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LPV Haute-Normandie se met sur son #31 pour ouvrir du Champagne

Par Maigremont

31 ème exercice du genre avec la troupe de LPV Haute-Normandie. Quelques comptes rendus ont été publiés sur notre forum préféré, que le niveau de plaisir est présenti comme moyen voir faible... Pour faire rapide de mon côté : je ne serai pas aussi catégorique, même si je n'ai pas passé une journée inoubliable.

Sauf cas contraire, les vins sont servis par paire et à l'aveugle (à l'exception de bibi qui connait la sélection du jour). Dans la mesure du possible, je précise les assemblages (Ch c'est chardonnay, PN pour pinot noir, PM pour pinot meunier) et dosages exprimés en grammes par litre

Coteaux de Coiffy blanc 2012 "Atout Cœur", Florence Pelletier, Auxerrois. Parce qu'il n'y a pas que des bulles dans la région champenoise, il avait décidé entre nous d'y ajouter quelques vins dits "tranquilles". Les Coteaux de Coiffy est un tout petit vignoble de 26 hectares, situé dans le sud-est de la Haute-Marne. Ici, c'est la version "blanc" qui passe au banc. Quelques notes de caramel, un fruit blanc bien en avant. De l'acidité et une petite amertume finale, bien enrobée comme il faut. Une expression simple du fruit, mais intéressante. A 6 € "j'acchèèète ! "

Michel Dourland Brut (60 PM/40 Ch. 8 g/l): axé sur des notes de pommes. On sent le dosage qui donne de la rondeur et une certaine consensualité. Joli fruit cependant. 
De Saint Gall, Brut 1er Cru 2004 (100 Ch. 10 g/l) : nez toasté, de pétard. Bien qu'assez simple, la bouche est dotée d'une belle constitution, exprimant dans un côté assez classique tension et finale harmonieuse. 

Ris de veau et
Champagne Delamotte Brut (55 Ch/35 PN/10 PM. 9 g/l) : la bulle est un peu comme certaines belles-mères, envahissante. Très fruité, à la limite du dosage que je peux accepter. En bouche, on retrouve un côté presque fumé, mais se retrouve étriqué par un déficit de volume et de matière. Pas trop ma camelote ce Delamotte. 
Francis Boulard et fille, les Murgiers, Extra Brut (70 PM/30 PN. 3 à 5 g/l). Le nez est assez curieux sur la croute de fromage (St Nectaire fermier) et le rhubarbe. Malgré une certaine rusticité, la bouche offre du caractère et de l'étoffe. Le mariage avec les ris de veau fonctionne bien. Je reste cependant un peu sur ma faim, car j'ai déjà bien mieux gouté les Murgiers. 

Billecart-Salmon, Brut Réserve (PN/CH/PM. 8 g/l). Le plus beau nez pour l'instant : subtil et élégant. Attaque de bouche onctueuse, rafinée, élégante encore. Un Champagne qui pourrait plaire à la majorité sans aucun doute, même si je lui trouve un petit manque d'éclat. 
Jacquesson 736, Extra Brut (53 CH/29 PN/18 PM. 1,5 g/l). Nez citrique et salin, on sent déjà que la bouche sera du même acabit. Tranchante, elle joue sur un dosage minimaliste pour ceux qui n'aiment pas que ça dépasse. Le raisin n'est pas oublié, bien au contraire et s'exprime avec pureté et franchise. Complètement ma cam' et tant que Puff Daddy ne s'intéresse pas à la marque, ça m'va !

Pierre Moncuit, Blanc de Blancs Grand Cru 2004 (100 Ch. 7 g/l). Gros gros fruit, tout en avant. Le côté crayeux fait surface par la suite, entraînant une certaine rondeur. Visiblement délaissé par mes petits camarades, sachez que je ne partage par leur avis. J'ai bien aimé.

26-02-2015 21-20-20

Sur les noix de veau. Sur le papier, la paire s'annonce plutôt pas mal. 
Philipponnat, Grand Blanc Brut 2006 (100 Ch. 4.25 g/l) : nez presque réduit, aux accents de Chablis sur des notes iodées et de coquilles d'huitres. Belle matière élancée, juvénile, supportée par une sacrée réserve de puissance. Fonctionne bien sur le plat. Mon Champ' préféré du jour ! Très beau
Jacquesson, Dégorgement Tardif 733 (52 Ch/24 PN/24 PM. 2.5 g/l) : étonnantes senteurs de céleri au nez, ce dernier n'est pas au mieux et semble en retrait. L'ossature est basée sur la tension et comme pour le nez, l'ensemble parait fermé. Plaisir mitigé. Etonnant ce DT 733, que j'ai eu l'occasion de pouvoir déguster à 3 reprises en 6 jours (2 bouteilles et un magnum). Et bien pas une seule bouteille ne s'est comportée de la même manière. La meilleure étant sans conteste le magnum, qui pour la petite histoire, n'avait subit aucun passage en carafe au préalable. 

Nous passons sur quelques rouges, à commencer par cette bouteille servie seule
Coteaux de Coiffy rouge 2011 "Atout Cœur", Florence Pelletier, Pinot Noir (100 PN) : nez de cendres froides, de cerise griotte +. Bouche simple et facile, non dénuée de gourmandise. Pour 6 €, rien à dire !

Delavenne Père & fils, Bouzy rouge, Coteaux Champenois Grand Cru 1999 (100 PN) : robe évoluée, orangée. Nez très fin, quelques notes de roses fannées, de loukoum. Le vin n'a quasiment plus de tannins. Largement sur le déclin. 
Jean Vesselle, Bouzy rouge, Coteaux Champenois Grand Cru 1995 (100 PN) : robe évoluée également. Nez oxydé, fatigué. Bouche sur des saveurs de terre. A encore quelques petites choses à dire, mais à boire rapidement.

Et pour terminer 
Champagne Gosset-Brabant, Noir d'Aÿ, Brut Grand Cru (100 PN. 4 g/l) : j'ai noté une belle vinosité et une remarquable allonge pour ce Champagne bien équilibré, au compromis idéal en ce qui concerne le dosage et la matière. 
Drappier, Pinot Noir Brut Nature Sans ajout de soufre, Zéro dosage (100 PN et rien d'autre) : fruit éclatant, presque tannique en bouche, mais une immédiateté et une gourmandise à toute épreuve. Je ne connaissais pas cette cuvée, mais j'ai beaucoup aimé.

Voilà pour cette journée moyenne, mais qui n'a pas de quoi être rangée au rayon des pires dégustations. Le cheptel était assez représentatif de ce qui se fait dans la région : Blanc de Blancs, assemblages, Blanc de Noirs, dosés, pas dosés. Il y en avait pour tous les goûts. De là à dire que tout était dosé à mort, il y a un pas que je ne franchirai pas. Nous sommes à 4,5 grammes de dosage en moyenne sur l'ensemble des 11 Champagne, donc pas de quoi mettre un diabétique au tas !


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