Magazine Le vin

Gérard Boulay : domaine du mois

Publié le 01 août 2011 par Maigremont

De nouveau scribe pour cette édition de "la bouteille commune" sur LPV, c'est finalement tout un domaine qui est mis en lumière. Je suis chargé de compiler les notes de dégustation de chacun.
Afin de prendre un peu la température ainsi que quelques clichés des terroirs, c'est avec plaisir que je suis retourné pour la troisième année consécutive in situ, pour rencontrer Gérard Boulay dans ses nouvelles installations. Le caveau de dégustation lui, n'a pas bougé : il est toujours dans la rue principale de Chavignol, facilement trouvable par les adeptes du sauvignon. Gérard Boulay qui fêtera bientôt ses 60 ans, y accueille toujours avec plaisir beaucoup d'amateurs, car il est l'un des seuls de cette envergure qualitative a avoir encore du vin à vendre ! C'est heureux pour nous.

Chavignol, hameau de Sancerre dans le Cher. Le Sauvignon exprime sa force et ses caractéristiques à travers bon nombre de vignerons. Parmi ceux-ci, Gérard Boulay, vigneron timide (au début) prouve qu’il a une belle réputation sur le forum, avec une sacré participation pour cet épisode. Il était donc légitime qu’il soit un jour le « domaine du mois ».

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Au premier plan Chavignol, à gauche Sancerre sur son piton.

1380, c’est ce qu’on peut lire sur une étiquette de blanc « Tradition » ! Gérard Boulay n’est pas peu fier quand il explique que son fils a réussi à retrouver la trace d'un Boulay qui faisait déjà du vin à cette époque. Gérard lui, fait du vin sous sa propre étiquette que depuis 1995.

3 personnes travaillent sur les 7 hectares de l’exploitation qui est conduite de façon biologique (non certifié). Les sols sont travaillés, et quels sols !

Cette année donc, Gérard Boulay a enfin pris possession de son tout nouveau chai de vinification et d’élevage. Un peu trop à l’étroit, l’ancien cède la place à des installations sobres et modernes qui vont lui permettre de baisser les doses de soufre de près de 30 %. Tout cela grâce notamment à la thermorégulation des cuves de vinification et à un chai entièrement climatisé.

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Passons aux choses sérieuses : chacun devait déguster une ou plusieurs cuvées de Gérard Boulay, mais toutes devaient être en blanc.

21 dégustateurs. Un grand merci à :
10Djé, Enzo d’Aviolo, Cédric42120, WhogShrog43, Podyak, DamienH, BoiPaKeDeLo, RZac23, Jean-Bernard, EricB, Chrisdu74, Jean-Loup, Kamuro, Satristim, rkrk, Denaire, icna, eqx, Oliv’yeah, apoitou, Gildas

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4 cuvées, 6 millésimes et 36 commentaires au total répartis de la façon suivante :
- Tradition 2009 : 1
- Tradition 2008 : 6
- Clos de Beaujeu 2009 : 4
- Clos de Beaujeu 2008 : 5
- Clos de Beaujeu 2007 : 2
- Clos de Beaujeu 2005 : 4
- Clos de Beaujeu 1997 : 1
- Clos de Beaujeu 1996 : 1
- Monts Damnés 2009 : 1
- Monts Damnés 2008 : 8
- Monts Damnés 2007 : 2
- Comtesse 2005 : 1
 

Tradition
20 parcelles toutes situées autour de Chavignol permettent de faire environ 45000 bouteilles de cette cuvée dite d’entrée de gamme. Les sols sont calcaires et argilo-calcaires. Passage en cuve
uniquement. Plusieurs mises possibles.

Tradition 2009
podyak
Différent du souvenir que j'avais du même vin dégusté en février dernier : nez plus discret, moins explosif, moins sur le fruit plus sur des notes minérales (craie, cailloux mouillés) avec quelques touches herbacées, quelques fragrances fugitives d'agrumes. Fugitivement, une évocation des sensations minérales perçues chez les vins de Goisot me passe par l'esprit.
En bouche la matière est toujours présente, c'est assez rond, mais moins exubérant qu'en février. Le vin a l'air de perdre peu à peu les notes exotiques perçues alors pour se tendre un brin.
C'est salin, salivant, avec un très léger amer et une acidité de bon aloi. En finale très légère touche chaleureuse Est-ce la jeunesse ou est-ce le millésime qui m'influence inconsciemment ? 
J'aime beaucoup, même s'il s'avère moins "séducteur" que lors de ma précédente dégustation.

Tradition 2008
DamienH
Robe jaune vif, brillante. 

Nez aérien et frais, sur des notes florales, pas loin de fleurs d'agrumes (oranger et fleurs blanches mêlées), et une micro touche de champignon de paris et d'humus, très en dessous, à peine perceptible, mais qui donne profondeur à ce premier contact olfactif.
La bouche est franche et directe. Le jus est lui aussi très vif, puis il saisit sur des notes très légèrement beurrées, crémeuses extrêmement brèves : une amertume agréable et maîtrisée prend vite le dessus, accompagnée du floral du nez. Puis la vivacité du début de bouche revient, avec son acidité citronnée qui monte, domine et s'impose, pour nous emmener vers une finale très fraîche, d'une bonne longueur, toujours sur des arômes citriques. 

Chrisdu74
Au nez assez complexe se présentent d’abord des notes florales et des agrumes, du citron certainement voire une touche d’orange. Derrière viennent des arômes de craie et d’huître. Rien de variétal, en fait ça ressemble à un chablis en plus vif.
En bouche, l’attaque est équilibrée avec de la vivacité sur le jus de citron. Je sens une petite dureté, une mâche calcaire qui bloque un peu la bouche même si ça se réouvre sur l’acidité, le fruité du citron. BIEN
Plutôt bu en apéritif, je n’ai pas eu l’occasion de l’essayer sur un plat adapté et à l’arrivée, il m’en reste un souvenir un peu mitigé, un manque d’émotion et peut-être un léger manque de peps malgré une acidité bien perceptible. Suis-je passé à côté, est-il en phase de fermeture ?

ICNA
Le nez est frais sur les agrumes, il y a aussi du gras avec une pointe boisée. Le nez s'ouvre (au bout d'un bon moment quand même) sur la pêche, des fruits exotiques et un poil de pétrole.
L'attaque est assez grasse puis on a tout de suite une belle tension, on a un peu de fruits exotiques, de l'ananas, c'est très tendu avec pas mal sur le citron. La finale épicée est assez longue avec de l'acidité et un peu d'amer. Ce vin représente la tension tout en douceur, bel équilibre.
Je suis un peu déçu à la vision de l'étiquette, même si j'aime ce vin, car il semble un peu fermé aromatiquement pour un 2008.

Eqx
Un  nez tout en fraîcheur et d’agrumes révèle le cépage sauvignon, en bouche l’alliance avec un chèvre du Larzac est fort à propos. Bon vin.

Oliv’yeah
Nez très fruité fruits blancs avec des notes de fleurs blanches.
Bouche belle matière avec du gras sur une trame acide, c’est citronné avec un coté salin. Le mariage avec du fromage de chèvre est redoutable, le coté citronné ressort. Avec le réchauffement du verre, la tension a clairement disparue. C’est un vin avec une belle matière.

Apoitou
Le nez ne s'ouvre pas, il parait même étriqué. Le froid dans lequel l'a plongé le frigo y est visiblement pour grand chose, car bien qu'ouverte deux heure auparavant, la température ambiante à imposé son confinement dans le réfrigérateur et le pauvre s'en trouve tout endolori.
Un petit coté de pierre à briquet, le nez va en se réchauffant développer de beaux arômes de fruits exotique avec un coté ananas frais très appétissant et du melon d'eau ou melon jaune pour faire plus de chez nous. Un coté légèrement hydrocarbure complète la gamme d'arômes.
La bouche est très généreuse maintenant que le vin à pris quelques degrés, où l'on retrouve ce coté sur la pierre à briquet, le fumé et la paille en complément d'un coté fruité entre la pêche et l'ananas et cette belle trame de citron. L'accord avec les chèvres frais aux crambergesest extra. Glou ½

Les cuvées parcellaires sont élevées en fûts (pas de fûts neufs) sur lies fines, sans bâtonnage. La mise en bouteille intervient avant les vendanges du millésime suivant. Il n'y a pas de fermentations malolactiques.

Clos de Beaujeu
La parcelle repose sur un sol argilo-calcaire qui n'est autre que le prolongement de la strate Kimméridgienne de Chablis. Les pentes peuvent atteindre 60 %. Il s’agit d’une parcelle unique de 1,60 hectare orientée sud-est. 7 à 9000 bouteilles sont produites
par an suivant les millésimes.

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Clos de Beaujeu, vu depuis la rue principale de Chavignol

Clos de Beaujeu 2009
ICNA
Le nez est puissant, un peu fumé, un peu tourbé avec un peu d'herbe fraiche, de chèvrefeuille et des agrumes, du citron. On a une pointe d'élevage. La bouche est puissante, c'est assez gras avec une belle ampleur, c'est gourmand, on a du citron confit et ça finit sur l'orange amère. Il y a un petit aspect végétal et une pointe de caramel.
Ce vin est déjà bien accessible avec du gras et une belle tension, il manque juste d'un peu de finesse.

Eqx
D’emblée, même si ce vin semble de la même famille que le précédent, le nez est plus opulent, la robe tire également sur le doré. La bouche est cohérente avec les impressions visuelles et olfactives : plus de richesse et plus de maturité, avec des notes de fruit jaunes, qui donnent un côté plus gourmand.
C’est un Boulay Clos de Beaujeu 2009. Le côté plus atypique de ce vin, tout en gardant la droiture et la précision aromatique du précédent (Tradition 2008), m’a beaucoup plus. Très bon

Oliv’yeah
Le premier nez est sur le silex, très frais (minéral). Le deuxième nez après aération est plus riche, moins tendu il y a un coté fumé, tourbé. La bouche est ample, avec une belle tension. C’est fruité avec un coté zest de mandarine confit en fin de bouche. Très belle longueur. TB

Apoitou
Les reflet vert et or du verre trahissent la jeunesse de ce vin mais lui offrent aussi une tenue de soirée du plus bel effet. Le nez part sur des arômes légèrement tourbé, malté à la limite d'un coté viandé. Puis c'est la pierre avec ces arômes de silex cognés. Au premier plan de cette belle finesse les classiques mais non moins beaux arômes de citron et floraux. L'élevage est un peu plus perceptible. On retrouve cette jeunesse augurée par les reflets de la robe en bouche. On sent à nouveau l'élevage avec un fond de casserole dans lequel un caramel refroidirait. C'est puissamment sur l'agrume avec une amplitude supérieure. Glou 1/2

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Clos de Beaujeu 2008
Enzo d’Aviolo
Nez ouvert d’agrumes, de fumé, de pomme acidulée. A l’aération une note réglissée et un côté bien mûr de fruits blancs s’expriment. Le lendemain, l’aspect exotique de l’aromatique se sera développé.
La bouche est pleine avec beaucoup de ressort et de vivacité. C’est riche et tendu à la fois, le gras est présent mais la fine acidité titille la langue sur des notes d’agrumes. Belle persistance finale. Un superbe Sancerre encore très jeune dans son expression peu variétale. Très Bien (+)

ICNA
Le nez est charmeur, c'est floral, équilibré, profond, on a un peu de mangue. C'est vraiment très joli, j'adore.
En bouche je suis impressionné par l'équilibre du vin, c'est floral, citronné, pamplemousse, citron vert, on a une petite pointe de caramel salé vers la fin. C'est assez long, tendu et gourmand, pour moi au-dessus du précédent, beaucoup plus subtil, même si la bouche n'est pas encore au niveau du nez.

Eqx
On retrouve le nez du 2008 (Tradition 2008) mais avec plus de complexité aromatique. En bouche, on est à fond sur les agrumes citronnés. C’est très bon aussi.

Oliv’yeah
Nez présente une belle tension. La bouche également, tendue et aérienne. Il y a un coté salin, des agrumes. C’est tout en finesse. Il y a une touche de caramel en toute fin de bouche. Je suis d’accord avec Alex pour l’arome de mangue pas encore mûre. C’est un vin qui provoque la contraction des parotides… Avec le deuxième service de ce vin j’y trouve l’arome de bulbe de fenouil au nez. Vin très fin et très aérien. TB

Apoitou
Encore beaucoup de floralité sur le chèvrefeuille, d'acacia et une pointe d'élevage sur le caramel beurre salé. Les fruits exotiques suivent avec une mangue légèrement sous mature. C'est agrume dans tous les sens du pamplemousse, le citron, le zest d'orange. La bouche est aussi sur les agrumes et des notes de fruits confits. Quelle belle longueur, quelle plaisir. Glou Glou

Clos de Beaujeu 2007
Jean-Loup
Ce flacon a été bu sur deux jours, le premier après carafage de deux heures, le deuxième après repos en bouteille au frigo.
La robe révèle une belle couleur paille, brillante. Le nez, d'une bonne intensité, est expressif et complexe : brioche (pourtant pas de bois dans l'élevage), fleurs blanches, buis, citron et abricot ! Après une attaque presque grasse, l'ampleur du milieu de bouche est remarquable. Elle allie rondeur et sapidité (notes anisées et caramélisées) puis s'allonge sur des arômes de fleurs (iris et bourgeon de cassis). La fraîcheur est apportée par une minéralité appréciable, sans vivacité marquée.
L'accord est correct avec des toasts aux crevettes, bon avec un Pouligny Saint-Pierre.
Le lendemain, le nez est moins ouvert, mais la minéralité se montre plus présente en bouche.
L'accord est excellent avec un saumon en habit vert (fenouil et poireau) sauce à l'orange. L'acidité de l'orange fait ressortir la rondeur du vin et le fenouil se marie très bien avec les notes anisées du vin. Merci à Madame ...
Au final, un excellent vin, qui porte haut les couleurs de Sancerre, tout en restant dans les canons d'un grand Sauvignon. Bien sûr, ce sera encore plus complexe dans 10 ans ...

Satristim
Un nez frai et vif sur le pamplemousse, le floral et le pierreux. 
En bouche, c'est très vif et très tendu. L'acidité tend élégamment ce vin qui est très équilibré, avec un beau fruité, des arômes de rhubarbe et de litchis. On perçoit un effet terroir, dans la trame même de ce vin. La finale s'étire en longueur et en largeur sur des notes de poivre et de fleur blanche. Bref, c'est à la fois vif, fruité et équilibré. Un vrai vin de gastronomie. J'ai beaucoup aimé.

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Clos de Beujeu 2005
Cédric 42120
Bu en apéritif avec mes collègues de LPV Grand Forez. Bon moment de plaisir pour ce vin d'un rapport qualité/prix indéniable. Nez expressif sur les agrumes avec une touche de menthe verte. La bouche présente une belle attaque vive suivie d'une longueur correcte sur trame acide. Une légère minéralité ajoutée au tout donne une sensation de parfait équilibre. Bien +

WhogShrog43
Bu en apéritif avec mes collègues de LPV Grand Forez . Le vin s'ouvre sur de belles notes d'ananas, de menthe verte fraicheur accompagnés par des notes végétale que j'associerai à la fougères ainsi que quelques notes terpéniques. A l'aération le vin gagne le cassis et les fruits rouges (fraises).
La bouche quant à elle est nette, droite, pure, avec un couple maturité / acidité juste magnifique. Le vin s'étire en longueur donc (plus qu'en largeur) sur une très belle trame acide, un équilibre superbe et une finale sur des notes crayeuses.
Une belle expression du Sauvignon donc et un rapport qualité prix largement au dessus du mot : 16/20

Jean-Bernard
Bu en apéritif avec mes collègues de LPV Grand Forez. 1er nez discret. A l’aération apparaît un nez frais, sur l’ananas, puis la menthe. L’attaque est tendue et pleine. Equilibre irréprochable. Sensation d’une bouche bien mûre, finesse également. Finale assez longue et salivante. Très bon. Un vin qui pour moi gagne à être servi bien frais.

Rkrk
Le nez est très intense et typé, sur les herbes, le foin et quelques notes d'agrumes. En bouche le vin est assez gras, fruité, sur l'ananas, assez doux, un peu mielleux, frais et long. Une jolie bouteille à point. Son côté solaire rappelle les Graves. Bien/Très Bien.

Clos de Beujeu 1997
10 Djé
Suite à mon passage début mars 2011, le 9 précisément, Monsieur Boulay m’avait offert une bouteille : Un Clos de Beaujeu 1997. Voyant le sujet de la bouteille du mois, je me suis dit : « C’est le moment de leur/ de nous/ de me/ faire plaisir ! Goûtons-la ! »
Aujourd’hui 5 juin à 10h30 : Remontée de la cave. Ouverture et versement d’une larmichette (+/- 3 cl). Couleur or clair, robe limpide et brillante. Au nez (timide): légèrement herbacé (foin !) et arôme de rhubarbe confite. En bouche, c’est tout jeune, acidulé en début de bouche (cela surprend un peu, mais pas désagréable), milieu de bouche moyen puis coupe court. Ce n’est pas bouchonné, c’est déjà ça mais à attendre.
12h00 : Re-larmichette : Déjà un peu plus ouvert sur les fruits mûrs, toujours avec cette pointe acidulée. La bouche est déjà plus « parlante » avec plus de rondeur et gagne en complexité (ce n’est pas ça qui facilite le dialogue !)
13h00 : Le premier verre est servi (officiellement !) : Le nez se conforte dans la dominante de rhubarbe confite avec une pointe de fruits confits (écorces de citrons vert et jaune confites), le côté fleurs blanches est sous-jacent. En bouche, l’acidité « douce » attaque dès le départ, ne dure pas et surtout contribue à la vivacité, à la fraîcheur de la bouche. En milieu de bouche, c’est frais et équilibré. La finale, qui se déroule plus sur la rondeur que sur l’acidité, est très, très très, mais vraiment très looooonnnnggguue. En somme : « Cela deviendra » (Aujourd’hui peut-être ou alors demain …) un superbe, magnifique vin, plus pour la table que de dégustation pure et dure (encore que des dures comme ça, j’en redemande !)
J’ai du « supplier » les deux autres participant(e)s au repas de garder un fond de bouteille (pas folle la guêpe !!! !! !).
17h30 : Le dernier verre : Au nez, le côté herbacé a disparu laissant place à une gamme d’arômes de fruits confits et d’agrumes (J’ai pensé directement : cédrat). En bouche : Un seul commentaire : C’est diablement bon ! De la rondeur dès l’entrée en bouche, finie l’acidité. Un côté à la fois soyeux et gras (j’aurai voulu employer les termes : grassement minéral !). Le vin emplit la bouche et l’occupe sous toutes ses coutures (j’suis pas Frankenstein quand même !). C’est bon, c’est rond, c’est équilibré et en plus, cela dure, dure, dure …). La finale est très gourmande avec un air de revenez-y ! En re-goûtant le vin quelques heures plus tard, un petit regret quand même : celui de ne pas l’avoir ouvert plus tôt, voire même de l’avoir carafé !
En conclusions. Réaliste : c’était le seule et unique de ce millésime, dommage ! Optimiste : quel beau vin ! A mon humble avis, attendez-le encore un peu (de 10 minutes à 2-3 ans). Si vous le consommez maintenant (Et il le vaut bien, carafez-le ou ouvrez-le deux à trois bonnes paires d’heures avant). A la bonne vôtre. Profitez-en ! Grand Merci, Monsieur Boulay.

Clos de Beaujeu 1996
Rzac23
Premier nez sur la rhubarbe, puis glisse doucement sur des arômes plus en accord avec le lieu-dit. Bouche douce, sur le caramel au lait, très Culs de Beaujeu, avec une grande fraicheur en finale. Beaucoup moins de tension que d'autre millésimes mais l'équilibre se fait sur des "sucres" (qui ne sont pas) digérés.
Vin posé, calme, parfait dans son registre de sauvignon atypique.
Un vin qui m'apaise, je me sens chez moi, merci Gérard, tes Sancerre sont grands et je t'aime.

Monts-Damnés
Les pentes de 40 à 55 % reposent sur un sol argilo-calcaire et sont exposées plein sud sur une superficie totale d’1,50 hectare. 7 à 9000 bouteilles par an sont produites suivant les millésimes. Gérard Boulay dit que cette cuvée est souvent plus solaire que Clos de Beaujeu.

MD
Les Monts-Damnés, vus depuis la fromagerie Dubois-Boulay

Monts-Damnés 2009
Jean-Bernard
Bu avec Aurélien (Dandy) devant une belle assiette salade/tapas. Réduction au nez avec une dominante « pierre-à-fusil » qui a persisté un bon moment. En bouche il y a une belle amplitude, les arômes paraissent exotiques, et l’équilibre est sauf malgré une température de service pas idéale (12°). Finale longue ! A nouveau un vin très agréable, mûr et qui a de quoi faire faceà bien des plats.
Conclusion : je ne connaissais pas vraiment Sancerre, ces vins m’ont charmé ! J’ai hâte de découvrir des millésimes plus classiques.

Monts-Damnés 2008
DamienH
Robe idem tradition. Bouchon légèrement imbibé, sur 3-4mm. Nez sur l'agrume avec des petites notes florales (acacia). En bouche, le jus est encore plus séducteur que sur tradition, d'une légèreté claquante : amertume et acidité ouvrent le bal. Amertume trop marquée au départ, mais qui réduit avec l'aération du vin. Derrière la dominante citrique qui ne s'effacera plus, un peu d'ananas apparaît, vite emporté par le retour du citron, qui assurera une finale assez longue, comme celle de tradition.
Le rapport qualité/prix penche très clairement pour moi vers la cuvée tradition... et je crois que même sans considération de tarif, j'irais plus volontiers vers la "petite" mais riche cuvée de ce producteur en 2008. Monts Damnés est plus directe, plus droite, plus simple aussi. Sa beauté minimaliste m'a moins touché. 

EricB
(carafé une heure) : robe paille, brillante. Nez un peu timide, sur le zeste d'agrume et la pierre humide. Bouche ample, avec une belle tension et une matière dense qui se révèle difficilement. Finale assez puissante, entre la craie et la pulpe de citron.
24 heures de carafage supplémentaire ne le rendront pas plus bavard. Mon expérience mitigée d'il ya quelques mois avec un Clos de Beaujeu 1995, toujours fermé, me pose question sur le temps qu'il faudra attendre pour le voir s'ouvrir.

Kamuro
Bue en 2 fois, après 1 heures de carafe et après 8 heures de carafe.
Le nez est expressif, citronné , avec des notes de fleurs blanches (acacia), de coquilles d'huitres et de cailloux humides. Une expression assez simple. Au départ un cote assez soufré qui disparait après une longue aération.
En bouche une matière assez compacte, au départ un vin un peu austère et tendu avec une grosse acidité. La finale est longue sapide et très saline. De nouveau après une longue aération le vin prend du volume et du gras. Pour le moment un plaisir assez limité mais une belle promesse pour l'avenir.


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