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Le ris (de veau, aux morilles et Xérès) est le propre de l’homme

Par Estebe

Coucou!

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On a déjà loué sur ce blog le charme voluptueux du ris de veau. Soit le mystérieux et troublant thymus, glande présente chez l'agneau, veau de lait ou chevreau, qui s’éclipse comme par magie quand la bête grandit.
L’était là. L’est plus là. Pffff. Envolé. Disparu. Evaporé. Un peu comme les amygdales chez les petits humains, sauf que le chirurgien du coin n’y est pour rien. C’est Dame Nature qui a chouravé le machin.

On notera que bien des artistes et poètes ont chanté la grandeur de cette pièce rare et délicieuse.
«Quand tu ris, je ris de veau aussi», chantent ainsi les Rita Mitsuko, attablés en couple devant une poêlée d’abats alléchants.
«Je ris de veau de me voir sir belle dans le miroir», hulule Marguerite dans Faust, boulottant ses thymus sautés devant la glace.
«Le ris est le propre de l’homme», note encore Rabelais, qui ne voit guère que l’espèce humaine, si tordue à table, pour se régaler de l’éphémère glande.
On vous passe la Vache qui ris et le Ris du sergent.
Pour passer presto au plat du jour (formule à 84 sesterces avec une salade, un quart de rouge et un café):
Des ris de veau croustillants aux Xérès et morilles. Extase canaille au fond du couloir.

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Comptez 60 grammes de morilles sèches et 100 grammes de ris par bipède à table.
Réhydratez les morilles dans une coupelle pleine d’eau et de Xérès, à proportions égales. Une bonne demi-heure.
Pendant ce temps, pochez les pommes de ris de veau trois minutes dans une eau frissonnante autant que salée. Rincez sous l’eau froide. Puis extirpez de vos mimines cette maudite membrane lovée autour de la pièce. Pièce qui s’en trouve un brin déstructurée. Pas grave.
Escalopez les ris avec un long couteau coupant. Farinez mezzo, poivrez, salez.
Emincez une grosse échalote, faites blondir dans une noisette de beurre au fond d’une casserole.
Extrayez les morilles de leur bain, filtrez deux fois leur eau de réhydratation. Eau qu'il s'agit de réserver précieusement. Rincez brièvement les morilles. Et hop, à la casserole, avec l’échalote et une noisette de beurre en rab. Cuisez quelques minutes. Ajoutez le liquide du bain (eau + Xérès, donc, faut suivre). Laissez réduire un brin.
Liez de deux grosses cuillerées de crème fraîche. Sel, poivre. Puis rectifiez de minis rasades de Xérès, à votre bon goût, messieurs dames.
L’acte final ? Vous l’avez sans doute déjà capté, gros malins.
Poêlez les ris à feu furax dans un léger mix beurre-huile d’olive. Quatre minutes. Nappez de crème aux morilles. Et, comme on dit dans les recettes à la papa, «servez aussitôt». Ou «servez sans attendre». Comme si on allait passer trois plombes en cuisine à contempler son œuvre refroidissante.

Tchou!

PS. Il s’agit de garnir les ris avec du riz, pour d’évidentes raisons d’homophonie désopilante.


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