Magazine Cuisine

Marquis Nicolo Incisa della Rocchetta, et le prochain WWS à Villa d'Este

Par Mauss

Dans le monde du vin, en Italie un peu plus qu'ailleurs, il y a les extravertis volubiles (très belles photos dans une revue russe sur quelques toscans comme le gracile Gianpaolo Motta) et les discrets difficilement cernables. Parmi les grands noms de la péninsule, si Angelo Gaja vient immédiatement en tête pour la première catégorie, on peut tranquillement ranger dans la seconde le Marquis Nicolo Incisa della Rocchetta, propriétaire, entre autres, de la Tenuta San Guido qui produit depuis 1967 le célébrissime Sassicaia, ce merlot-cabernet créé par son Père pour compenser ses dépenses quasi-quotidiennes en Château Margaux.

Ne jamais oublier que cette propriété est à l'origine de la création de la DOCG Bolgheri Superiore (il a même une appellation en soi) où l'on trouve maintenant les plus beaux noms de l'aristocratie italienne, et le Grattamacco créé par PierMario Meletti-Cavallari, maintenant propriété de ColleMassari (Montecucco), un vgnoble bien au-dessus des sables du bas de cette si belle Maremma.

On va d'ailleurs déguster le nouveau millésime en mai à Lucca pour la manifestation désormais classique d'Anteprima. Comment vont se comporter les fameux Argentiera, Ornellaia, Masseto, et autres Antinori ? Vediamo.

Un rendez-vous était au programme avec le Marquis pour lui proposer une présentation d'une belle verticale de ses vins lors du prochain Wine Symposium à Villa d'Este. C'est avec enthousiasme qu'il viendra lui-même animer cette dégustation historique.

Je sais parfaitement qu'il a été un moment à la mode de critiquer les derniers millésimes de Sassicaia qui tranchaient tellement par leur finesse et digestibilité par rapport à une sérieuse majorité des vins de Bolgheri, trop lours, trop boisés, trop riches. On faisait la moue devant l'élégance raffinée. Ayant dégusté le jour de ma visite un verre du 2007, ouvert deux jours auparavant, je peux simplement vous dire que le vin était parfait : aucune trace d'oxydation ou quoi que ce soit de pas bon. Ce n'est pas donné à beaucoup de noms qui se poussent du col.

Comme pour La Tâche, dont un millésime sera soumis en dégustation par décennie (des années 40 à 2000), on aura donc une verticale de Sassicaia des années 60 à nos jours. Nous aurons ainsi Monsieur Aubert de Villaine qui présentera les traits majeurs de chaque millésime choisi dans chaque décennie. Il sera également un des six conférenciers pour nous entretenir des "climats" bourguignons qui, dans le monde du vin, sont une référence absolue de classification historique basée sur la terre.

Bordeaux ne sera pas en reste, avec une verticale des 8 grands vins (les 5 premiers du médoc et les équivalents "rive droite" que sont Ausone, Cheval-Blanc, Petrus. Là encore, le choix d'un nom dans un millésime par décennie, depuis la décennie 40 à celle de 2000.

Pour revenir à la famille Incisa della Rocchetta.

Dégusté ces derniers jours un vin produit en Sardaigne par le Marquis :un 85 % carignan + 10 % cabernet-sauvignon et 5 % merlot, d'IGT Isola dei Nuraghi Barrua. Un vin rond, agréable, aucunement en sur-régime, parfaitement équilibré et qui reste d'un prix largement acceptable. Un peu comme le second vin de Sassicaia, le Guidalberto, une très bonne approche de ce vignoble de Bolgheri, un nom qui a réussi une percée spectaculaire sur le marché mondial.

berr

Un carignan très consensuel

Le neuveu du Marquis, Piero Incisa della Rocchetta, est établi dans la lointaine Patagonie (il sera là au WWS avec 14 autres domaines d'Argentine, pays d'honneur pour cette troisième édition du WWS). Il produit un malbec et surtout un pinot noir, plus proche de la côte chalonnaise que de la côte de nuits, avec une suavité particulière. J'attends de le mettre à l'aveugle à une session du GJE !

Grappillages

Lecture

On ne manquera pas de lire les pages spéciales du FigMag de ce week-end de Pâques où, encore une fois - décidemment en grande forme - Bernard Burtschy a publié un édito sur la fin de la mode des vins trop riches en alcool. On a ensuite 16 pages d'adresses de vins à prix doux; une interview de Michel Rolland; des recommendations de belles pointures, style "p'tit rouge" qui aime tant la Savoie proche de l'Albert 1er où il officie avec certitude et anime des soirées valant le détour.

Un film chinois

Le détective Dee : on reste vraiment impressionné par le sens de la splendeur, du decorum, de la poésie… et des moyens que met en oeuvre le nouveau cinéma chinois. Cette fresque romancée des années 690 où une impératrice prend le pouvoir montre à quel point ce pays recherche des racines que les années Mao avaient totalement oscultées. Ils n'ont plus rien à envier à Holywood, ça, c'est certain.

Le dico des Tontons Flingueurs

Bonne pioche pour les amoureux d'Audiard. Là au moins, par rapport à cette BD qui nous a tant déçu par son graphisme aléatoire, les personnages sont traduits avec âme. On en apprend de belles sur Lino Ventura, Bernard Blier et autres Venantini. Ah, les Volfoni : devrait faire partie des contrôles de culture générale à l'ENA !

Bon week-end de Pâques à tous !


Retour à La Une de Logo Paperblog