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Juste pour rire, en pleine semaine

Par Maigremont

L'ami Pierre qui veut nous faire connaître son père spiritueux, Gaby et c'est un nouveau prétexte pour se retrouver autour de quelques bouteilles et une bonne cuisine. Tout est à l'aveugle et les breuvages sont accompagnés du repas.

Rillettes de saumon maison.
Bulles fines, nez très ouvert et avenant, tilleul, pomme, amande et un peu fumé. Bouche très ronde, très subtile et qui s'étoffe en final et sur des notes d'anis. Un très beau Champagne taillé pour la table : habituellement, Moët n'est pas ma tasse de thé, mais force est de constater qu'ici, c'est excellent. C'est un millésimé 2000 "Grand Vintage".

roulot
Les vins 2 et 3 sont servis en parallèle. Le nez de ce premier est floral, patine d'antiquaire, dans un style longiligne et superbement élevé. La bouche est ronde, il y a du gras mais manque d'un poil de tension pour en faire un très beau vin. Pouilly-Fuissé "Secret Minéral" 2007 de Jeandeau. L'autre vin présente un caractère minéral marqué avec un pointe de réduction et de champignon. Mais c'est en bouche que ça se passe : elle possède l'équilibre des grands Bourgognes et affirme le terroir avec classe. Superbe Monthelie blanc 1er Cru "les Champs Fulliots" 2000 de Jean-Marc Roulot.

ris

Je vais vous avouer que je ferai des kilomètres rien que pour avoir des ris de veau. Quand ils sont accompagnées de morilles et de sauce à la crème, rien ni personne ne pourrait me retirer l'assiette que j'ai devant moi, pas même un pitbull. C'est le petit Jésus en culotte de velours qui arrive avec les deux vins suivants ! Le premier de la série est assez austère, réservé, un brin soufré pour tout dire. L'acidité est contrastée et le tout manque d'harmonie. C'est très loin de l'idée que je me fais d'un 1er cru de Meursault et surtout d'un Genevrières. C'est un 2002 de Mestre-Michelot. L'autre vin est très typé, le caractère bien trempé, il affirme des notes de fruits jaunes et un côté fumé qui met sur la piste d'un Chardonnay du Jura. La bouche possède une belle richesse, sur un côté mur et une finale fumée encore une fois. Le plat allait à merveille à ce Côtes du Jura Chardonnay 2006 "En Barberon" de Stéphane Tissot.

Passons à des vins plus sombres.

6 et 7 sont servis en parallèle pour accompagner l'agneau. Belle robe juvénile et foncée. Trame agréablement fruitée d'abord, nez classieux typé rive gauche. C'est d'une redoutable précision, mêlé d'une jolie pointe herbacée. Bouche croquante et longue, tanins serrés de grande qualité. Je lui trouve cependant une finale amère assez appuyée mais il faudrait être de mauvaise volonté pour ne pas l'aimer.
L'autre vin arbore une robe qui commence à légèrement évoluer. Matière mure, beaucoup de fraîcheur, rose fanée, tabac, cigare, plus marqué par l'élevage, mais pas du tout outrancier. La bouche est un peu plus fluette que celui qui lui fait face, mais possède une belle structure qui commence à évoluer avec encore une fois cette fraîcheur agréable. Les Carruades de Lafite 2000 est un très beau vin pour se faire plaisir en ce moment, mais un poil en dessous du prometteur Pontet Canet 2001 servi en face.

Avec l'Ossau-Iraty, Pierre joue "l'accord classique" nous dit-il : je n'ose pas penser à la fameuse cuvée Haïtza, car le vin semble confus, montrant peu de complexité (cassis et c'est tout). Les tanins sont fermes, même un peu durs. Le millésime 2006 et c'est bien connu au domaine Arretxea, est en train de se refermer quelques années après la mise en bouteille. A ne plus toucher avant 3 ou 4 ans !!

verre

Le St Nectaire se voit doter d'un autre vin, et de nouveaux verres. "J'ai pensé que ça devait aller avec ce

barolo
genre de bocal" indique Pierre en montrant un gros verre à Bourgogne. Et là, c'est la baffe ! Tout le monde se regarde, le sourire en coin. Quel est donc cet OVNI* ? Le Pinot Noir est identifié rapidement par l'assemblée. Nous partons après concertation vers un Grand Cru de la Côtes de Nuits et disons qu'un Bonne Marres ne serait pas idiot. Nez classieux, envoutant, profond, rose, camphre. Bouche gigantesque, tout en longueur avec une texture douce mais consistante que je n'avais encore jamais abordé. Le fruit est mur, et d'une élégance fantastique. J'ai noté "tanins comme les haricots : extra-fins". Et pan, derrière les oreilles, ça nous apprendra : rien de bourguignon, mais c'est un délicieux Barolo 1997 Cannubi Boschis de Luciano Sandrone qui est dans nos verres. S'il y avait un vin pour faire l'amour, nul doutes qu'il serait celui-là !

Et sur un crumble aux pommes, le petit dernier. Nez d'agrumes : jus d'orange, orange sanguine, clémentine, peu de rôti mais quelques notes safranées. Bouche dotée d'une grosse acidité qui le rend très digeste malgré l'épaisseur qui l'accompagne, sur des saveurs d'ananas. Nous terminons avec un très très beau Sauternes 2003. Eh oui, 2003 ! Et ce n'est pas moins que le Château de Fargues. Bravo

Merci l'ami, merci Pierre pour ta petite soirée en plein milieu de semaine avec tes petits vins de table ;-)

* OVNI : Objet Viticole Non Identifié

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