Frédérique Vayron, qui a succédé à ses parents dans la gestion de cette propriété, nous reçoit avec cordialité et attention.
Le château Bourgneuf, d’une superficie de 9 hectares d’un seul tenant, situé sur la retombée nord-ouest du plateau de Pomerol est entourée par Trotanoy, La Cabanne, et Bel-Air, et quelques parcelles appartenant à différents propriétaires.
Depuis le millésime 2009, le patronyme Vayron n’est plus accolé à Bourgneuf.
Les sous-sols sont argileux, avec des passées d’alios (crasse de fer), sur lesquels reposent sur des épaisseurs d’un mètre cinquante à deux mètres, du haut de la pente vers le bas des argiles, puis des graves, et enfin des sables.
L’encépagement est constitué de 90% de Merlot, et 10% de Cabernet franc, les vignes ont une moyenne d’âge de 40 ans. Un seul vin est produit, et les lots les moins qualitatifs sont vendus au négoce.
Le travail de la vigne est de facture classique : labourage, hersage, façons des cavaillons. Les traitements contre les maladies se font en lutte raisonnée, un passage en agriculture biologique n’est pas exclu dans un proche avenir. Les vendanges sont manuelles, et les baies sont triées, éraflées et foulées. La fermentation alcoolique est menée en cuves en ciment thermorégulées, dont la capacité varie entre 27 et 120 hectolitres. Les extractions sont réalisées, uniquement par remontages. La fermentation malolactique se faite en cuve, et pour quelques lots en barriques. L’élevage dure 12 mois, avec un tiers de fûts neufs, chaque année provenant de trois tonneliers (Darnajou, en grande majorité, Cadus, et Ermitage). L’œnologue conseil est Denis Dubourdieu.
La dégustation
Millésime 2007
La robe est assez soutenue de couleur grenat, le nez, net et un peu réduit, s’ouvre sur des arômes de fruits rouges (dont la cerise) et des notes florales. La bouche est souple, en attaque, avec des tannins fins, finement charnue, le centre un ton légèrement au dessus, est souligné par des fruits frais. La finale, d’une bonne persistance, est fraîche, élancée, fruitée et florales. Noté 15
Millésime 2008
La robe est soutenue, de teinte rubis à sanguine, l’olfaction, pure et d’une bonne intensité, évoque la violette, la cerises, la fraise des bois, avec des notes épicées. La bouche est longiligne, avec des tannins finement texturés, un milieu de bouche offrant une douce rondeur, délicatement charnu et fruité. La finale est persistante, fraîche, un peu vive, légèrement astringente, fruitée et légèrement épicée. Note potentielle 15,5 . Attendre qu’un vieillissement sous verre apporte le velouté total caractéristique de cette appellation.
Conclusion : Le travail à la vigne, les vinifications, et l’élevage sont de facture classique, comme les vins élaborés. Dans cette propriété, les vins sont élancés, fins, avec des fruits frais, ils gagnent en velouté après un vieillissement en bouteilles, et ne doivent pas être bus dès leur plus jeune âge pour en profiter avec plaisir. A réserver aux amateurs préférant l’élégance et la finesse à la puissance des vins plus mûrs et plus solidement construits.