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Richard Leroy (Rablay sur Layon) : un coeur de lion (3)

Par Daniel Sériot

Commentaires d’Isabelle

Le Clos des Rouliers 2009  :dégustations sur fûts

La discussion dans le chai s’est immédiatement ou presque accompagnée de la dégustation sur fût des quatre échantillons du Clos des Rouliers 2009. Vigneron, anciennement conférencier à Grains Nobles, fin dégustateur par conséquent, Richard tient à nous accompagner dans notre découverte du domaine par toute une série « de travaux pratiques » de ses conceptions en terme de vinification. Conception mouvante d’un chercheur, d’un perfectionniste, qui ne s’oppose à aucune expérimentation pour pouvoir mieux séparer le bon grain de l’ivraie de tous les résultats qu’il obtient.

Le Clos des Rouliers se déguste à partir d’élevages réalisés dans une barrique bourguignonne de 2003 fortement méchée pour le lot 1, de 2004 largement moins soufrée pour le lot 2, et d’une neuve pour le lot 4. Le lot 3 quant à lui présente à titre expérimental une cuvaison issue de plus gros rendements que ceux normalement décidés pour ce Clos des Rouliers 2009.

La dégustation de ce lot 3 présente alors un attrait didactique, puisqu’il permet d’apprécier la cohérence et la difficulté pour Richard d’une réduction des rendements. Difficulté accrue pour le millésime 2009 en raison d’une compensation naturelle des vignes prises par le gel lors de l’hiver 2008.

Lot 1 : Le nez soulève une délicate odeur de citron, la douceur d’une floraison, des notes épurées de poire et sans doute un petit côté levure de bière.

La bouche est une dentelle de saveurs, combinant la finesse du zeste aux notes d’infusion. Une belle acidité dès l’attaque et qui ne mollit nullement par la suite, apporte à la finale de longs étirements au goût net de poire.

Lot 2 : un nez superbe, de rose et de pivoine… Une bouche laissant se fondre le zeste d’orange, après une attaque « acide » mais qui assouplit nettement sur une finale aux allonges fruitées de pomme verte et de mandarine.

Lot 4 : (sur barrique neuve)

Odeur de cèdre, de sapin, de bonbon des Vosges, de marrons glacés et une rose fort prégnante. Reste en suspension une levure de bière.

La bouche, au goût du noyau, sise par une acidité vive dès l’entrée, laisse filer une légère poire pour se clore sur la fraîcheur de la mandarine. Etonnamment l’élevage est parfaitement « bu » par le vin, parfaitement maîtrisé en terme d’arômes et des quatre lots, ce dernier reste des plus convaincants.

Lot 3, ou troisième échantillon, assemblage issu de plus gros volumes. Richard le goûtant avec nous, rit un peu… : « Là, on retrouve les Savennières de l’époque ! Il ne faut pas jouer sur les gros rendements »

Au nez, notes de levure de bière évidente. La bouche est sèche, aride peut-être, pour apporter une finale inexistante ou presque.

En terme de vinification, Richard utilise un pressoir pneumatique, celui de son voisin dont les cuves sont enterrées et permettent la mise par gravité.

Le choix de l’élevage en barrique neuve est concluant. Richard précise nettement son ambition : « Je veux de la barrique pour mettre mon vin, pas pour l’aromatiser ». Effectivement, la préservation de la fraîcheur du chenin (unique sulfitage à la mise de 2 grammes…), et la maîtrise des rendements font du Clos des Rouliers un vin d’une réelle complexité et d’une densité telle que le bois est amplement supporté.

Isabelle

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