L'une de nos plus belles rencontres saint émilionnaises, empreintes de passions partagées, de goûts communs pour les prodiges que la nature dispense, se trouve à Saint Etienne de Lisse, à Château Mangot. Il est une grande chance et un plaisir ineffable que de se retrouver ensemble autour d'une table, étant tous amateurs de bonne chère, ayant tous l'esprit et la mesure pour le meilleur de la vie en ce bas monde, et les discussions vont bon train autour des plats que nous commentons et des longues histoires que nous racontent les vins.
Nous avons donc eu le bonheur de recevoir, et j'ai décliné mon repas autour de trois mises en bouche : carpaccio de dos de flétan aux fruits de la passion, bonbon de foie gras au magret fumé, sur un espuma de crème de chou-fleur, gambas aux pistaches sur une julienne d'avocat aux deux pommes, huile de truffe.
La première entrée proposait de la lotte bardée, poires vanillées et échalote confite. Une deuxième entrée autour d'un ris de veau laqué a permis de faire durer le plaisir de la découverte des vins blancs.
Les vins rouges ont été introduits avec un gigot de biche, cuit à basse température et accompagné de cèpes frais cueillis du matin.
L'Auvergne a été l'honneur essentiellement pour permettre de compléter les vins rouges au moment des fromages.
Le pré-dessert, pris pour lui seul s'est composé d'un sorbet de mangues à la verveine et d'un cocktail de fruits exotiques. Le dessert quant à lui avait pour but d'accompagner un vin d'Espagne. Il s'est agi d'une crème anglaise (toujours cette perfide albion!) parfumé au thé et de truffes aux zestes d'orange confits.
Globalement, tous les accords ont fonctionné. Comme à l'accoutumé, cependant, il est des alliances plus subtiles que d'autres.
Sur la troisième mise en bouche, le Riesling de Kienztler a été une merveille...
Stéphane Cossais : Montlouis Volagré 2007 ( Première et deuxième mise en bouche)
La robe, de couleur or léger est brillante, le nez est net et d’une bonne intensité, avec des arômes de poire, de coing, de tilleul, d’agrumes, et des notes d’élevage. La bouche est fraîche, élégante, construite élancée, avec une belle colonne vertébrale acide mûre, accompagnée de fruits frais et mûrs. La finale est étirée, aérienne dans son dessin, soulignée par des saveurs fruitées, de très fines épices douces, des notes florales, saline dans son ultime expression. Noté 16,5, même note plaisir.
Riesling : Kienztler grand cru Geisberg 2004 ( Troisième mise en bouche, Première entrée)
La robe offre une teinte légèrement dorée soutenu, l’olfaction, élégante et intense évoque les mirabelles chaudes, les agrumes variés, les épices douces avec des notes de naphte. La bouche est riche, pleine, presque grasse, moelleuse, avec des saveurs intenses, la juste acidité mûre donne une très belle allonge à une finale soutenue, charnue, aux fruits savoureux finement épicés, avec des notes salines. Noté 17, note plaisir 17,5
Pessac Léognan : Domaine de Chevalier (blanc) 2006
La robe est jaune assez clair, avec des reflets vert pâle, le nez est expressif et subtil, avec des parfums de menthe fraîche, d’oranges de pamplemousse, de fleurs (acacia), et une légère touche de miel, l’élevage est presque fondu. La bouche est dynamique, à la fois riche et aérienne, avec de jolis fruits frais et mûrs finement charnus, mis en valeur par une acidité impeccable, qui tend le vin dans une longue finale, fraîche, cristalline aux saveurs très pures, avec des notes fumées. Noté 17,5, note plaisir 16,5 A attendre 5 ans pour avoir plus de complexité.