette, comme si un viognier de noble origine était présent ! Faux gras frais et salivant en finale. Excellent
Australie, Mac Laren Vale, domaine d’Arenberg, Footbolt Shiraz 2010 : nez fin, frais, sur les fruits noirs et le mentholé. Bouche corpulente, sudiste … mais qui sait rester fraîche. Une syrah civilisée en sorte. Des épices oui, mais pas que ! Grande fraîcheur finale, avec des tannins crémeux. Très Bien +
Saint Aubin, premier cru la Chatenière 2013, Marc Colin : superbe nez de Marc Colin, grillé, minéral, profond, fins amers miellés et une pointe saline en sus. Bouche sur un équilibre « tendre », un faux maigre avec une belle aromatique fraîche et mentholée. Finale à l’avenant, faussement fine, qui cartonne sur des notes anisées. Excellent (+)
DOCG Barolo, Pajana 2004, Domenico Clerico : nez sur les fruits noirs très intense, qui pinote clairement sur un équilibre nebbiolo (plus dense, plus méridional et plus profond). Aromatique tout en fraîcheur, avec des notes de torréfaction fine. Bouche encore jeune pour ce millésime exceptionnel en Piémont. Tonicité, tension et acidité viennent apporter un complément aux tannins à petits grains. Epices douces et fraîcheur jusque dans la finale. Excellent (+)
Saint Joseph, Mairlant 2014, François Villard : un nez opulent frais, avec une floralité sudiste. Bouche énergique, ample et saline. Finale sur des beaux amers claquant, longue, persistante et laissant une impression de fin poudrage en rétro-olfaction. Très joli roussanne. Excellent
Tawny Port, 10 ans, Graham’s: un nez expressif, sur les pruneaux, une sorte de « rancio sucré » et des notes de peau de noix. Douceur liquoreuse perlante en bouche. Longue empreinte séveuse, fraîche, acide, presque saline. Pointe d’amertume et sucrosité douce. Epice dans une finale qui est interminable. Buvabilité record ! EXCEPTIONNEL
Sancerre, Charlouise 2012, Vincent Pinard : un nez de pinot noir berruyer, fruits noirs complétés par une touche fumée toujours bien marquée. De la sève en bouche, toujours sur les fruits, les épices et des notes fumées. Un « demi-corps » qui se tient. Finale avec une acidité équilibrée par un côté végétal / amer de très bel effet. Encore jeune aujourd’hui mais déjà Excellent
Condrieu, Coteau de Vernon 2007, Georges Vernay : fraîcheur au nez, sur un côté floral, des fruits murs sur un registre élégant. Touche mentholée exceptionnelle. Bouche structurée, un viognier élégant et mur, laissant une impression d’amertume saline très avenante. Finale qui claque, sur le gras, la fraîcheur et l’onctuosité. Un vin équilibré. Excellent ++
Côtes du Roussillon villages, vieilles vignes 2005, domaine du Clos des Fées : fruité profond, intense et dense au nez. Une touche d’onctuosité en supplément, façon « Barolo ». A l’aération, les fruits noirs se développent encore plus. Bouche sur une puissance maîtrisée. Pointe épicée. Belle rondeur. Petits grains des tannins. Superbe empreinte sur la longueur. Finale fraîche et onctueuse. De la bel ouvrage ! Excellent ++
Côtes du Jura, les Chalasses vieilles vignes 2011, Jean-François Ganevat : vin tonique, tellurique, tout en allonge. Minéralité et acidité en pleine concordance. Joli gras toujours minéral en bouche, puissant avec une impression de granulosité fine. Excellent
Malgré des efforts inconsidérés lors de nos randonnées, pas de coup de fringale, pas d’hypoglycémie ! Vivement la prochaine série !
Bruno