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Barney Wilen " Dear Prof Leary "

Publié le 25 janvier 2014 par Assurbanipal

Barney Wilen

and his amazing free rock band

" Dear Prof Leary "

MPS Records 1968. Réédité par Promising Music en 2008.

Barney Wilen: saxophones soprano, ténor

Joachim Kühn: piano, orgue

Aldo Romano: batterie

Mimi Lorenzini: guitare électrique

Gunter Lenz: contrebasse, guitare basse électrique

Wolfgang Paap: batterie

Fin juin 1968. De Paris à Prague, la jeunesse a secoué l'Europe mais le soufflé est retombé. Barney Wilen, né en 1937, se cherche. Il a déjà épuise les charmes du Hard Bop et du Free Jazz. Lors des événements, il a rencontré sa Muse, Caroline de Bendern. Il commence à écouter la Beat Music et, comme Miles Davis, accroche sur Jimi Hendrix. Il crée alors un Free Rock Band avec de purs Jazzmen (Joachim Kühn et Aldo Romano) et des musiciens venus de la pop et du rock ( Mimi Lorenzini était alors le guitariste attitré de Claude François que Barney avait connu, à ses débuts, comme batteur). Il crée ce mélange un an avant Miles Davis, son ancien leader (en 1957, Barney accompagnait Miles sur scène et pour la musique du film " Ascenseur pour l'échafaud " de Louis Malle).

Que jouent-ils donc dans ce studio allemand? Des classiques de l'époque: superbes reprises de " The fool on the hill " des Beatles et de deux standards de la Soul Music " Why do You keep me hanging on? " et " Respect " d'Otis Redding. Il y a aussi une étonnante version d'un standard du Jazz moderne " Lonely woman " d'Ornette Coleman. Comme la mode est au psychédélisme, Joachim Kühn largue les amarres dans son hommage à " Dear prof Leary " apôtre de la non violence et de la consommation de substances illicites et mortelles. Quant à Barney Wilen et Mimi Lorenzini, en vrais Français, ils jouent " Dur Dur Dur " , composition bien nommée tant le saxophone et la guitare vous mordent.

Bref, du Free Jazz, à la Soul Music, en passant par la Pop et le psychédélisme, Barney Wilen cherche dans plusieurs directions sans savoir laquelle choisir. Il trouvera sa voie en quittant l'Europe aux anciens parapets pour l'Afrique, terre mère du Blues, sa vraie musique. Avec " Moshi ", Barney Wilen, un Blanc, créera de la Great Black Music , comme  à l'inverse, Herbie Hancock, un Noir, commença sa carrière à 11 ans en jouant Mozart au piano sur scène avec le Chicago Symphony Orchestra. " Parfois, j'ai envie de vivre dans mille ans, quand toutes ces histoires de races, de Blancs, de Noirs, n'auront plus de sens " (Stan Getz).


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