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MININA AUX PISTACHES (Tunisie)

Par Cotesoleil

Ménina

La Pâque juive, "Pessa’h" commence ce soir, pour  prendre fin le 21 avril prochain. Cette fête commémore la sortie du peuple hébreu d’Egypte, et son avènement après le don de la Thorah à Moïse, sur le mont Sinaï. A cette occasion, il est interdit de manger de la nourriture levée appelée "hametz", qui est remplacée par du pain azyme, appelé "matza".

Adolescente, j’ai toujours passé les fêtes chez mes grands-parents.

Fidèle aux traditions, ma petite Mémé sortait de ses placards, une vaisselle dédiée à cette fête très particulière, et nous préparait un festival de mets dont elle avait seule le secret (que j’essaie de reproduire, le plus fidèlement possible). Salé, sucré, il y en avait pour tous les goûts. Sa cuisine embaumait chaleureusement, "rituellement".

Le grand soir venu, nous suivions mon grand-père, une bougie à la main, à la recherche du "hametz" caché dans la maison. Une façon toute symbolique d’accueillir Pessa’h, avant de nous installer confortablement autour d’une table recouverte de spécialités : plateau du Séder, mémina (gâteau à base d’oeufs et de poulet émietté, dans lequel j’ai rajouté des pistaches torrifiées - une délicieuse entrée se déguste aussi bien chaude que froide, accompagnée de rondelles de citron), sans oublier un plat que j’adore, le "msoki", un ragoût à base d’épinards et autres légumes printaniers, que l’on ne savoure qu’en cette période, donc une fois par an (http://cotesoleil.wordpress.com/2009/04/06/msoki-ragout-de-legumes-de-printemps-tunisie/). Nous clôturions le repas par des matzot frites, que ma grand-mère trempait préalablement dans un miel fait maison. Une bien agréable façon de conserver nos coutumes et de résister aux gâteaux, chocolats exposés en boulangerie, en pleine période de la Pâques chrétiène.

Une succession de délices, une ambiance toute particulière, … et de si nombreux souvenirs. 

Quelque soit vos croyances, je vous souhaite à toutes et à tous, d’excellentes fêtes et vous souhaite 

UNE JOYEUSE PAQUES

 פסח כשר ושמח חג שמח לך ולבני משפחתך 

  

Temps de préparation : 30 mn

Temps de cuisson : 40 mn

Les ingrédients pour 6 personnes :

 8 oeufs frais

300 g de blancs de poulet

1 cube de bouillon de volaille

50 g de pistaches décortiquées

1 pincée de pistils de safran (ou 1 c à c de curcuma)

sel et poivre du moulin

Préchauffez votre four à 200°.

Faites cuire 4 oeufs dans une casserole d’eau bouillante.

En parallèle, faites fondre le cube de bouillon de volaille dans 1 l d’eau bouillante, avant de rajouter les blancs de poulet qui cuiront dans ce bouillon,

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et torrifier à sec, les pistaches décortiquées.

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La volaille cuite, effilez-la, émiettez-la du bout des doigts ou à l’aide de la pointe d’un couteau.

Conservez bien son jus qui nous servira ultérieurement.

Ecaillez et coupez les oeufs durs en morceaux.

Dans un grand saladier, mélangez les morceaux de poulet, les oeufs durs, les oeufs crus (battus préalablement en omelette).

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Ajoutez les pistaches torrifiées. Salez, poivrez, ajoutez les pistils de safran, mélangez le tout et versez la moitié du bouillon parfumé (conservez l’autre moitié au chaud) .

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Versez la préparation dans un moule huilé et enfournez-le durant 30 à 40 mn, selon la puissance de votre four. Les bords doivent être dorés et appétissants ; la lame du couteau trempée dedans, doit ressortir sèche.

Sortez la minima du four et arrosez-la du reste du bouillon, de façon uniforme, pour la rendre moelleuse et légère à souhait, avant de la laisser refroidir.

Une entrée à la "tun", un délice, un hommage à ma grand-mère adorée !



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