Magazine Cuisine

Semaine spéciale Pessah (1): le repas du Seder

Par Deborah

La Pâques juive commence et comme je l'avais promis l'an dernier (mieux vaut tard que jamais), voici un petit billet explicatif de la symbolique de cette fête...

Je ne suis pas vraiment une puriste puisque je suis très peu pratiquante mais voici une version simplifiée qui me parait plus qu'acceptable pour une première approche.

Tout d'abord, il faut savoir que pendant 8 jours, on ne mange rien à base de farine, levure, grain type blé, épeautre, seigle, avoine, maïs et autres (donc pas de gâteaux, pain, pâtes, moutarde, whisky). Le riz est en principe interdit lui aussi, ainsi que les aliments en boîtes de conserve.
La tradition veut d'ailleurs que l'on nettoie entièrement sa maison avant la fête pour en exclure tout ce 'Hametz (nourriture levée). Il est aussi possible pour ne pas jeter ces produits mais de les mettre dans un placard bien fermé que l'on "vendra" à un non juif pendant la durée de Pessah (il y a même une procédure en ligne, c'est magnifique le progrès)
Le premier soir de la fête, au cours du repas du Seder, on lit la Haggada qui raconte la sortie de l'Egypte (oui oui, Moïse et les 10 Commandements). C'est un repas très long chargé de symboliques et qui a je pense un attrait bien particulier pour chaque personne qui y participe.
Au centre de la table se trouve un plateau contenant obligatoirement 7 produits:

  1. Trois galettes de pain azyme (matzot)
  2. des herbes (karpass): chez nous du cerfeuil
  3. de l'eau salée pour rappeler les larmes des enfants d'Israël pendant leur esclavage en Egypte;
  4. des herbes amères type salade avec du raifort pour rappeler l'amertume de la vie en Égypte
  5. de la Harosset, un mélange fait à base de pommes, noix et canelle dans du vin pour rappeler le mortier utilisé par les esclaves
  6. un os avec un peu de viande (zeroa), pour rappeler le sacrifice de l'agneau pascal
  7. un œuf dur (beytsa), en souvenir de la destruction du Temple
Il peut aussi y avoir une coupe de vin dédiée au prophète Elie: si le niveau dans la coupe diminue avant la fin du repas, cela voudra dire qu'Elie est passé et que la paix règne enfin sur Terre... malheureusement, le niveau ne baisse jamais ;-)
Le repas se déroule selon un rituel bien précis qui suit ce "programme":
  1. Kadesh: bébédiction sur le vin au cours de laquelle on boit une coupe accoudé du côté gauche comme le faisaient les romains (pour montrer la liberté à l'opposé de l'esclavage en Egypte)
  2. Our'hatz: lavage des mains
  3. Karpass: on mange les herbes trempées dans de l'eau salée pour se rappeler les larmes versées par les esclaves
  4. Ya'hatz: on casse en deux la matza du milieu dont on garde la plus large moitié en tant qu'Afikoman pour la fin du repas (c'est le moment préféré des enfants car ils vont cacher ce morceau)
  5. Maggid: on commence à raconter l'Exode (naissance de Moïse, 10 Plaies d'Egypte, passage de la Mer Rouge...)- Le plus jeune convive pose quatre questions (pourquoi buvons nous accoudés, pourquoi mangeons nous des herbes amères, pourquoi ne mangeons nous que du pain non levé) et enfin on boit la deuxième coupe de vin, à nouveau accoudés.
  6. Ro'htzah: on se lave les mains
  7. Motzi / Matza: bénédiction sur le pain non levé
  8. Maror: on mange du harosset dans une feuille de salade (ça c'est super bon)
  9. Kore'h  on mange la matza et les herbes amères (salade et raifort chez nous) ensemble (on appelle ça le burger de pessah dans ma famille)
  10. Choul'han Ore'h: c'est enfin le repas !!! Je peux vous dire qu'il est déjà tard et que c'est un réèl bonheur. Chez nous, il commence traditionnellement par le bouillon de volaille avec les boulettes de matzot (recette à suivre). Puis souvent des asperges (c'est la saison), du poisson avec des légumes et enfin salade de fruits et gâteaux sans farine ni levure.
  11. Tzafoun on mange l'Afikoman (le petit bout de matzot qu'on avait caché au début) pour marquer la fin du repas
  12. Bare'h: les prières reprennent (birkat hamazone pour remercier pour le repas) et on boit accoudés la troisième coupe de vin
  13. Hallel: lecture du texte et quatrième coupe de vin
  14. Nirtzah: Conclusion du Seder autour de chants symboliques (j'adore ce moment, ce sont des chants/histoires traditionnels)

Autant vous dire que la soirée est souvent longue et festive, même si la fête de Pessah a trop souvent dans le passé été marquée par des pogroms à l'encontre des juifs...


Si vous avez l'occasion d'y participer un jour (la table est souvent ouverte ce soir là dans les familles), n'hésitez pas. Pour les recettes, affaire à suivre cette semaine.


Retour à La Une de Logo Paperblog