Magazine Cuisine

Superbe verticale du Château Haut Bailly sur 19 millésimes lors du WE en Bge

Par Matlebat

Bonjour à tous,

MathieuG voulait depuis longtemps organiser cette verticale d'un château qu'il affectionne beaucoup. L'occasion de notre traditionnel WE bourguignon fût idéal pour nous réunir tous et proposer à Patrick, vigneron bourguignon, de se joindre à nous.

Alors le Château Haut Bailly, grand cru de Pessac Léognan dont voici les infos tirés du site et mes commentaires :

Superbe verticale du Château Haut Bailly sur 19 millésimes lors du WE en Bge

Le Château Haut-Bailly est niché au sommet d’une croupe du terroir historique des Graves, sur la rive gauche de la Garonne. Son vignoble de 30 hectares s’étend sur des sols de graves, sable et argile, dont la pente douce assure un excellent drainage. Le sous-sol est constitué de faluns et de sédiments marins. L'acquisition de Haut-Bailly en 1955 par Daniel Sanders, négociant en vins d'origine belge, marque le début d'une nouvelle ère. Daniel Sanders, puis son fils Jean se passionnent pour le vignoble, le remodèlent, construisent de nouveaux chais, privilégient la sélection dans les vignes. Jean Sanders achève de redonner aux vins leur style et leur réputation. Haut-Bailly retrouve son rang de très grand vin (je suis tout a fait d'accord).

Le vignoble est une mosaïque de sols et de sous-sols sur lesquels sont plantés une sélection de cépages historiques : 60% Cabernet Sauvignon, 34% Merlot, 3% Petit Verdot, 3% Cabernet Franc. Cette diversité assure une qualité constante et la réputation de Haut-Bailly. La variété des sols et l’équilibre entre des parcelles plus ou moins élevées – certaines dominent à plus de 20 mètres au-dessus des autres – offre à Haut-Bailly la capacité exceptionnelle de s’adapter et d’exceller dans tous les millésimes (ce que la dégustation va confirmer :-)).

La vinification parcellaire permet une précision optimale dans l'élaboration et l'assemblage du vin, révélant le caractère de chaque micro-parcelle du vignoble. Une trentaine de cuves en béton permet de suivre finement l’évolution de chaque lot lors des fermentations. Une exigence : préserver le fruit et extraire des tanins soyeux grâce à la régulation des températures et des remontages en douceur. L’expression des parcelles et le caractère unique des cépages sont fidèlement préservés et associés à travers l’art de l’assemblage. Les vins de Haut-Bailly subliment toute la sensualité des Graves. L’élevage s’effectue sur 16 à 18 mois, en barriques de chêne français provenant de 6 tonnelleries sélectionnées.

Superbe verticale du Château Haut Bailly sur 19 millésimes lors du WE en Bge

Nous avons donc 19 millésimes que nous avons réparti avec MatG par 4, en les regroupant par type de millésimes. La dégustation n'est pas en aveugle pour pleins de bonnes et surement mauvaises raisons.

De manière générale, Haut Bailly est un Pessac "classique", aux structures charpentées à robuste, selon les millésimes, aux élevages "peu" marqués, que je trouve souvent très cabernet sauvignon avec un côté classe, profond et racé. Il n'est pas pour moi dans la catégorie des vins flatteurs, cherchant le gourmand/sexy. Aromatiquement, on retrouve un profil général sur le cassis, les notes graphites voir encre sur certains millésimes, une pointe fraiche végétale plutôt typé poivron rouge grillé et un fond fumé pouvant évoqué le tabac, voir la boite à cigare. Ce profil est commun a quasiment tous les millésimes, je commenterai donc les différences :-)

C'est parti. Série 1 Millésime frais (ou dit classique ;-) : Dégusté dans l'ordre 2008 - 2004 - 2001 - 1999

2008 : Très avenant au nez, encore un peu marqué de son élevage sur des notes légèrement lactées et plus balsamique que fumé. C'est frais évidemment, droit, et plus corpulent que charpentée, mais les tanins légèrement séchant en finale enrobent la fraicheur joliment, profond sans être austère, assez friand, un joli 2008. ca démarre bien TB-Excellent 91 (16+)

2004 : Là les notes poivron rouge, herbacé, végétale marque le millésime. Les tanins sont un peu rêches, astringent, et la finale, qui a du peps, certes, est franchement vive et pas suffisamment enrobé. B-TB 87 (14,5)

2001 : Assez discret au nez, il présente une certaine classe avec des notes plus cuir et un fond chocolat. La bouche charpentée, est droite, profonde, les tanins encore un peu agressifs, et la finale un reste un peu mat. C'est TB-Excellent, racé mais pas super festif 91 (16,5)

1999 : Bouteille KO, oxydé, la seule ! ce qui n'est pas si mal..

Série 2 : Millésime intermédiaire ou qu'on a choisi d'associer :-) 2006 - 1998 - 1996 - 1995

2006 : Le nez est marqué par l'encre, ce qui renforce la profondeur, voir l'austérité. La bouche est un peu plus friande grâce à un acidulé bienvenue. Le tanins et la structure sont quand même strictes avec une empreinte finale saillante. Bon c'est un 2006 classique, stricte et un peu austère. TB 89 (15,5)

1998 : Un nez très classique, exactement dans le profil général ci-dessus. Les tanins sont fondus, souples, joli structure plutôt corpulente que charpentée. Finale friande acidulée, élégante. Excellent 93 (17)

1996 : Un petit peu plus de complexité et de fraicheur, avec une pointe d'encre/graphite, et un peu d'épice. Plus de fraicheur en bouche aussi, et plus de finesse de tanins, soyeux, pleins. Finale fraiche, profonde, tout en élégance, et un fond fumé, tabac, boite à cigare très classe. C'est difficilement crachable :-) 94 (17,5+)

1995 : Profil très proche mais plus marqué de l'encre, donc un poil plus austère. La bouche est robuste, plus massive, et grosse densité de tanins encore à polir. Mais la jolie fraicheur, équilibre tout cela dans une très belle persistance, droite, puissante et longue. Excellent 94 (17,5) moins prêt à boire que 96 à cause de ses tanins mais peut-être, il ira beaucoup plus loin... enfin peut-être :-) Moi préférence à 96, la table est partagée moitié-moitié.

Série 3 : Intermède millésime récent : 2014 - 2012

2014 : A nouveau notes légèrement lactées et plus fruit rouge. C'est équilibré, rien ne dépasse, tanons soyeux, joli fraicheur, belle persistance, avec l'élégance classique du cru. Excellent 92 (17)

2012 : A nouveau classique mais avec de jolies notes épicées, et un find tabac, fumé, classe. La bouche est très élégante, beaucoup de délicatesse cette fois, le plus délicat, avec une grosse concentration de ses tanins soyeux. Finale longue, avec cette pointe friande épicée, grande classe. Excellent 94-95 (17,5-18). Et si 2012, est un grand millésime en RD, il semble que ce soit aussi le cas sur Pessac, en tout cas sur Haut Bailly.

Série 5 : Millésime Chaud : 2015 - 2009 - 2003 - 2000

2015 : Explosion de fruit cette fois, avec en plus du cassis habituel, des fruits rouges, et pas de note d'encre. L'élevage est là, bien intégré mais du coup, encore marqué. Bouche droite, racée, un côté plus naturel malgré un élevage encore présent. Tanins superbes, soyeux, concentrés, fins. Finale gourmande mais élégante, et jolie persistance. C'est beau et prometteur avec cette fois un côté plus flatteur. Excellent 94-95+ (17,5-18+)

2009 : Cette fois, c'est le côté fumé, tabac, boite à cigare qui marque le nez. Bouche au gros volume, tanins encore à polir mais qui tourne velours en finale avec de la mâche. Finale puissante, droite. Grosse quille en devenir Excellent+ 94-95+ (18+)

2003 : Cette bouteille se présente dans le lot des jolis 2003 (les miennes sont moins intéressantes). Assez marqué de l'encre et du graphite mais pas écrasé. A nouveau grosse densité et volume pointe de fraicheur qui malheureusement s'affaisse en finale, la rendant un peu molle, souple, tendre et aux notes d'élevage boisé moins distingué qu'habituellement. TB-Excellent 91 (16,5)

2000 : Des notes épicées plus réglisse, c'est très friand, élégant. Bouche fondue, soyeuse, c'est acidulée, très friand, bien enrobée, délicat, avec une fraicheur étonnante, dynamisant la finale, tout en friandise et élégance. Moi j'aime beaucoup. Pas le millésime avec le plus de fond, certes, mais prêt à boire, gourmand et classe. Excellent 94 (17,5)

Série 6 : Millésime mûr d'équilibre (grand sur le papier) : 2016 - 2010 - 2005 - 1990

2016 : A nouveau, très marqué du fruit, noir et rouge et un élevage plus moka, très classe. Des tanins superbes, denses, veloutés, fins. Jolie fraicheur tonique qui équilibre l'ensemble, c'est plein, tout en race et élégance. Finale superbement enrobée et magnifique persistance ou s'équilibre parfaitement la puissance, la friandise et l'élégance. Formellement, sans doute le plus beau. Excellent-Exceptionnel 95-97 (18-19) mais il est urgent d'attendre car en phase de fermeture.

2010 : Un côté plus chocolat au nez avec ce fond plus cacao que fumé. Bouche robuste, un peu brut presque, massif. Finale fraiche et puissante, acidulée et longue persistance. A attendre, et plus massif, moins fin que d'autres millésimes, à date. Excellent 93-95 (17-18)

2005 : Cette fois, très belles notes de bois précieux, cèdre, le côté tabac, boite à cigare, c'est terriblement friand et classe. Bouche à l'avenant, droite, friande, soyeuse, puissante sans se départir de son élégance. Longue finale fraiche superbement enrobée... Superbe vin qui commence à s'exprimer. Excellent-Exceptionnel 95-97 (18+)

1990 : A nouveau, Mat a choisi dans le bon lot :-). Un nez magique, en pleine maturité. Avec la complexité qu'apporte en plus de son profil classique, les notes de cuirs, ou encore les notes sous-bois, humus, champignons nobles. Bouche à la fois profonde, friande, à la belle densité de tanins quasi veloutés, fins. Grande élégance et tonicité finale, avec ce qu'il faut de friandise. Exceptionnel 96 (18,5)

Série 7 : Le tout seul 1978

1978 : Plus confit, kirché au nez avec des notes champignons nobles, humus plus marqué. Bouche fraiche aux tanins taffetas. Finale acidulée, friande mais un peu souple. Excellent 93 (17).

Magnifique dégustation de ce cru de très haut niveau. Avec des millésimes, jamais trahis, et dont on sent l'effort pour en tirer le maximum sans dénaturer l'esprit, du millésime et du vin.

Bravo à l'équipe du château qui reste un de mes Pessac préférés.

Mais surtout Merci Mat 1000 fois de nous avoir offert ce superbe moment partagé :-). Et du coup les idées ont fusé pour la prochaine en associant nos caves, tous, on devrait couvrir pas mal de millésimes de Barton , de Poyferre, de Pontet Canet ?

Amicalement, Matthieu


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Matlebat 1246 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines